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| [57] LVII. <1> . Ἄθρει δὴ πάλην ἑτέραν ἀγωνιστοῦ καὶ διώκτου. Τὸ 
περιαυχένιον ῥάκος σφενδονᾶσθαι προσέταττεν. Ὁ δέ, «Προσαποδύσομαί 
σοι, φησίν, εἰ βούλει, καὶ τὸ χιτώνιον». Τύπτειν ἠπείλει τὸν ἄσαρκον· ὁ δὲ 
ὑπέκυπτε. Ξέειν τοῖς ὄνυξιν· ὁ δέ· <2> «Ἰατρεύεις, φησί, τὸ ἧπαρ, ὁρᾷς ὅπως 
με κατατρύχον, τοῖς τοιούτοις θεραπεύων σπαράγμασιν». Οἱ μὲν οὖν ἐν 
τούτοις ἦσαν. <3> Ἡ δὲ πόλις, ὡς ᾔσθετο τοῦ κακοῦ καὶ τοῦ κοινοῦ πάντων 
κινδύνου, κίνδυνον γὰρ ἕκαστος ἑαυτοῦ τὴν ὕβριν ταύτην ἐνόμιζεν, 
ἐκμαίνεται πᾶσα καὶ ἀνάπτεται· καὶ ὡς καπνοῦ σμῆνος κινήσαντος, ἄλλος 
ἐπ' ἄλλῳ διεγείρεται καὶ ἀνίσταται, γένος ἅπαν καὶ ἡλικία πᾶσα, οἳ περὶ τὴν 
ὁπλοποιητικὴν καὶ βασίλειον ἱστουργικὴν μάλιστα. Καὶ γάρ εἰσι περὶ τὰ 
τοιαῦτα θερμότεροι, καὶ τὸ τολμᾶν ἐκ τῆς παρρησίας ἔχοντες. Καὶ πᾶν ἦν 
ὅπλον ἑκάστῳ, τὸ παρὸν ἐκ τῆς τέχνης, εἴ τέ τι ἄλλο τῷ καιρῷ τύχοι 
σχεδιασθέν. <4> Αἱ δᾷδες ἐν χερσίν, οἱ λίθοι προβεβλημένοι, τὰ ῥόπαλα 
εὐτρεπῆ, δρόμος ἁπάντων εἷς, βοὴ μία, προθυμία κοινή. Θυμός, ὁ δεινὸς 
ὁπλίτης ἢ στρατηγός. Οὐδὲ γυναῖκες ἄοπλοι τηνικαῦτα, τοῦ καιροῦ 
θήγοντος· μελίαι δ' ἦσαν αὐταῖς αἱ κερκίδες· αἳ οὐδὲ γυναῖκες ἔμενον ἔτι, τῷ 
ζήλῳ ῥωσθεῖσαι, καὶ εἰς ἀνδρῶν θάρσος μεταλλαττόμεναι. <5> Βραχὺς ὁ 
λόγος· μερίζεσθαι τὴν εὐσέβειαν ᾤοντο, εἰ τοῦτον διέλοιντο· καὶ οὗτος 
αὐτοῖς εὐσεβέστερος ἦν, ὃς πρῶτος ἐπι βαλεῖ χεῖρα τῷ τολμητῇ τῶν 
τοιούτων. Τί οὖν ὁ σοβαρὸς ἐκεῖνος καὶ θρασὺς δικαστής; Ἱκέτης ἦν, 
ἐλεεινός, ἄθλιος, τίνος οὐ ταπεινότερος, ἕως ἐπιφανεὶς ὁ χωρὶς αἵματος 
μάρτυς καὶ χωρὶς πληγῶν στεφανίτης, καὶ βίᾳ τὸν λαὸν κατασχὼν αἰδοῖ 
κρατηθέντα, τὸν ἱκέτην ἑαυτοῦ καὶ ὑβριστὴν διεσώσατο. <6> Ταῦτα ὁ τῶν 
ἁγίων Θεός, ὁ ποιῶν πάντα καὶ μετασκευάζων ἐπὶ τὸ βέλτιον, ὁ τοῖς 
ὑπερηφάνοις ἀντι τασσόμενος, ταπεινοῖς δὲ χάριν ἐπιμετρῶν. Τί δὲ οὐκ 
ἔμελλεν ὁ τεμὼν θάλασσαν καὶ ποταμὸν ἀνακόψας καὶ στοιχεῖα 
τυραννήσας καὶ χειρῶν ἐκτάσει τρόπαια στήσας, ἵνα διασώσῃ λαὸν 
φυγάδα, καὶ τοῦτον ἐξαιρήσεσθαι τῶν κινδύνων; 
 | [57] LVII. <1> Considère maintenant un autre combat entre l'athlète et le 
persécuteur. Celui-ci'ordonnait qu'on lui arrachât le haillon qui lui entourait 
le cou. Il lui dit : « Je me dépouillerai encore, si lu le veux, même de ma 
tunique ». Il menaçait de faire flageller ce corps sans chair: lui, courbait le 
dos; de le faire mettre en pièces avec des ongles : il lui dit: <2> « C'est 
me guérir le foie — tu vois combien j'en souffre — que d'employer pour le 
traiter ce genre de mutilations ». Voilà donc où ils en étaient. <3> Mais la 
ville, dès qu'elle eut connaissance de ce malheur et du commun danger 
suspendu sur tout le monde, car ils considéraient chacun comme un 
danger pour soi cet outrage, elle s'affole tout entière et prend feu. Et 
comme un essaim d'abeilles quand il est chassé par la fumée, on les voit 
l'un après l'autre se réveiller, se soulever, toutes les conditions et tous les 
âges, les armuriers et les tisserands impériaux surtout, car ils sont dans 
des conjonctures pareilles assez ardents, et l'audace leur vient de leurs 
franchises. Et tout leur devenait à chacun une arme : ce que leur métier 
leur offrait à portée, ou tout autre instrument improvisé au hasard pour la 
circonstance. <4> Les torches sont dans les mains, les pierres sont tendues 
en avant, les massues sont prêtes, tout le monde court comme un seul 
homme, il n'y a qu'un cri, l'ardeur est générale. C'est la colère qui fait le 
redoutable soldat ou le stratège. Les femmes elles-mêmes ne sont point 
sans armes à ce moment, car la circonstance les aiguillonne ; pour 
lances, elles avaient leurs fuseaux ; elles ne restaient même plus femmes, 
l'émulation grandissait leur force et les transformait en hommes intrépides. 
<5> Je serai bref; ils auraient cru participer à une œuvre pie, en 
le mettant en pièces. Et celui-là leur semblait avoir plus de piélé, qui le 
premier mettrait la main sur celui qui avait eu de pareilles audaces. Et que 
fit ce juge fier et entreprenant? il était suppliant, pitoyable, malheureux, 
plus rampant que personne, jusqu'au moment où l'on vit paraître ce 
martyr non sanglant, ce couronné sans blessures, qui maintint par la force 
le peuple que le respect dominait, et sauva son suppliant et son bourreau. 
<6> Ce fut l'œuvre du Dieu des saints, qui fait et transforme tout en vue du 
mieux, qui résiste aux superbes, et mesure largement sa grâce aux 
humbles (Jac., IV, 6). Et pourquoi n'aurait-on point vu celui qui fendit la 
mer, arrêta un fleuve, dompta les éléments, et par un geste de ses mains 
étendues dressa des trophées pour sauver un peuple fugitif, soustraire 
aussi celui-ci aux dangers? 
 |  | [58] LVIII. <1> Ὁ μὲν δὴ κοσμικὸς πόλεμος ἐνταῦθα ἐτελεύτησε, καὶ πέρας 
εἶχεν ἐκ Θεοῦ δεξιὸν καὶ τῆς ἐκείνου πίστεως ἄξιον. Ἄρχεται δὲ ὁ πόλεμος 
ἐνθένδε ἤδη τῶν ἐπισκόπων, καὶ τῶν ἐκείνοις συμμάχων· οὗ πολὺ μὲν τὸ 
ἄδοξον, πλείων δὲ ἡ βλάβη τοῖς ἀρχομένοις. Τίς γὰρ ἂν τοὺς ἄλλους 
πείσειε μετριάζειν, οὕτω τῶν προεστώτων διακειμένων; <2>  Εἶχον μὲν γὰρ 
οὐδ' ἐκ πλείονος ἐπιεικῶς πρὸς αὐτόν, τριῶν ὄντων τῶν ὑπαιτίων. Οὔτε 
γὰρ τῷ τῆς πίστεως λόγῳ συνέβαινον, ὅτι μὴ πᾶσα ἀνάγκη, τοῖς πλήθεσι 
βιαζόμενοι· οὔτε τὴν ἐπὶ τῇ χειροτονίᾳ μικροψυχίαν τελέως κατελελύκεσαν. 
Καὶ τὸ παρὰ πολὺ τῆς δόξης κρατεῖσθαι, πάν των βαρύτατον 
ἦν αὐτοῖς, εἰ καὶ ὁμολογεῖν αἴσχιστον. Ἐγένετο δὲ καὶ ἄλλη τις διαφορά, ἣ 
ταῦτα ἐκαινοποίησε. 
<3> Τῆς γὰρ πατρίδος ἡμῶν εἰς δύο διαιρεθείσης ἡγεμονίας καὶ 
μητροπόλεις, καὶ πολλὰ τῶν ἐκ τῆς προτέρας τῇ νέᾳ προσαγαγούσης, 
ἐντεῦθεν καὶ τὰ ἐκείνων ἐστασιάσθη. Ὁ μὲν γὰρ ἠξίου τοῖς δημοσίοις 
συνδιαιρεῖσθαι καὶ τὰ ἡμέτερα· καὶ διὰ τοῦτο μετεποιεῖτο τῶν νεωστὶ 
προσελθόντων, ὡς αὐτῷ διαφερόντων ἤδη κἀκείνου κεχωρισμένων. <4>  Ὁ 
δὲ τῆς παλαιᾶς εἴχετο συνηθείας καὶ τῆς ἐκ τῶν πατέρων ἄνωθεν 
διαιρέσεως. Ἐξ ὧν πολλὰ καὶ δεινά, τὰ μὲν συνέβαινεν ἤδη, τὰ δὲ ὠδίνετο. 
Ὑπεσπῶντο σύνοδοι παρὰ τοῦ νέου μητροπολίτου, πρόσοδοι 
διηρπάζοντο· πρεσβύτεροι τῶν ἐκκλησιῶν, οἱ μὲν ἀνεπείθοντο, οἱ δὲ 
ὑπηλλάττοντο. 
<5> Ἐξ ὧν συνέβαινε καὶ τὰ τῶν ἐκκλησιῶν χεῖρον ἔχειν διϊσταμένων καὶ 
τεμνομένων. Καὶ γάρ πως ταῖς καινοτομίαις χαίρουσιν ἄνθρωποι καὶ τὰ 
σφῶν ἡδέως παρακερδαίνουσι· καὶ ῥᾷόν τι καταλῦσαι τῶν καθεστώτων ἢ 
καταλυθὲν ἐπαναγαγεῖν. <6>  Ὃ δὲ πλεῖον αὐτὸν ἐξέμηνεν, αἱ Ταυρι καὶ 
πρόσοδοι καὶ παρόδιοι, αὐτῷ μὲν ὁρώμεναι, ἐκείνῳ δὲ προσγενόμεναι, καὶ 
τὸν ἅγιον Ὀρέστην ἐκκαρποῦσθαι μέγα ἐτίθετο· ὡς καὶ τῶν ἡμιόνων 
λαβέσθαι ποτὲ τοῦ ἀνδρὸς ἰδίαν ὁδὸν ὁδεύοντος, εἴργων τοῦ πρώσω μετὰ 
λῃστρικοῦ συντάγματος. Καὶ ἡ σκῆψις, ὡς εὐπρεπής!  <7> Τὰ γὰρ 
πνευματικὰ τέκνα, καὶ αἱ ψυχαί, καὶ ὁ τῆς πίστεως λόγος, καὶ ταῦτα τὰ τῆς 
ἀπληστίας ἐπικαλύμματα, πρᾶγμα τῶν εὐπορίστων, καὶ τό, μὴ χρῆναι 
δασμοφορεῖν κακοδόξοις πᾶς γὰρ ὁ λυπῶν, κακόδοξος. 
 | [58] LVIII. <1> La guerre contre le siècle se termina ici, et eut grâce à Dieu 
une issue heureuse et digne de la foi de Basile. Mais c'est à ce moment 
que commence désormais la guerre contre les évêques et leurs alliés ; 
dont grande fut la honte, mais plus grand le dommage qui en résulta pour 
leurs administrés. Car qui pourrait persuader aux autres la modération, 
quand les chefs ont une pareille attitude? <2> Les évêques n'étaient guère, 
et depuis longtemps, bienveillants à l'égard de Basile ; les motifs étaient 
au nombre de trois : c'est que, en matière de foi, ils ne marchaient pas 
avec lui, sauf en toute nécessité, sous la pression de la multitude ; de 
plus, le dépit que leur avait causé son élection n'était pas encore tout à 
fait dissipé ; et la grande infériorité de leur prestige leur était par-dessus 
tout pénible, encore qu'il fût très honteux d'en convenir. Mais il survint 
encore un autre différend qui raviva ceux-là. 
<3> Notre patrie en effet avait été divisée en deux provinces et en deux 
métropoles, et une part considérable de ce qui appartenait à la première 
avait été adjointe à la nouvelle : ce fut l'origine du conflit qui surgit 
entre eux. L'un prétendait qu'aux circonscriptions politiques devaient aussi 
correspondre les nôtres : et c'est pourquoi il revendiquait les parties 
récemment adjointes, sous prétexte que c'est lui qu'elles intéressaient 
désormais, et qu'on les avait enlevées à celui-là. <4> L'autre s'attachait à 
l'ancienne tradition et à la division qui remontait aux ancêtres. De là bien 
des incidents fâcheux, les uns déjà en train de se produire, les autres 
arrivés à terme. Des agglomérations étaient enlevées par le nouveau 
métropolitain, des revenus confisqués ; les prêtres des Églises ou bien se 
laissaient persuader, ou bien étaient changés. 
<5> Ces faits eurent pour résultat de rendre plus fâcheuse encore la 
situation des Églises, qui se trouvaient séparées et mutilées. Car les 
hommes prennent un certain plaisir aux nouveautés et font volontiers leur 
profit de l'injustice ; et il est plus facile de renverser l'ordre constitué que 
de rétablir ce qui a été renversé. <6> Mais ce qui le mettait davantage en 
fureur, c'étaient les revenus du Tauros qui passaient par là, qu'il voyait de 
ses yeux, mais qui étaient destinés à Basile ; et les profits à tirer de Saint-Oreste étaient pour lui d'un grand prix ; si bien qu'il alla jusqu'à porter un 
jour la main sur les mules de Basile, qui faisait le voyage à titre privé, et 
qu'il l'empêcha d'avancer, à l'aide d'une troupe de brigands. Et le prétexte, 
comme il était spécieux ! <7> C'étaient « ses fils spirituels, les âmes, la 
doctrine de la foi» : moyens pour masquer sa cupidité, l'invention était 
facile; celui-ci encore : « II ne fallait pas payer de redevances aux 
hérétiques » ; et tout homme gênant était hérétique. 
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