| [11] Ἀγαθῶν οὖν τῶν ἐν τῇ φύσει τῶν μὲν περὶ ψυχὴν ὄντων τῶν δὲ περὶ σῶμα 
τῶν δ´ ἐκτός, καὶ παρὰ ταῦτ´ οὐδενὸς ἄλλου γένους ἀγαθῶν ἐπινοουμένου, ὅτι 
μὲν τῶν ψυχικῶν ἀγαθῶν οὐδ´ ὄναρ ποτὲ μετειλήφασιν οἱ ἀθλοῦντες εὔδηλον 
παντί. Τὴν ἀρχὴν γὰρ οὐδ´ εἰ ψυχὴν ἔχουσι γιγνώσκουσι· τοσοῦτον ἀποδέουσι 
τοῦ λογικὴν αὐτὴν ἐπίστασθαι. Σαρκῶν γὰρ ἀεὶ καὶ αἵματος ἀθροίζοντες 
πλῆθος ὡς ἐν βορβόρῳ πολλῷ τὴν ψυχὴν παντελῶς ἔχουσι κατεσβεσμένην, οὐδὲν 
ἀκριβῶς νοῆσαι δυναμένην ἀλλ´ ἄνουν ὁμοίως τοῖς ἀλόγοις ζῴοις. Ἴσως δ´ 
ἂν ἀμφισβητήσειαν ὡς εἶεν τῶν περὶ τὸ σῶμά τινος ἀγαθῶν ἐπήβολοι. 
Πότερον οὖν τῆς τιμιωτάτης ὑγιείας ἀμφισβητήσουσιν; Ἀλλ´ οὐδένας ἄλλους ἂν 
εὕροις  ἐν σφαλερωτέρᾳ διαθέσει σώματος, εἴπερ Ἱπποκράτει δεῖ πιστεύειν 
εἰπόντι τὴν καὶ ἐπ´ ἄκρον εὐεξίαν σφαλερὰν ὑπάρχειν, ἣν μεταδιώκουσιν 
οὗτοι. Καὶ δὴ καὶ τὸ 
« Ἄσκησις {τῆς} ὑγιείης ἀκορίη τροφῆς, ἀοκνίη πόνων »  
Ἱπποκράτει καλῶς εἰρημένον ἐπαινεῖται πρὸς ἁπάντων. Οἳ δὲ τοὐναντίον 
ἐπιτηδεύουσιν, ὑπερπονοῦντές τε καὶ ὑπερπιπλάμενοι καὶ ὅλως τὸν τοῦ 
παλαιοῦ λόγον ὡς Κόροιβος ἀνοήτως κατεγνωκότες. Ὃ μὲν γὰρ ὑγιεινὴν 
δίαιταν ὑποτιθέμενος ἔλεγε 
« Πόνοι σιτία ποτὰ ὕπνοι ἀφροδίσια, πάντα μέτρια, »  
οἳ δὲ τὰ γυμνάσια πέρα τοῦ προσήκοντος ἑκάστης ἡμέρας διαπονοῦσι τροφάς τε 
προσφέρονται σὺν ἀνάγκῃ, πολλάκις ἄχρι μέσων νυκτῶν ἐκτείνοντες τὴν 
ἐδωδήν, ὡς προσηκόντως ἄν τιν´ ἐπ´ αὐτῶν εἰπεῖν
« Ἄλλοι μέν ῥα θεοί τε καὶ ἀνέρες ἱπποκορυσταὶ
εὗδον παννύχιοι μαλακῷ δεδμημένοι ὕπνῳ·
ἀλλ´ οὐκ ἀθλητὰς κακοδαίμονας ὕπνος ἔμαρπτεν » .
Ἀνὰ λόγον τοίνυν τούτοις καὶ ἡ τῶν ὕπνων αὐτοῖς ἔχει συμμέτρησις. Ἡνίκα 
γὰρ οἱ κατὰ φύσιν βιοῦντες ἀπὸ τῶν ἔργων ἡσυχίαν ἔχουσιν ἐδεσμάτων 
δεόμενοι, τηνικαῦθ´ οὗτοι διανίστανται τῶν ὕπνων, ὥστ´ ἐοικέναι τὸν βίον 
αὐτῶν ὑῶν διαγωγῇ· πλήν γ´ ὅσον οἱ μὲν ὕες οὐχ ὑπερπονοῦσιν οὐδὲ πρὸς 
ἀνάγκην ἐσθίουσιν, οἳ δὲ καὶ ταῦτα πάσχουσι καὶ ῥοδοδάφναις ἐνίοτε τὰ νῶτα 
διακναίονται. Ὁ μὲν οὖν παλαιὸς {Ἱπποκράτης} πρὸς οἷς εἶπον ἔμπροσθεν ἔτι 
καὶ ταῦτά φησι 
« Τὸ κατὰ πολὺ καὶ ἐξαπίνης πληροῦν ἢ κενοῦν ἢ θερμαίνειν ἢ ψύχειν ἢ ἄλλως 
ὁπωσοῦν τὸ σῶμα κινεῖν σφαλερόν. »  
« Πᾶν γάρ, φησί, τὸ πολὺ τῇ φύσει πολέμιον. »  
Οἳ δ´ οὔτε τούτων ἐπαίουσιν οὔτε τῶν ἄλλων ὅσα καλῶς εἰπόντος ἐκείνου 
παραβαίνουσιν, ἀλλὰ πάντ´ ἐξ ὑπεναντίου τοῖς ὑγιεινοῖς παραγγέλμασιν 
ἐπιτηδεύουσιν. Καὶ διὰ τοῦτ´ ἂν ἔγωγε φαίην ἄσκησιν οὐχ ὑγιείας ἀλλὰ νόσου 
μᾶλλον εἶναι τὸ ἐπιτήδευμα τοῦτο. Ταὐτὸ δ´ οἶμαι καὶ αὐτὸν τὸν 
Ἱπποκράτην φρονεῖν, ἐπειδὰν λέγῃ 
« Διάθεσις ἀθλητικὴ
οὐ φύσει, ἕξις ὑγιεινὴ κρείσσων. »  
Οὐ γὰρ μόνον τοῦ κατὰ φύσιν ἐστερῆσθαι τὸ ἐπιτήδευμα δι´ ὧν εἶπεν 
ἐδήλωσεν, ἀλλ´ οὐδ´ ἕξιν ὠνόμασε τὴν διάθεσιν αὐτῶν, ἀφαιρούμενος καὶ τῆς 
προσηγορίας αὐτοὺς ᾗ προσαγορεύουσιν ἅπαντες οἱ παλαιοὶ τοὺς ὄντως 
ὑγιαίνοντας. Ἡ μὲν γὰρ ἕξις ἔμμονός τίς ἐστι καὶ δυσαλλοίωτος διάθεσις, ἡ 
δὲ τῶν ἀθλητῶν ἐπ´ ἄκρον εὐεξία σφαλερά τε καὶ εὐμετάπτωτος, οὔτε γὰρ 
πρόσθεσιν ἔτι διὰ τὴν ἀκρότητα χωρεῖ καὶ τῷ μὴ δύνασθαι μένειν ἐπὶ ταὐτοῦ 
μηδ´ ἀτρεμεῖν λοιπὴν ἔχει τὴν ἐπὶ τὸ χεῖρον ὁδόν. Οὕτως μὲν ἀθλοῦσιν 
αὐτοῖς διάκειται τὸ σῶμα, καταλύσασι δὲ πολὺ δή τι χεῖρον. Ἔνιοι μὲν γὰρ 
μετ´ ὀλίγον ἀποθνῄσκουσιν, ἔνιοι δ´ ἐπὶ πλέον μὲν ἥκουσιν ἡλικίας, ἀλλ´ 
οὐδ´ αὐτοὶ γηρῶσιν οὐδὲ κἂν ἀφίκωνταί ποτ´ εἰς τοῦτο, τῶν Ὁμηρικῶν οὐδὲν 
ἀπολείπονται Λιτῶν,
« Χωλοί τε ῥυσοί τε παραβλῶπές τ´ ὀφθαλμώ » 
ἀποτελούμενοι. Ὡς γὰρ τὰ διασεισθέντα τῶν τειχῶν ἀπὸ μηχανημάτων ἑτοίμως 
ὑπὸ τῆς τυχούσης διαλύεται βλάβης, οὔτε σεισμὸν οὔτ´ ἄλλην τινὰ βραχυτέραν 
δυνάμενα φέρειν περίστασιν, οὕτω καὶ τὰ τῶν ἀθλητῶν σώματα σαθρὰ καὶ 
ἀσθενῆ ταῖς κατὰ τὴν ἐπιτήδευσιν γεγονότα πληγαῖς ἕτοιμα πρὸς τὸ πάσχειν 
ἐστὶν ἐπὶ ταῖς τυχούσαις προφάσεσιν. Οἱ μὲν γὰρ ὀφθαλμοὶ περιορωρυγμένοι 
πολλάκις ὅθ´ ἡ δύναμις οὐκέτ´ ἀντέχει πληροῦνται ῥευμάτων, οἱ δ´ ὀδόντες 
ἅτε διασεσεισμένοι πολλάκις ἐπιλειπούσης ἐν τῷ χρόνῳ τῆς δυνάμεως αὐτοὺς 
ἑτοίμως ἐκπίπτουσι, τὰ δὲ λυγισθέντα τῶν ἄρθρων ἀσθενῆ πρὸς πᾶσαν τὴν 
ἔξωθεν βίαν γίγνεται, καὶ πᾶν ῥῆγμα καὶ σπάσμα ῥᾳδίως κινεῖται. Σωματικῆς 
μὲν οὖν ὑγιείας ἕνεκα φανερὸν ὡς οὐδὲν ἄλλο γένος ἀθλιώτερόν ἐστι τῶν 
ἀθλητῶν. Ὥστ´ εἰκότως ἄν τις εἴποι συγγενῶς ὀνομάζεσθαι τοὺς ἀθλητάς τε 
καὶ τοὺς ἀθλίους, ἤτοι γε ἀπὸ τοῦ ἀθλίου τῶν ἀθλητῶν προσαγορευθέντων ἢ 
ἀπὸ τοῦ ἀθλητοῦ τὴν προσηγορίαν τῶν ἀθλίων ἐσχηκότων ἢ κοινῶς ἀμφοτέρων 
καθάπερ ἀπὸ πηγῆς μιᾶς τῆς ἀθλιότητος ὠνομασμένων.
 | [11]  CHAPITRE XI. 
Il y a dans la nature les biens de l'âme, ceux du corps et les biens extérieurs ; 
on ne saurait imaginer aucune autre espèce de biens. Les athlètes n'ont 
jamais joui des biens de l'âme, pas même en songe ; cela est tout à fait évident ; 
car bien loin de savoir si leur âme est raisonnable, ils ignorent même s'ils en ont une. 
Comme ils amassent une grande quantité de chair et de sang, 
leur âme est comme noyée dans un vaste bourbier ; elle ne peut avoir 
aucune pensée nette ; elle est aussi stupide que celle des brutes. Les athlètes 
prétendent peut-être qu'ils participent à quelques-uns des biens corporels ; 
peuvent-ils se prévaloir de la santé, le plus grand des biens ? Mais on ne trouve 
chez personne une diathèse plus chancelante que chez les athlètes, s'il faut en 
croire cette parole d'Hippocrate (Aph., I, 3) : « L'embonpoint extrême que 
recherchent les athlètes est trompeur. » Tout le monde admire aussi cette belle 
sentence du même Hippocrate : « Que l'entretien de la santé consiste à éviter la 
satiété dans la nourriture, et la fatigue dans les exercices. »  
Mais les athlètes s'étudient à faire tout le contraire ; ils se fatiguent outre 
mesure, se gorgent de nourriture, et s'efforcent avec une fureur qui ressemble à 
celle des corybantes de mettre en défaut les paroles du divin vieillard. Traçant les 
règles du régime salutaire, Hippocrate (Epid., VI, 6, 2, t. V, p. 324) dit : « Fatigues, 
nourriture, boissons, sommeil, plaisirs de l'amour, que tout soit modéré. » 
Mais les athlètes se fatiguent chaque jour avec excès aux exercices, se 
remplissent de mets, se forcent pour manger, et prolongent souvent leurs repas 
jusqu'au milieu de la nuit. Aussi pourrait-on leur adresser avec justice ces paroles : 
« Les Dieux et les hommes qui combattent à cheval dorment pendant toute la 
nuit, domptés par un sommeil paisible ; mais le sommeil ne visite pas les 
misérables athlètes. »  (Iliade, XXIV, 677-9). 
La même mesure qui préside à leurs exercices et à leurs repas règle aussi leur 
sommeil. En effet, à l'heure où les gens qui vivent selon les lois de la nature quittent 
le travail pour prendre leur repas, les athlètes se réveillent. Leur vie se passe 
comme celle des porcs, à cette exception près, cependant, que ceux-ci ne se 
fatiguent pas outre mesure, et ne se forcent pas pour manger, 
tandis que les athlètes sont soumis à ces excès ; quelquefois même, on leur 
déchire le dos avec des branches de laurier-rosé. Aussi le vieux Hippocrate ajoute 
à ce que j'ai rapporté plus haut : « Remplir ou évacuer, échauffer ou refroidir, ou 
mettre le corps en mouvement de quelque façon que ce soit, beaucoup et 
subitement, est dangereux ; car, dit-il, l'excès est l'ennemi de la nature (Aph., II, 
51). » Mais les athlètes ne tiennent compte ni de ces conseils ni de beaucoup 
d'autres si bien donnés par Hippocrate ; ils mènent une vie tout à fait contraire aux 
préceptes de l'hygiène ; aussi je regarde leur genre de vie comme un régime bien 
plus favorable à la maladie qu'à la santé. Je crois Hippocrate du même sentiment 
lorsqu'il dit : « La diathèse athlétique n'est pas naturelle; la 
complexion (g-hexis) saine est meilleure.» Non seulement Hippocrate déclare contre 
nature le genre de vie des athlètes, mais il ne nomme même pas complexion  
leur manière d'être, ne voulant pas se servir pour eux d'une expression par laquelle 
tous les anciens désignent l'état des individus en parfaite santé. La complexion 
est un état permanent et qui change difficilement, tandis que l'embonpoint 
athlétique porté à l'extrême est trompeur et sujet à changer, car il ne saurait 
s'accroître, puisqu'il a atteint le degré le plus élevé; et de ce qu'il ne peut ni 
demeurer au même point, ni être stationnaire, il ne lui reste plus qu'à se détériorer. 
Tant que les athlètes exercent leur profession, leur corps reste dans cet état 
dangereux, mais ils tombent dans un état plus fâcheux encore quand ils la quittent; 
en effet quelques-uns meurent peu de temps après, d'autres prolongent un peu leur 
carrière, mais ils n'arrivent pas à la vieillesse, ou, s'ils atteignent cet âge, ils 
ressemblent exactement aux Prières d'Homère : 
«Boiteux, ridés, et à l'œil louche . » (Iliad., IX, 498-9). 
De même que les murailles ébranlées par les machines de guerre tombent 
facilement à la première attaque, et ne peuvent soutenir ni une secousse ni quelque 
autre ébranlement moins considérable, de même les athlètes, dont le corps est 
ruiné et affaibli par les coups qu'ils reçoivent dans l'exercice de leur profession, 
sont prédisposés à devenir malades pour la moindre cause ; leurs yeux sont 
ordinairement enfoncés, et quand ces organes ne peuvent plus résister, ils 
deviennent le siège de fluxions; leurs dents si souvent ébranlées tombent 
facilement lorsque avec le temps elles ont perdu toute solidité ; leurs articulations 
relâchées deviennent impuissantes à résister contre toute violence extérieure, car 
une partie affectée de déchirure musculeuse ou tendineuse se disloque aisément. Il 
est donc évident que sous le rapport de la santé il n'y a pas de condition plus 
misérable que celle des athlètes. Aussi pourrait-on dire avec raison que les athlètes 
ont été parfaitement nommés, {soit que les athlètes (g-athlehtai) aient pris leur nom 
des malheureux (g-athlioi),} soit que les malheureux aient pris leur nom des athlètes, 
soit que le nom des uns et des autres dérive d'une source commune, c'est-à-dire de 
leur condition misérable (g-athliotehs). 
 
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