[12] Ἀλλ´ ἐπειδὴ καὶ περὶ τοῦ μεγίστου τῶν σωματικῶν ἀγαθῶν τῆς ὑγιείας
ἐσκέμμεθα, μεταβῶμεν ἐπὶ τὰ λοιπά. Τὰ μὲν δὴ περὶ κάλλους οὕτως αὐτοῖς
ἔχει, ὥςτε μὴ μόνον ὠφελήθησαν μηδέν τι πρὸς τῆς ἀθλήσεως τὴν φύσιν,
ἀλλὰ καὶ πολλοὺς αὐτῶν πάνυ συμμέτρως ἔχοντας τῶν μελῶν οἱ γυμνασταὶ
παραλαβόντες, ὑπερπιάναντες δὲ καὶ διασάξαντες αἵματί τε καὶ σαρξὶν εἰς
τοὐναντίον ἤγαγον. Ἐνίων δὲ καὶ τὰ πρόσωπα παντάπασιν ἄμορφα καὶ δυσειδῆ
κατέστησαν καὶ μάλιστα τῶν παγκράτιον ἢ πυγμὴν ἀσκησάντων. Ὅταν δὲ καὶ τῶν
μελῶν ἀλλήλοις τι τελέως ἀποκλάσωσιν ἢ διαστρέψωσιν ἢ τοὺς ὀφθαλμοὺς
ἐκκόψωσι, τότ´ οἶμαι τότε καὶ μάλιστα τὸ ἐκ τῆς ἐπιτηδεύσεως αὐτῶν
ἀποτελούμενον κάλλος ἐναργῶς ὁρᾶσθαι. Ταῦτα μὲν οὖν αὐτοῖς ὑγιαίνουσιν εἰς
κάλλος εὐτύχηται, καταλύσασι δὲ καὶ τὰ λοιπὰ τῶν τοῦ σώματος αἰσθητηρίων
προσαπόλλυται καὶ πάνθ´ ὡς εἰπεῖν τὰ μέλη διαστρεφόμενα παντοίας ἀμορφίας
αἴτια γίγνεται.
| [12] CHAPITRE XII.
Maintenant que nous avons parlé du plus grand de tous les biens corporels, de
la santé, passons aux autres. Voici comment les athlètes sont partagés du côté
de la beauté : non seulement ils ne retirent sous ce rapport aucun avantage de leur
profession, mais encore il arrive que beaucoup d'entre eux, dont les membres sont
parfaitement proportionnés, tombent entre les mains des maîtres de gymnase qui
les engraissent outre mesure, les surchargent de chair et de sang, et les rendent
entièrement contrefaits. Quelques-uns même, ceux surtout qui exercent le
pancrace ou le pugilat, ont le visage défiguré et hideux à voir. Quand enfin
ils ont les membres rompus ou disloqués, et les yeux hors de l'orbite, alors, je
pense, alors apparaît avec évidence l'espèce de beauté qu'on retire d'une telle
profession ! Voilà les heureux fruits que les athlètes recueillent sous le rapport de la
beauté, tant qu'ils sont en bonne santé ; mais quand ils n'exercent plus leur
profession, ils perdent tous leurs sens, et leurs membres se disloquant, comme je
l'ai dit, les rendent complètement difformes.
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