HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

GALIEN, Exhortation à l'étude des arts

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10] Λέγε δή μοι καὶ σὺ τὰς τῶν ἀθλητῶν προσαγορεύσεις. Ἀλλ´ οὐκ ἐρεῖς ὅτι μηδ´ ἔχεις εἰπεῖν, εἰ μή τι τοῦ μάρτυρος ὡς οὐκ ἀξιόχρεω κατέγνωκας· ἐμφαίνειν γὰρ ἔοικάς τι τοιοῦτον, ὅταν ἐπὶ τοὺς πολλοὺς τὸν λόγον ἄγῃς μάρτυρας καὶ τὸν παρὰ τούτων ἔπαινον προχειρίζῃ. Καίτοι γ´ οὔτε νοσῶν εὖ οἶδ´ ὅτι τοῖς πολλοῖς ἂν ἐπιτρέψαις αὑτὸν ἀλλ´ ὀλίγοις δή τισιν ἐξ ἁπάντων καὶ τούτων τοῖς ἰατρικωτάτοις, οὔτ´ οὖν πλέων ἅπασι τοῖς συμπλέουσιν ἀλλ´ ἑνὶ τῷ κυβερνήτῃ, ἔτι τε ἐπὶ τῶν σμικροτάτων τέκτονι μὲν τεκταινόμενος, ὑποδημάτων δὲ χρῄζων τῷ σκυτοτόμῳ. Πῶς ἂν οὖν ἔνθα περὶ πρωτείων ἀγών ἐστι, σαυτῷ διδοίης τῆς κρίσεως τὴν ἐξουσίαν, ἀφελόμενος αὐτὴν τῶν σοφωτέρων κατὰ σαυτόν; Παρίημι γὰρ τό γε νῦν εἶναι μεμνῆσθαι τῶν θεῶν. Ἄκουσον οὖν ὅπως Εὐριπίδης φρονεῖ περὶ τῶν ἀθλητῶν· « Κακῶν γὰρ ὄντων μυρίων καθ´ Ἑλλάδα οὐδὲν κάκιον ἔστιν ἀθλητῶν γένους· οἳ πρῶτον οἰκεῖν οὔτε μανθάνουσιν εὖ οὔτ´ ἂν δύναιντο. Πῶς γὰρ ὅστις ἔστ´ ἀνὴρ γνάθου τε δοῦλος νηδύος θ´ ἡττημένος, κτήσαιτ´ ἂν ὄλβον εἰς ὑπεκτροφὴν πάτρας; Οὐδ´ αὖ πένεσθαι κἀξυπηρετεῖν τύχαις οἷοί τ´· ἔθη γὰρ οὐκ ἐθισθέντες καλὰ σκληρῶς μεταλλάσσουσιν εἰς τἀμήχανον. » Ὅτι δὲ καὶ τῶν ἐπιτηδευομένων αὐτοῖς ἕκαστον ἄχρηστόν ἐστιν, ἄκουε πάλιν εἴπερ ἐθέλεις φησιν· « Τίς γὰρ παλαίσας εὖ, τίς ὠκύπους ἀνὴρ δίσκον ἄρας γνάθον πλήξας καλῶς πόλει πατρῴᾳ στέφανον ἤρκεσεν λαβών; » Εἰ δὲ καὶ τούτων ἔτι λεπτομερέστερον ἀκούειν ἐθέλεις, ἄκουε πάλιν φησι· « Πότερα μαχοῦνται πολεμίοισιν ἐν χεροῖν δίσκους ἔχοντες δι´ ἀσπίδων ποσὶ θέοντες ἐκβαλοῦσι πολεμίους πάτρας; Οὐδεὶς σιδήρου ταῦτα μωραίνει πέλας. » Πότερον οὖν Εὐριπίδου μὲν καὶ τῶν τοιούτων καταγνῶμεν, τοῖς δὲ φιλοσόφοις ἐπιτρέψωμεν τὴν κρίσιν; Ἀλλὰ καὶ πρὸς τούτων ἁπάντων ὥσπερ ἐξ ἑνὸς στόματος ὡμολόγηται φαῦλον εἶναι τὸ ἐπιτήδευμα. Οὐδὲ μὴν οὐδὲ τῶν ἰατρῶν τις ἐπῄνεσεν αὐτό· πρῶτον μὲν γὰρ Ἱπποκράτους ἀκούσῃ λέγοντος « Διάθεσις ἀθλητικὴ οὐ φύσει, ἕξις ὑγιεινὴ κρείσσων » , ἔπειτα δὲ καὶ τῶν ἄλλων ἁπάντων τῶν μετ´ αὐτὸν ἀρίστων ἰατρῶν. Ὅλως μὲν οὖν ἐπὶ μάρτυρος οὐκ ἐβουλόμην κρίνεσθαι· ῥητορικοῦ γὰρ τὸ τοιοῦτον μᾶλλον τιμῶντος ἀλήθειαν ἀνδρός· ὅμως δ´ ἐπειδή τινες ἐπὶ τὸν τῶν πολλῶν ἔπαινον καταφεύγουσι καὶ τὴν παρὰ τούτων κενὴν δόξαν, ἀφέντες αὐτὸ καθ´ ἑαυτὸ τὸ ἐπιτήδευμα γυμνὸν τῶν ἔξωθεν σκοπεῖν, ἠναγκάσθην κἀγὼ τούτους προχειρίσασθαι τοὺς μάρτυρας, ἵν´ ὅτι μηδ´ ἐνταῦθα πλέον ἔχουσί τι γιγνώσκωσιν. Ὅθεν οὐδὲ τὸ τῆς Φρύνης ἄκαιρον ἤδη μοι διηγήσασθαι. Αὕτη ποτ´ ἐν συμποσίῳ, παιδιᾶς τοιαύτης γενομένης ὡς ἕκαστον ἐν μέρει προστάξαι τοῖς συμπόταις βούλοιτο, θεασαμένη παρούσας γυναῖκας ἀγχούσῃ τε καὶ ψιμυθίῳ καὶ φύκει κεκαλλωπισμένας ἐκέλευσεν ὕδατος κομισθέντος ἀρυσαμένας ταῖς χερσὶ προσενεγκεῖν ἅπαξ αὐτὸ τῷ προσώπῳ καὶ μετὰ τοῦτο εὐθέως ἀπομάξασθαι σινδονίῳ, καὶ αὐτὴ πρώτη τοῦτ´ ἔπραξε. Ταῖς μὲν οὖν ἄλλαις ἁπάσαις σπίλου τὰ πρόσωπα ἐπληρώθη, καὶ ἦν ὁμοιότατα ἰδεῖν τοῖς μορμολυκείοις, αὐτὴ δὲ καὶ καλλίων ἐφάνη· μόνη γὰρ ἦν ἀκαλλώπιστός τε καὶ αὐτοφυῶς καλή, μηδεμιᾶς πανουργίας κομμωτικῆς δεομένη. Ὥσπερ οὖν τὸ ἀληθινὸν κάλλος ἀκριβῶς ἐξετάζεται μόνον αὐτὸ καθ´ ἑαυτὸ τῶν ἔξωθεν αὐτῷ προσόντων ἁπάντων γυμνωθέν, οὕτω καὶ τὴν ἀθλητικὴν ἐπιτήδευσιν ἐξετάζεσθαι προσήκει μόνην, εἴ τι φαίνοιτ´ ἔχειν χρήσιμον κοινῇ ταῖς πόλεσιν ἰδίᾳ τοῖς μεταχειριζομένοις αὐτήν. [10] CHAPITRE X. Et vous, parlez-moi de pareils honneurs rendus aux athlètes ? Mais vous ne répondez pas parce que vous n'avez rien à dire, à moins que vous ne méprisiez les témoignages que j'invoque, comme indignes de votre confiance. Vous me laissez, en effet, soupçonner une pareille intention lorsque vous en appelez au témoignage de la multitude et que vous invoquez les suffrages qu'elle accorde aux athlètes. Mais vous-mêmes, quand vous êtes malades, vous ne vous mettez pas, je le sais, entre les mains de la foule, vous vous confiez au contraire à quelques hommes d'élite, et encore, parmi ceux-ci, vous choisissez le médecin le plus habile. Quand vous êtes sur mer, vous ne donnez pas le gouvernail aux passagers, mais au pilote seul ; de même, pour les choses de moindre importance, on a recours au charpentier si on bâtit, et au cordonnier si on a besoin de chaussures. Comment se fait-il donc que dans une affaire aussi importante que celle dont il s'agit, vous revendiquiez pour vous seuls le droit de juger, et que vous l'ôtiez à ceux qui sont plus sages que vous? Car je veux bien dans ce moment ne pas parler des Dieux. Écoutez donc le sentiment d'Euripide sur les athlètes : « Mille maux affligent la Grèce, il n'en est pas de plus grand que la race des athlètes ! D'abord ils n'apprennent, ni ne pourraient apprendre à mener une vie honnête. Comment, en effet, un homme esclave de sa bouche et dominé par son ventre pourrait-il amasser quelque argent pour nourrir son vieux père ? Ils ne sont donc capables ni de souffrir le besoin, ni de surmonter l'adversité; habitués aux mauvaises mœurs, ils se tirent difficilement d'embarras. » Écoutez maintenant, si vous le voulez, ce que le même poète dit de l'inutilité de tout ce que font les athlètes : « Quel homme habile à la lutte, ou rapide à la course, ou lançant adroitement le disque, ou sachant bien briser une mâchoire, a mérité une couronne civique en servant le pays de ses pères?» Enfin, si vous voulez entendre un jugement encore plus explicite, écoutez de nouveau Euripide : « Combat-on dans la mêlée le disque en main, repousse-t-on les ennemis de la patrie en courant à travers des boucliers ; personne ne fait de pareilles sottises quand il est devant le fer ennemi. » Rejetterons-nous le témoignage d'Euripide et des écrivains qui lui ressemblent pour nous en rapporter au jugement des philosophes? Mais tous, comme d'une commune voix, condamnent la profession d'athlète. Quant aux médecins, pas un seul, non, pas un seul, ne l'a approuvée. — Écoutez d'abord Hippocrate : « La diathèse athlétique, dit-il, n'est pas naturelle, mieux vaut la complexion saine. » Tous les médecins les plus célèbres sont d'accord avec lui. Cependant je ne voudrais pas seulement juger d'après les témoignages, car c'est plutôt un procédé de rhétorique que le fait d'un homme estimant la vérité. Mais puisque quelques personnes recourant aux suffrages de la multitude et à la vaine gloire qu'ils procurent, refusent de considérer la profession d'athlète dépouillée d'un prestige étranger, je suis contraint de leur opposer aussi des témoignages, afin qu'ils sachent bien que même de ce côté ils n'ont pas plus d'autorité que nous. L'histoire de Phryné me semble venir ici fort à propos : Assistant un jour à un banquet, où l'on jouait à ce jeu qui consiste à commander chacun à son tour ce que l'on veut aux convives, Phryné voyant que les femmes avaient peint leur visage avec de l'orcanette, de la céruse et du rouge, ordonna de tremper les mains dans l'eau, de se toucher le visage et de l'essuyer aussitôt avec un linge ; elle commença par le faire elle-même ; alors on vit la figure des autres femmes toute couverte de taches ; on eût dit des épouvantails; Phryné seule parut plus belle, car elle seule possédait une beauté naturelle, sans fard, et qui n'avait pas besoin de détestables artifices. Ainsi comme la vraie beauté doit être appréciée par elle-même et débarrassée de tous les ornements factices, de même, il faut examiner uniquement si la profession d'athlète renferme en elle-même quelque utilité publique pour l'État, ou privée pour celui qui l'exerce.


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Dernière mise à jour : 18/04/2008