HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Basile de Césarée

Chapitre 55-56

  Chapitre 55-56

[55] LV. <1> Τὸ δὲ αὐτὸ καὶ τῷ ὑπάρχῳ μικρὸν ὕστερόν φασι συμβῆναι. Κάμπτει καὶ τοῦτον ταῖς τοῦ ἁγίου χερσὶ συμπεσοῦσά τις ἀρρωστία. Καὶ ὄντως πληγὴ τοῖς εὖ φρονοῦσι παίδευμα γίνεται, καὶ κρείττων εὐημερίας πολλάκις κακοπάθεια. Ἔκαμνεν, ἐδάκρυεν, ἐδυσφόρει, προσέπεμπεν, ἠντιβόλει· <2> «Τὴν ἀπολογίαν ἔχεις, ἐβόα· δὸς σωτηρίανΚαὶ μέντοι καὶ τυγχάνει ταύτης, ὡς αὐτός τε ὡμολόγει, καὶ πολλοὺς ἔπειθε τῶν οὐκ εἰδότων· οὐ γὰρ ἐπαύετο τὰ ἐκείνου καὶ θαυμάζων καὶ διηγούμενος. Ἆρ' οὖν τὰ μὲν πρὸς ἐκείνους αὐτῷ τοιαῦτα καὶ εἰς τοῦθ' ἥκοντα τέλους· τὰ δὲ πρὸς ἑτέρους ἑτέρως, περὶ μικρῶν, μικρὰ πεπολέμηται, μετρίως πεφιλοσόφηται, σιγῆς ἀξίως, οὐ λίαν ἐπαινετῶς; <3> Οὐ μὲν οὖν. Ἀλλ' κινήσας ποτὲ τῷ Ἰσραὴλ Ἀδὲρ τὸν ἀλιτήριον, οὗτος κινεῖ καὶ τούτῳ τὸν τῆς Ποντικῆς μοίρας ὕπαρχον· προφάσει μὲν ὡς ὑπὲρ γυναίου τινὸς ἀγανακτοῦντα, τὸ δ' ἀληθὲς τῆς ἀσεβείας ὑπερμαχοῦντα, καὶ κατὰ τῆς εὐσεβείας ἱστάμενον. <4> Ἐῶ τἆλλα ὅσα καὶ οἷα κατὰ τοῦ ἀνδρὸς ἐξύβρισεν, ἶσον δὲ εἰπεῖν καὶ κατὰ τοῦ Θεοῦ, πρὸς ὃν καὶ δι' ὃν πόλεμος. δὲ μάλιστα καὶ τὸν ὑβριστὴν ᾔσχυνε καὶ τὸν ἀγωνιστὴν ὕψωσεν, – εἴπερ τι μέγα καὶ ὑψηλὸν φιλοσοφία, καὶ τὸ κρατοῦντα τῶν πολλῶν ταύτῃ φαίνεσθαι, –τοῦτο δώσω τῷ λόγῳ. [55] LV. <1> La même chose arriva aussi, dit-on, au préfet peu de temps après. Il se voit abattre, lui aussi, aux mains du saint par une maladie qui lui survient. En vérité, un malheur devient pour les gens sensés une leçon, et la maladie vaut souvent mieux que la santé. Il souffrait, il pleurait, il s'agitait, envoyait vers lui, suppliait : <2> « Tu as satisfaction, criait-il, donne-moi la guérison. » Et en effet il l'obtient, comme lui- même le reconnaissait et le certifiait à bien des personnes qui l'ignoraient : car il ne cessait de raconter avec admiration les actions de Basile. Voilà donc bien quels furent ses rapports avec eux et le résultat qu'ils obtinrent. Mais envers d'autres n'agit-il pas autrement, luttant pour des mesquineries et par des moyens mesquins, ne faisant preuve que d'une médiocre philosophie, digne du silence, ou assez peu louable? <3> Non certes. Mais celui qui excita autrefois contre Israël le criminel Ader (III Reg., xi, 14 suiv.) excite aussi contre lui le lieutenant de la province Pontique, qui prétextait une vive indignation au sujet d'une certaine femme, mais en réalité combattait en faveur de l'impiété et se dressait contre la piété. <4> Je laisse de côté toutes les autres insultes, quelles qu'elles soient, qu'il lançait contre ce héros, on pourrait aussi bien dire contre Dieu même, but et motif de la guerre. Mais le fait principal, qui couvrit de honte l'insulteur et grandit son adversaire, — s'il y a de la grandeur et de l'élévation dans la philosophie et dans la supériorité manifeste qu'elle nous donne sur le vulgaire, —je vais le donner dans ce discours.
[56] LVI. <1> Γυναῖκά τινα τῶν ἐπιφανῶν ἐξ ἀνδρὸς οὐ πρὸ πολλοῦ τὸν βίον ἀπολιπόντος τοῦ δικαστοῦ σύνεδρος ἐβιάζετο, πρὸς γάμον ἕλκων ἀπαξιοῦσαν. δὲ οὐκ ἔχουσα ὅπως διαφύγῃ τὴν τυραννίδα, βουλὴν βουλεύεται οὐ τολ μηρὰν μᾶλλον συνετήν. Τῇ ἱερᾷ τραπέζῃ προσφεύγει, καὶ Θεὸν ποιεῖται προστάτην κατὰ τῆς ἐπηρείας. <2> Τί οὖν ἔδει ποιεῖν, πρὸς τῆς Τριάδος αὐτῆς! ἵν' εἴπω τι καὶ δικανικῶς μεταξὺ τῶν ἐπαίνων, μὴ ὅτι τὸν μέγαν Βασίλειον καὶ τῶν τοιούτων ἅπασι νομοθέτην, ἄλλον δέ τινα τῶν πολὺ μετ' ἐκεῖνον, ἱερέα δὲ ὅμως; Οὐκ ἀντιποιεῖσθαι, κατέχειν, κήδεσθαι, χεῖρα ὀρέγειν Θεοῦ φιλανθρωπίᾳ καὶ νόμῳ τῷ τετιμηκότι θυσιαστήρια; <3> Οὐ πάντα δρᾶσαι καὶ παθεῖν ἐθελῆσαι πρότερον τι βουλεύσασθαι κατ' αὐτῆς ἀπάνθρωπον, καὶ καθυβρίσαι μὲν τὴν ἱερὰν τράπεζαν, καθυβρίσαι δὲ τὴν πίστιν μεθ' ἧς ἱκέτευεν; «Οὐ, φησὶν καινὸς δικαστής, ἀλλ' ἡττᾶσθαι χρὴ πάντας τῆς ἐμῆς δυναστείας, καὶ προδότας γενέσθαι Χρισ τιανοὺς τῶν οἰκείων νόμων.» <4> μὲν ἐζήτει τὴν ἱκέτιν· δ' εἴχετο κατὰ κράτος. δ' ἐξεμαίνετο καὶ τέλος πέμπει τινὰς τῶν ἐπ' ἐξουσίας τὸν τοῦ ἁγίου κοιτωνίσκον ἐξερευνήσοντας, οὐ κατὰ χρείαν μᾶλλον ἀτιμίαν. Τί λέγεις; οἶκον ἐκείνου τοῦ ἀπαθοῦς, ὃν περιέπουσιν ἄγγελοι, καὶ προσβλέπειν ὄκνουσι γυναῖκες; Καὶ οὐ τοῦτο μόνον, ἀλλὰ καὶ αὐτὸν παρεῖναι καὶ ἀπολογεῖσθαι κελεύει· οὐδὲ ἡμέρως καὶ φιλανθρώπως, ἀλλ' ὡς ἕνα τῶν κατακρίτων. <5> Καὶ μὲν παρῆν· δὲ προὐκάθητο γέμων θυμοῦ καὶ φρονήματος. Εἱστήκει δέ, οἷον ἐμὸς Ἰησοῦς, Πιλάτου κρίνοντος. Οἱ κεραυνοὶ δὲ ἠμέλουν, δὲ τοῦ Θεοῦ μάχαιρα ἐστιλβοῦτο ἔτι καὶ ἀνεβάλλετο· καὶ τὸ τόξον ἐνετείνετο μέν, κατείχετο δέ, τῇ μετανοίᾳ καιρὸν ὑπανοῖγον. Ὅς τις δὴ τοῦ Θεοῦ νόμος. [56] LVI. <1> Une femme de distinction, peu de temps après la mort de son mari, était en butte aux violences de l'assesseur du juge, qui voulait l'entraîner malgré elle au mariage. Ne sachant comment échapper à cette tyrannie, elle prend une résolution non moins hardie que sage ; elle se réfugie à la sainte table, et prend Dieu pour protecteur contre l'outrage. <2> Quelle devait être la conduite, par la Triade même ! —, pour parler un peu la langue du barreau au cours de cet éloge, — non seulement du grand Basile, qui avait réglé les cas de ce genre par des lois générales, mais de quelque autre de ses plus humbles subordonnés, pourvu qu'il fût prêtre? N'était-ce pas de réclamer, retenir, protéger? prêter main forte à la bonté de Dieu et à la loi qui fait respecter les autels? <3> Avoir la volonté de tout faire et tout souffrir, avant de prendre contre elle une mesure inhumaine, avant d'insulter à la sainte table et d'insulter aussi à la confiance de ses supplications ? « Non, dit ce juge étrange; il faut que tout le monde cède à mon autorité, et que les chrétiens deviennent traîtres à leurs propres lois. » <4> L'un recherchait la suppliante, l'autre la retenait de force. Celui-là devenait furieux : il finit par envoyer quelques magistrats fouiller la chambre à coucher du saint, bien moins par nécessité que par manière d'outrage. — Que dis-tu? la maison de cet homme sans passion, qu'entourent de respect les anges, et que craignent de regarder les femmes ? — Et ce n'est pas suffisant; il va jusqu'à lui donner l'ordre de comparaître pour se justifier, et non pas sur un ton de douceur et de bienveillance, mais comme à un condamné. <5> Et l'un était là ; l'autre était à son siège, plein de colère et d'arrogance. Il se tenait debout, tel que mon Jésus au jugement de Pilate. Et la foudre ne s'en souciait pas ! et le glaive de Dieu élincelait encore et demeurait en suspens ! Mais l'arc était tendu ; il ne se retenait que pour fournir une occasion au repentir. Voilà bien la loi de Dieu.


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Dernière mise à jour : 23/06/2009