[4] Μήτηρ δὲ ἄνωθεν μὲν καὶ ἐκ προγόνων καθιερωμένη
Θεῷ, καὶ κλῆρον ἀναγκαῖον οὐκ εἰς ἑαυτὴν μόνον,
ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐξ αὑτῆς κατάγουσα τὴν εὐσέβειαν, ἐξ ἁγίας
ἀπαρχῆς ὄντως ἅγιον φύραμα· τοσοῦτον δὲ αὐτὸ αὐξήσασά
τε καὶ πλεονάσασα, ὥστε ἤδη τισί, φθέγξομαι γάρ, εἰ καὶ
τολμηρὸς ὁ λόγος, μηδὲ τὴν τοῦ ἀνδρὸς τελειότητα ἑτέρου
τινὸς ἢ ταύτης ἔργον γενέσθαι πιστευθῆναί τε καὶ ῥηθῆναι,
καὶ (ὢ τοῦ θαύματος) ἆθλον εὐσεβείας δοθῆναι μείζονα καὶ
τελεωτέραν εὐσέβειαν.
Φιλόπαιδες ἄμφω καὶ φιλόχριστοι, τὸ παραδοξότατον,
μᾶλλον δὲ φιλόχριστοι πλέον ἢ φιλόπαιδες. Οἷς γε καὶ
τῶν τέκνων μία τις ἀπόλαυσις ἦν, τὸ ἀπὸ Χριστοῦ καὶ γνωρίζεσθαι
καὶ ὀνομάζεσθαι, καὶ εἷς εὐπαιδίας ὅρος, ἡ ἀρετὴ
καὶ ἡ πρὸς τὸ κρεῖττον οἰκείωσις. Εὔσπλαγχνοι, συμπαθεῖς,
ἁρπάζοντες τὰ πολλὰ σητῶν καὶ λῃστῶν καὶ τοῦ κοσμοκράτορος,
ἐκ τῆς παροικίας εἰς τὴν κατοικίαν μετασκευαζόμενοι,
καὶ κλῆρον μέγιστον τοῖς παισὶ τὴν ἐκεῖθεν λαμπρότητα
θησαυρίζοντες. Οὕτω τοι καὶ εἰς λιπαρὸν ἔφθασαν
γῆρας, ὁμότιμοι καὶ τὴν ἀρετὴν καὶ τὴν ἡλικίαν, καὶ
πλήρεις ἡμερῶν τῶν τε μενουσῶν ὁμοίως καὶ τῶν λυομένων,
παρὰ τοσοῦτον ἑκάτερος οὐκ ἔχων τὰ πρῶτα τῶν ἐπὶ
γῆς παρ´ ὅσον ὑπ´ ἀλλήλων εἰς τὸ πρωτεῖον ἐκωλύοντο·
καὶ πάσης εὐδαιμονίας μέτρον ἐπλήρωσαν, πλὴν τῆς τελευταίας
ταύτης, ὡς ἂν οἰηθείη τις, εἴτε δοκιμασίας χρὴ
λέγειν, εἴτε οἰκονομίας. Ἡ δέ ἐστιν, ὡς ὁ ἐμὸς λόγος,
τὸν σφαλερώτερον τῶν παίδων δι´ ἡλικίαν προπέμψαντες,
οὕτως ἤδη καταλῦσαι τὸν βίον ἐν ἀσφαλείᾳ, καὶ πρὸς τὰ
ἄνω πανοικεσίᾳ μετατεθῆναι.
| [4] IV. La mère, dès longtemps et depuis des générations s'est consacrée à Dieu ; et
comme un héritage nécessaire, non seulement sur elle-même mais aussi sur ses
enfants, faisant descendre la piété, « vraie masse sainte formée de saintes
prémices » (Rom., XI, 16), qu'elle augmenta et accrut si bien que certains (je le
dirai, si audacieux que soit ce propos) croient et disent que la perfection même de
son mari n'a pas été l'œuvre d'un autre, et que, ô prodige! comme prix de sa piété,
il lui fut donné une plus grande et plus parfaite piété.
<2> Aimant leurs enfants tous deux et aimant le Christ, chose des plus
extraordinaires, ou plutôt aimant le Christ plus qu'aimant leurs enfants, puisque de
leurs enfants ils n'avaient qu'une seule jouissance, celle de les voir tirer du Christ et
leur renom et leur nom, et que leur bonheur en enfants n'eut qu'une règle, la vertu
et l'union avec le bien. <3> D'entrailles miséricordieuses, compatissants, soustrayant
la plupart de leurs biens aux vers, aux voleurs et au dominateur du monde, de l'exil
émigrant vers la demeure, et pour héritage très grand à leurs enfants thésaurisant
la gloire qui leur venait de là. <4> Oui, c'est de la sorte aussi qu'ils ont marché à
grands pas vers une grasse vieillesse (Od., XIX, 367), égaux en vertu et en âge,
pleins de jours (Gen., XXV, 8), aussi bien de ceux qui demeurent que de ceux qui
passent ; privés chacun du premier rang sur terre dans la mesure où ils
s'interdisaient mutuellement la prééminence ; et ils ont rempli la mesure du bonheur
complet, sauf à la fin ce qu'il faut nommer, suivant l'idée qu'on s'en peut faire, soit
une épreuve soit une grâce de la Providence. <5> Et cela veut dire, d'après moi,
qu'ayant envoyé devant eux celui de leurs enfants que l'âge exposait le plus à
tomber, ils peuvent désormais finir leur vie en sécurité et se transporter là-haut
avec toute leur maison.
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