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[9] IX. <1> Τῆς δὲ τῶν πατέρων συζυγίας οὐχ ἧττον κατὰ τὸ τῆς ἀρετῆς
ὁμότιμον ἢ καὶ τὰ σώματα, πολλὰ μὲν καὶ ἄλλα γνωρίσματα, πτωχοτροφίαι,
ξενοδοχίαι, ψυχῆς κάθαρσις ἐξ ἐγκρατείας, ἀπόμοιρα κτήσεως Θεῷ
καθιερωθείσης, πρᾶγμα οὔπω τότε πολλοῖς σπουδαζόμενον, ὥσπερ νῦν
αὐξηθέν τε καὶ τιμηθὲν ἐκ τῶν πρώτων ὑποδειγμάτων, τά τε ἄλλα, ὅσα
Πόντῳ καὶ Καππαδόκαις μερισαμένοις ἤρκεσε πολλῶν πληροῦν ἀκοάς·
ἐμοὶ δὲ μέγιστον δοκεῖ καὶ περι φανέστατον ἡ εὐτεκνία.
<2> Τοὺς γὰρ αὐτοὺς πολύπαιδας καὶ καλλίπαιδας μῦθοι μὲν ἴσως
ἔχουσιν· ἡμῖν δὲ τούτους ἡ πεῖρα παρέστησε, τοιούτους μὲν αὐτοὺς
γεγονότας ὥστε, εἰ καὶ μὴ τοιούτων ἦσαν πατέρες, ἑαυτοῖς εἰς εὐδοξίαν
ἀρκεῖν· τοιούτων δὲ πεφηνότας πατέρας ὥστε, εἰ καὶ μὴ αὐτοὶ τοσοῦτον
ἦσαν εἰς ἀρετήν, πάντας ὑπεραίρειν τῇ εὐτεκνίᾳ <3> Ἕνα μὲν γὰρ ἢ δύο
γενέσθαι τῶν ἐπαινουμένων, κἂν τῇ φύσει δοίη τις· ἡ δὲ διὰ πάντων
ἀκρότης, σαφὲς τῶν ἀγαγόντων ἐγκώμιον. Δηλοῖ δὲ ὁ μακαριστὸς τῶν
ἱερέων καὶ τῶν παρθένων ἀριθμὸς καὶ τῶν ἐν γάμῳ, μηδὲν τῇ συζυγίᾳ
βλαβῆναι βιασαμένων πρὸς τὴν ἴσην τῆς ἀρετῆς εὐδοκίμησιν, ἀλλὰ βίων
αἱρέσεις μᾶλλον ἢ πολιτείας ταῦτα ποιησαμένων.
| [9] IX. <1> L'union des parents n'était pas moins grande dans l'estime
commune de la vertu que dans les corps, et il y en a maintes preuves,
notamment la nourriture des pauvres, l'hospitalité pour les étrangers, la
purification de l'âme par l'austérité, le prélèvement de dîmes consacrées à
Dieu, pratique qui n'avait pas encore beaucoup de zélateurs à cette
époque et qui aujourd'hui a pris de l'extension et est mise en honneur
grâce aux premiers exemples ; et le reste, tout ce que le Pont et la
Cappadoce se partageaient et dont le bruit suffisait à remplir nombre
d'oreilles; mais, à mon avis, la preuve la plus grande, la plus éclatante,
c'est leur bonheur en enfants.
<2> Des personnages qui ont à la fois beaucoup d'enfants et de beaux
enfants, les fables peut-être en renferment; mais nous ici, c'est
l'expérience qui nous les a fournis : tels par eux-mêmes, que même
sans être pères de tels enfants, ils pourraient suffire à leur propre gloire ;
et pères de tels enfants, que même s'ils n'avaient pas été aussi zélés pour
la vertu, ils seraient supérieurs à tous par leur bonheur en enfants. <3> Qu'il
y en ait un ou deux qu'on loue, on peut l'attribuer à leur naturel; mais la
supériorité chez tous, évidemment c'est un éloge pour leurs éducateurs.
Or c'est ce dont témoigne le nombre enviable des prêtres, des vierges, et
de ceux qui dans le mariage se firent violence pour que leur union ne fût
point un obstacle à une égale réputation de vertu, et qui estimaient que ce
sont là questions de choix dans les carrières plutôt que dans la conduite.
| [10] X. <1> Τίς οὐκ οἶδε τὸν τούτου πατέρα, Βασίλειον, τὸ μέγα παρὰ πᾶσιν
ὄνομα, ὃς πατρικῆς εὐχῆς ἔτυχεν, ἵνα μὴ λέγω μόνος, εἴπερ τις ἀνθρώπων;
Παντὸς γὰρ κρατῶν ἀρετῇ, παρὰ τοῦ παιδὸς κωλύεται μόνου τὸ πρωτεῖον
ἔχειν. Τίς Ἐμμελίαν, τὴν ὅπερ ἐγένετο προκληθεῖσαν ἢ γενομένην ὃ
προεκλήθη, τὴν τῆς ἐμμελείας ὄντως φερώνυμον, ἣ τοῦτο ἐν γυναιξὶν
ὤφθη, εἰ δεῖ συντόμως εἰπεῖν, ὅπερ ἐν ἀνδράσιν ἐκεῖνος· <2> ὥστ' εἴπερ ἔδει
δουλεύσαντα πάντως τῇ φύσει τὸν νῦν εὐφημούμενον ἀνθρώποις δοθῆναι
ὥσπερ τινὰ τῶν πάλαι παρὰ Θεοῦ δεδομένων εἰς κοινὸν ὄφελος, μήτε ἐξ
ἄλλων μᾶλλον ἁρμόζειν ἢ ἐκείνων τοῦτον γενέσθαι, μήτε ἐκείνοις ἑτέρου
μᾶλλον ἢ τοῦδε πατράσιν ὀνομασθῆναι· ὅπερ οὖν καλῶς ποιοῦν καὶ
συνέδραμεν.
<3> Ἐπεὶ δὲ τὰς ἀπαρχὰς τῶν ἐπαίνων νόμῳ θείῳ πειθόμενοι, ὃς
πατράσι κελεύει πᾶσαν νέμειν τιμήν, τοῖς μνημονευθεῖσιν ἀποδεδώκαμεν,
ἐπ' αὐτὸν ἴωμεν ἤδη, τοσοῦτον εἰπόντες, ὃ καὶ πᾶσιν ἂν οἶμαι δόξειεν
ἀληθῶς λέγεσθαι τοῖς ἐκεῖνον ἐπισταμένοις, ὅτι μόνης ἡμῖν ἔδει τῆς ἐκείνου
φωνῆς ἐκεῖνον ἐγκωμιάζουσιν. <4> Ὁ γὰρ αὐτὸς ὑπόθεσίς τε λαμπρὰ τοῖς
ἐπαινοῦσι, καὶ μόνος τῇ τοῦ λόγου δυνάμει τῆς ὑποθέσεως ἄξιος. Κάλλους
μὲν δὴ καὶ ῥώμης καὶ μεγέθους, οἷς τοὺς πολλοὺς ὁρῶ χαίροντας, τοῖς
βουλομένοις παρα χωρήσομεν· οὐχ ὅτι κἀν τούτοις ἔλαττόν τινος ἠνέγκατο
τῶν μικρολόγων καὶ περὶ τὸ σῶμα καλινδουμένων, ἕως ἦν ἔτι νέος καὶ
οὔπω φιλοσοφίᾳ τῶν σαρκῶν κατεκράτησεν· <5> ἀλλ' ἵνα μὴ ταὐτὸν πάθω
τοῖς ἀπειροτέροις τῶν ἀθλητῶν, οἳ τὴν ἰσχὺν ἐν τοῖς εἰκῇ παλαιομένοις καὶ
παρέργοις κενώσαντες, ἥττους ἐν τοῖς καιρίοις εὑρίσκονται, καὶ τοῖς ἐξ ὧν
τὸ νικᾶν ὑπάρχει καὶ στεφανίτας ἀναγορεύεσθαι. Ἃ δὲ οὐδαμῶς ἂν εἰπὼν
οἶμαι περιττὸς δόξειν οὐδὲ ἔξω τοῦ σκοποῦ βάλλειν τὸν λόγον, ταῦτ'
ἐπαινέσομαι.
| [10] X. <1> Qui ne connaît le père de celui-ci, Basile, nom grand partout,
qui réalisa ses souhaits de père, sinon seul, du moins autant qu'homme
du monde ? Supérieur à tous en vertu, il trouve dans son fils seul un
obstacle à occuper le premier rang. Et Emmélie, appelée ce qu'elle devint
ou devenue ce qu'elle fut appelée, la véritablement bien nommée du nom
de l'harmonie, qui se montra entre les femmes, pour tout dire d'un mot,
telle que lui parmi les hommes ? <2> En sorte que, s'il devait être asservi
complètement à la nature, l'objet de cet éloge, pour être donné aux
hommes comme un de ces anciens personnages accordés par Dieu pour
le bien général, il convenait qu'il naquît de ceux-là plutôt que d'autres, et
aussi que ce fût de lui plutôt que d'un autre qu'ils fussent nommés les
parents ; et cette coïncidence se trouva heureusement réalisée.
<3> Mais puisque les prémices de nos louanges ont été, pour obéir au
précepte divin qui ordonne de rendre tout honneur aux parents,
consacrées à ceux que nous avons mentionnés, hâtons-nous d'en arriver
à lui-même, en disant seulement, parole qui pourra sembler vraie aussi, je
pense, à tous ceux qui le connaissent, que c'est sa voix seule qu'il nous
faudrait pour le louer. <4> Car il est tout à la fois un magnifique sujet
d'éloge, et aussi le seul dont l'éloquence soit à la hauteur de ce sujet. La
beauté, la force, la taille, où je vois la foule se complaire, nous les
laisserons à ceux qui s'y intéressent. Ce n'est pas que là encore Basile
eût été inférieur à aucun de ces petits esprits, empressés autour de leur
corps, tant qu'il resta jeune et qu'il n'eut pas encore dompté sa chair par la
philosophie. <5> Mais je ne veux pas avoir le sort des athlètes
inexpérimentés qui épuisent leurs forces en luttant à l'aventure et sans
utilité, et qu'on trouve impuissants au moment opportun, à celui qui décide
de la victoire, de la couronne et de la proclamation. Et ce que je pense
pouvoir dire, sans paraître prolixe ni jeter ce discours hors de son but,
c'est ce dont je ferai l'objet de mon éloge.
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