HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Césaire, son frère

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18] Τί λοιπὸν ἔτι; τὴν ἐκ λόγου θεραπείαν τοῖς ἀλγοῦσι προσενεγκεῖν. Μέγα δὲ {τοῖς πενθοῦσι} τὸ παρὰ τῶν συναλγούντων φάρμακον· καὶ οἱ τὸ ἴσον τοῦ πάθους ἔχοντες πλέον εἰσὶν εἰς παραμυθίαν τοῖς πάσχουσι. Μάλιστα μὲν οὖν πρὸς τοιούτους ἐστὶν ἡμῖν λόγος, ὑπὲρ ὧν αἰσχυνοίμην ἄν, εἰ μὴ καθάπερ ἄλλου παντὸς τῶν καλῶν, οὕτω καὶ καρτερίας τὰ πρῶτα φέροιντο. Καὶ γὰρ εἰ φιλόπαιδες πάντων μᾶλλον, ἀλλὰ καὶ πάντων μᾶλλον φιλόσοφοι καὶ φιλόχριστοι, καὶ τὴν ἐντεῦθεν μετάβασιν ἐκ πλείονος αὐτοί τε μελετήσαντες καὶ τοὺς ἐξ αὐτῶν διδάξαντες, μᾶλλον δὲ τὸν βίον ὅλον μελέτην λύσεως ἐνστησάμενοι. Εἰ δὲ ἔτι τὸ πάθος ἐπισκοτεῖ τοῖς λογισμοῖς, καί, καθάπερ λήμη τις τὸν ὀφθαλμὸν ὑπελθοῦσα, καθαρῶς συνιδεῖν οὐκ ἐᾷ τὸ δέον, φέρε δέξασθε παράκλησιν οἱ πρεσβύτεροι τοῦ νέου, καὶ τοῦ παιδὸς οἱ πατέρες, καὶ τοῦ νουθετεῖσθαι παρὰ τῶν τηλικούτων ὀφείλοντος, οἱ πολλοὺς νουθετήσαντες, καὶ τῷ πολλῷ χρόνῳ τὴν ἐμπειρίαν συλλέξαντες. Θαυμάσητε δὲ μηδέν, εἰ νέος νουθετῶ γέροντας· καὶ τοῦτο ὑμέτερον, εἴ τι πολιᾶς ἄμεινον συνορᾶν ἔχω. Πόσον ἔτι βιωσόμεθα χρόνον, τίμιαι πολιαὶ καὶ Θεῷ πλησιάζουσαι; πόσον ἐνταῦθα κακοπαθήσομεν; Οὐδὲ πᾶς ἀνθρώπων βίος μακρός, ὡς τῇ θείᾳ φύσει καὶ ἀτελευτήτῳ παραβαλεῖν, μὴ ὅτι τὸ τῆς ζωῆς λείψανον, καὶ λύσις, ὡς ἂν εἴποιμεν, τῆς ἀνθρωπίνης πνοῆς, καὶ τοῦ προσκαίρου βίου τὰ τελευταῖα. Πόσον ἡμᾶς ἔφθη Καισάριος; πόσον ἔτι τὸν ἀπελθόντα πενθήσομεν; Οὐ πρὸς τὴν αὐτὴν ἐπειγόμεθα μονήν; Οὐ τὸν αὐτὸν ὑποδυσόμεθα λίθον αὐτίκα; οὐχ αὐτὴ κόνις μετὰ μικρὸν ἐσόμεθα; οὐ τοσοῦτον κερδανοῦμεν ἐν ταῖς μικραῖς ταύταις ἡμέραις, ὅσον πλείω κακά, τὰ μὲν ἰδόντες, τὰ δὲ παθόντες, τὰ δὲ καὶ πράξαντες ἴσως, λειτουργῆσαι τῷ τῆς φύσεως νόμῳ τὴν κοινὴν εἰσφορὰν καὶ ἀσάλευτον, καὶ τοῖς μὲν ἐπαπελθεῖν, τῶν δὲ προαπελθεῖν, καὶ τοὺς μὲν κλαῦσαι, ὑπὸ δὲ τῶν θρηνηθῆναι, καὶ παρ´ ἄλλων ἀντιλαβεῖν ὃν προεισηνέγκαμεν ἄλλοις τῶν δακρύων ἔρανον; [18] XVIII. Que reste-t-il encore? apporter les soins de la parole à ceux qui sont affligés. Il est grand, pour ceux qui sont dans le deuil, le remède qui vient d'une douleur partagée; et ceux qui ont la même part au malheur peuvent davantage pour consoler la souffrance. Ce discours donc vise tout particulièrement ceux qui sont dans ce cas, pour qui je rougirais si, de même que dans toutes les autres vertus, ils ne tenaient pas le premier rang dans la patience. <2> Car s'ils aiment leurs enfants plus que tous, plus que tous aussi ils aiment la sagesse et ils aiment le Christ ; et le départ d'ici, il y a bien longtemps qu'ils s'y sont accoutumés eux-mêmes et qu'ils en ont instruit leurs enfants, ou plutôt ils ont fait de leur vie tout entière une préparation à la délivrance. <3> Mais si encore la douleur obscurcit la raison, et semblable à une chassie qui s'insinue dans l'œil, empêche de distinguer clairement le devoir, allons, recevez une consolation, vieillards, du jeune homme ; parents, de votre fils ; de celui qui devrait recevoir les avertissements de personnes de cet âge, vous qui avez averti nombre de gens, et à qui de longues années ont accumulé l'expérience. N'ayez nul étonnement, si jeune homme j'avertis des vieillards ; c'est encore votre fait, si je puis mieux voir qu'une tête blanche. <4> Combien de temps vivrons-nous encore, ô têtes blanches vénérées et proches de Dieu? Combien de temps souffrirons-nous ici? Même dans son ensemble, la vie des hommes n'est pas longue, à la comparer à la nature divine et immortelle ; à plus forte raison le reste de la vie, la dissolution pour ainsi dire du souffle humain, et les derniers moments de cette vie d'un temps. De combien Césaire nous a-t-il devancés? Combien de temps encore pleurerons-nous son départ? N'allons-nous pas à grands pas vers la même demeure? <5> Ne devons-nous pas sous la même pierre pénétrer dans un moment? Ne serons-nous pas la même cendre dans peu de temps? Gagnerons-nous autre chose, dans ces courtes journées, que des maux, de plus, ou à voir ou à souffrir, peut-être même à faire, avant de payer à la loi de la nature le tribut commun et immuable? de partir après les uns, de partir avant les autres, de pleurer ceux-ci, d'être pleures par ceux-là, et de recevoir des uns en échange la contribution de larmes dont nous aurons fait l'avance à d'autres?


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Dernière mise à jour : 24/06/2009