HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

GALIEN, Exhortation à l'étude des arts

Chapitre 9

  Chapitre 9

[9] Ἄγετ´ οὖν, παῖδες, ὁπόσοι τῶν ἐμῶν ἀκηκοότες λόγων ἐπὶ τέχνης μάθησιν ὥρμησθε· μή τις ὑμᾶς ἀπατεὼν καὶ γόης ἀνὴρ παρακρουσάμενός ποτε ματαιοτεχνίαν κακοτεχνίαν ἐκδιδάξηται, γιγνώσκοντας ὡς ὁπόσοις τῶν ἐπιτηδευμάτων οὔκ ἐστι τὸ τέλος βιωφελές, ταῦτ´ οὐκ εἰσὶ τέχναι. Καὶ περὶ μὲν τῶν ἄλλων ὑμᾶς καὶ πάνυ πέποιθα γιγνώσκειν ὅτι μηδὲν τούτων ἐστὶ τέχνη, οἷον τό τε πετευρίζειν καὶ βαδίζειν ἐπὶ σχοινίων λεπτῶν ἐν κύκλῳ τε περιδινεῖσθαι μὴ σκοτούμενον τινα τῆς μικροτεχνίας ἀποτελέσματα τεχνιτεύειν οἷα τὰ Μυρμηκίδου τοῦ Ἀθηναίου καὶ Καλλικράτους τοῦ Λακεδαιμονίου. Τὸ δὲ τῶν ἀθλητῶν ἐπιτήδευμα μόνον ὑποπτεύω, μή ποτ´ ἄρα τοῦτο καὶ ῥώμην σώματος ἐπαγγελλόμενον καὶ τὴν παρὰ τοῖς πολλοῖς δόξαν ἐπαγόμενον, καὶ μάλιστα δημοσίᾳ παρὰ τοῖς πατράσι τετιμημένον ἡμερησίαις ἀργυρίου δόσεσι καὶ ὅλως ἴσα τοῖς ἀριστεῦσι τετι{μη}μένον, ἐξαπατήσῃ τινὰ τῶν νέων ὡς προκριθῆναί τινος τέχνης. Ὅθεν ἄμεινον προδιασκέψασθαι περὶ αὐτοῦ· εὐεξαπάτητος γὰρ ἕκαστος ἐν οἷς ἐστιν ἀπρόσκεπτος. Τὸ δὴ τῶν ἀνθρώπων γένος, παῖδες, ἐπικοινωνεῖ θεοῖς τε καὶ τοῖς ἀλόγοις ζῴοις, τοῖς μὲν καθ´ ὅσον λογικόν ἐστι, τοῖς δὲ καθ´ ὅσον θνητόν. Βέλτιον οὖν ἐστι τῆς πρὸς τὰ κρείττονα κοινωνίας αἰσθανόμενον ἐπιμελήσασθαι παιδείας, ἧς τυχόντες μὲν τὸ μέγιστον τῶν ἀγαθῶν ἕξομεν, ἀποτυχόντες δ´ οὐκ αἰσχυνούμεθα τῶν ἀνοήτων ζῴων ἐλαττούμενοι. Σώματος δ´ ἄσκησις ἀθλητικὴ ἀποτυγχανομένη μὲν αἰσχίστη, ἐπιτυγχανομένη δὲ τῶν ἀλόγων ζῴων οὐδέπω κρείττων. Τίς γὰρ λεόντων ἐλεφάντων ἀλκιμώτερος, τίς δ´ ὠκύτερος λαγωοῦ; Τίς δ´ οὐκ οἶδεν, ὡς καὶ τοὺς θεοὺς δι´ οὐδὲν ἄλλ´ διὰ τὰς τέχνας ἐπαινοῦμεν, οὕτως καὶ τῶν ἀνθρώπων τοὺς ἀρίστους θείας ἀξιωθῆναι τιμῆς, οὐχ ὅτι καλῶς ἔδραμον ἐν τοῖς ἀγῶσιν δίσκον ἔρριψαν διεπάλαισαν, ἀλλὰ διὰ τὴν ἀπὸ τῶν τεχνῶν εὐεργεσίαν. Ἀσκληπιός γέ τοι καὶ Διόνυσος, εἴτ´ ἄνθρωποι πρότερον ἤστην εἴτ´ ἀρχῆθεν θεοί, τιμῶν ἀξιοῦνται μεγίστων, μὲν διὰ τὴν ἰατρικήν, δ´ ὅτι τὴν περὶ τὰς ἀμπέλους ἡμᾶς τέχνην ἐδίδαξεν. Εἰ δ´ οὐκ ἐθέλεις ἐμοὶ πείθεσθαι, τόν γε θεὸν αἰδέσθητι τὸν Πύθιον· οὗτός ἐστιν καὶ τὸν Σωκράτην εἰπὼν ἀνδρῶν ἁπάντων σοφώτατον εἶναι, καὶ τῷ Λυκούργῳ προσφωνήσας ὧδ´ εἶπεν « Ἥκεις, Λυκόοργε, ἐμὸν ποτὶ πίονα νηὸν Ζηνὶ φίλος καὶ πᾶσιν Ὀλύμπια δώματ´ ἔχουσι. Δίζω σε θεὸν μαντεύσομαι ἄνθρωπον, ἀλλ´ ἔτι καὶ μᾶλλον θεὸν ἔλπομαι, Λυκόοργε. » δ´ αὐτὸς οὗτος θεὸς καὶ τὸν Ἀρχίλοχον τεθνεῶτα φαίνεται τιμῶν οὐ τὰ μέτρια· τὸν γοῦν φονέα βουλόμενον εἰσελθεῖν εἰς τὸν νεὼν αὐτοῦ διεκώλυσεν εἰπών « Μουσάων θεράποντα κατέκτανες· ἔξιθι νηοῦ. » [9] CHAPITRE IX. Courage, jeunes gens, qui, après avoir entendu mes paroles, vous disposez à apprendre un art ! Mais prenez garde de vous laisser séduire par un imposteur ou un charlatan qui vous enseignerait une profession inutile ou méprisable. Sachez, en effet,que toute occupation qui n'a pas un but utile dans la vie, n'est pas un art. Quant aux autres occupations, vous savez par vous-mêmes, j'en suis persuadé, qu'il ne faut point, par exemple, appeler un art, ni ce talent qui consiste à voltiger, à marcher sur une corde mince, à tourner en cercle sans vertige, ni celui de Myrmécide d'Athènes, et de Callicrate de Lacédémone. Mais je crains que le métier d'athlète, qui se vante de donner la force au corps, qui procure un grand renom auprès de la multitude, et que nos ancêtres honoraient, aux frais de l'État, par des distributions journalières d'argent, qui est même estimé à l'égal des positions les plus illustres, ne séduise quelques-uns d'entre vous, jusqu'au point de vous le faire préférer à un art véritable. Je crois donc devoir vous mettre en garde contre cette profession, car on se laisse facilement égarer dans les choses sur lesquelles on n'a pas réfléchi. L'homme, jeunes gens, tient à la fois des Dieux et des animaux sans raison, des premiers comme être raisonnable, des seconds comme être mortel. Le mieux est donc de s'attacher aux rapports les plus nobles et de prendre soin de son éducation ; si on réussit on acquiert le plus grand des biens ; si on échoue on n'a pas la honte d'être au-dessous des animaux les plus inutiles. Si les exercices athlétiques manquent leur but, c'est un affront; s'ils l'atteignent, on ne l'emporte même pas sur les brutes. Qui est plus vigoureux qu'un lion ou qu'un éléphant ? Qui est plus rapide à la course qu'un lièvre ? Qui ne sait que les Dieux eux-mêmes sont honorés seulement à cause des arts qu'ils ont exercés ? On ne décerne pas non plus aux personnages illustres les honneurs divins pour avoir bien couru dans le stade, lancé le disque, ou lutté avec avantage, mais pour avoir rendu des services dans la pratique de leurs arts. Esculape et Bacchus, qu'ils aient été d'abord des hommes ou qu'ils soient nés Dieux, ont été jugés dignes des plus grands honneurs, le premier parce qu'il inventa la médecine, le second, parce qu'il apprit à cultiver la vigne. Si vous n'ajoutez pas foi à mes paroles, croyez du moins l'oracle d'Apollon Pythien ; c'est lui qui a déclaré Socrate le plus sage des mortels, et qui, s'adressant à Lycurgue, lui dit : « Tu viens vers mon temple fortuné, ô Lycurgue, {agréable à Jupiter et à tous les dieux qui occupent les demeures de l'Olympe} ; je ne sais si je dois t'appeler un Dieu ou un bomme, mais je crois plutôt, ô Lycurgue, que tu es un Dieu. » Le même oracle ne rendit pas un honneur moins grand à la mémoire d'Archiloque. Comme l'assassin de ce poète voulait pénétrer dans le temple d'Apollon, le Dieu le chassa en lui disant : « Tu as tué le nourrisson des Muses, sors de mon temple ! »


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Dernière mise à jour : 18/04/2008