HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

GALIEN, Exhortation à l'étude des arts

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Τοιοῦτοι δέ τινές εἰσι καὶ οἱ τὴν εὐγένειαν προβαλλόμενοι καὶ φρονοῦντες ἐπ´ αὐτῇ μέγα· καὶ γὰρ καὶ οὗτοι σπάνει τῶν ἰδίων ἀγαθῶν ἐπὶ τὸ γένος ἀνατρέχουσιν, οὐδὲ τοσοῦτον γιγνώσκοντες ὡς ἀξία τῆς ἑαυτῶν εὐγενείας ἐφ´ σεμνύνονται τοῖς κατὰ πόλιν νομίσμασιν ἔοικεν, παρὰ τοῖς θεμένοις ἰσχύοντα παρ´ ἄλλοις ἐστὶ κίβδηλα. «{—} Οὐδ´ ηὑγένεια ς´ ἦρεν εἰς ὕψος μέγα; {—} Κακὸν τὸ μὴ ἔχειν· τὸ γένος οὐκ ἔβοσκέ με. » Καλὸς οὖν, εὖ φησιν Πλάτων, θησαυρὸς αἱ τῶν πατέρων ἀρεταί· κάλλιον δ´ ἀντιθεῖναι δύνασθαι τὸν τοῦ Σθενέλου λόγον « Ἡμεῖς τοι πατέρων μέγ´ ἀμείνονες εὐχόμεθ´ εἶναι. » Ταύτην γὰρ μόνην ἔχοιμεν ἄν, εἰ δή τίς ἐστιν εὐγενείας χρεία, πρὸς οἰκεῖον παράδειγμα τὸν ζῆλον ἡμῖν γίγνεσθαι· ὡς, εἴ γε κατὰ πολὺ τῆς τῶν προγόνων ἀρετῆς ἀπολειπόμεθα, λύπη μὲν ἂν εἴη κἀκείνοις, εἴ τις αὐτοῖς ἐστιν αἴσθησις, αἰσχύνη δ´ ἡμῖν αὐτοῖς τοσῷδε μείζων ὅσῳ καὶ τὸ γένος περιφανέστερον. Οἱ μὲν γὰρ ἀγνῶτες παντάπασι καὶ ἄσημοι τῷ γένει τοῦτο γοῦν αὐτὸ κερδαίνουσι τὸ μὴ γιγνώσκεσθαι τοῖς πολλοῖς ὁποῖοί τινές εἰσιν· ὅσοις δὲ τὸ λαμπρὸν καὶ διάσημον τοῦ γένους οὐδὲ τοῦ λαθεῖν ἐξουσίαν δίδωσι, τί ἄλλο περιφανέστερον οὗτοι δυστυχοῦσιν; Καὶ μέν γε καὶ καταγιγνώσκονται μᾶλλον οἱ ἀνάξιοι τοῦ γένους, ὥστ´, εἰ καί τις ἠλίθιος ὢν ὑπομιμνῄσκοι τὸ λαμπρὸν τοῦ γένους, ἀσυγγνωστότερον ἑαυτῷ τὸ κακὸν ἀποφαίνει. Οὐ γὰρ ὁμοίως ἐξετάζομέν τε καὶ βασανίζομεν τοὺς ἐπιτυχόντας ἀνθρώπους τοῖς τῷ γένει λαμπροῖς, ἀλλὰ τοὺς μέν, κἂν μέτριοί τινες ὦσιν, ἀποδεχόμεθα τῇ δυσγενείᾳ τῆς ἐνδείας τὴν αἰτίαν ἀναφέροντες, τοὺς δ´ εἰ μηδὲν τῶν προγόνων ἄξιον ἔχοιεν οὐδέπω θαυμάζομεν, ἂν καὶ τῶν ἄλλων ἁπάντων πολὺ διαφέρωσιν. Ὥστ´ εἴ τις εὖ φρονεῖ, τέχνης ἀσκήσει προσίτω, δι´ ἣν κἂν εὐγενὴς τοῦ γένους οὐκ ἀνάξιος φανεῖται, κἂν μὴ τοιοῦτος ὑπάρχῃ τὸ γένος αὐτὸς ἐπικοσμήσει, μιμησάμενος τὸν παλαιὸν ἐκεῖνον Θεμιστοκλέα, ὃς ὀνειδιζόμενος ἐπὶ τῷ γένει « ἀλλ´ ἐγὼ τοῖς ἐμοῖς αὐτός, ἔφη, τοῦ γένους ἄρξω, καὶ τὸ μὲν ἐμὸν ἀπ´ ἐμοῦ γένος ἄρξεται, τὸ δὲ σὸν εἰς σὲ τελευτήσει. » Ἆρ´ οὖν οὐχ ὁρᾷς ὡς οὐδὲν κωλύει τὸν Σκύθην Ἀνάχαρσιν καὶ θαυμάζεσθαι δὴ καὶ σοφὸν ὀνομάζεσθαι; Καίτοι βάρβαρος ἦν τὸ γένος. Οὗτός ποτε πρός τινος ὀνειδιζόμενος ὅτι βάρβαρος εἴη καὶ Σκύθης « ἐμοὶ μέν, εἶπεν, πατρὶς ὄνειδος, σὺ δὲ τῇ πατρίδι, » πάνυ καλῶς ἐπιπλήξας τῷ μηδενὸς ἀξίῳ λόγου, μόνον δ´ ἐπὶ τῇ πατρίδι σεμνυνομένῳ. Εἰ γὰρ ἐπιστήσαις τοῖς πράγμασι τὸν νοῦν, οὐ διὰ τὰς πόλεις εὕροις ἂν ἐν δόξῃ τοὺς πολίτας γιγνομένους, ἀλλ´ αὐτὸ δὴ τοὐναντίον διὰ τοὺς ἀγαθοὺς ἄνδρας ἐν ταῖς τέχναις καὶ τὰς πατρίδας αὐτῶν μνημονευομένας. Τίς γὰρ ἂν ἦν Σταγίρων λόγος, εἰ μὴ δι´ Ἀριστοτέλην, τίς δ´ ἂν Σόλων, εἰ μὴ δι´ Ἄρατόν τε καὶ Χρύσιππον; Ὅπου καὶ τῶν Ἀθηνῶν αὐτῶν μέχρι πόρρω τοὔνομα πεφοίτηκεν οὐ διὰ τὴν τῆς γῆς ἀρετήνλεπτόγεως γάρἀλλὰ διὰ τοὺς ἐν αὐτῇ φύντας, οἳ πλεῖστοί τε καὶ ἄριστοι γενόμενοι μετέδοσάν τι καὶ τῇ πατρίδι τοῦ σφετέρου κλέους. Μάθοις δ´ ἂν ἐναργέστατα τὸ τοιοῦτον ἀληθὲς ὄν, εἰ τὸν Ὑπέρβολον τὸν Κλέωνα λογίσαιο, τοσοῦτον ἀπὸ τῶν Ἀθηνῶν κερδήσαντας ὅσον ἄν τις εἰς περιφάνειαν κακός τ´ ὢν κἀκ κακῶν ἐπικτήσαιτο. « Ἦν ὅτε σύας Βοιώτιον ἔθνος ἔνεπον » Πίνδαρός φησι, καὶ πάλιν αὐτὸς « εἰ φεύγομεν Βοιωτίαν ὗν » , ἀξιῶν ὅλου σχεδὸν ἔθνους τὸν ἐπ´ ἀμαθείᾳ ψόγον ἀπολύεσθαι διὰ τὴν ἑαυτοῦ μουσικήν. [7] CHAPITRE VII. Tels sont aussi ces individus qui mettent en avant leur naissance, et qui en tirent une grande vanité. Comme ils ne possèdent aucune qualité qui leur soit propre, ils se mettent sous la protection de leurs ancêtres ; ils ignorent sans doute que les titres de noblesse ressemblent aux pièces d'argent : elles ont cours dans la ville où elles ont été frappées ; dans une autre, elles sont regardées comme de la fausse monnaie. JOCASTE : « Ton illustre naissance t'a-t-elle porté à un rang très élève? POLYNICE : « Il est mauvais de ne rien posséder; ma noblesse ne me nourrissait pas. » (Euripide, Phenic., v. 404-5). C'est un beau trésor, dit Platon, que les vertus de ses aïeux; mais il est encore plus beau de pouvoir lui opposer ce vers mis dans la bouche de Sthénélé (Iliade, IV, 405) : « Nous nous glorifions de valoir beaucoup mieux que nos pères. » Car si la distinction du rang sert à quelque chose, ce doit être seulement à nous rendre jaloux de suivre les exemples traditionnels de la famille ; quand nous dégénérons beaucoup de la vertu de nos ancêtres, ils doivent en éprouver un grand déplaisir, s'il reste quelque sentiment aux morts ; et pour nous-mêmes, le déshonneur est d'autant plus grand que nous sommes d'une plus noble race. Les hommes ignorants, mais d'une extraction tout à fait obscure, ont au moins cet avantage que la multitude ne les connaît pas tels qu'ils sont; lorsqu'au contraire l'illustration et la distinction de l'origine ne permettent pas de se tenir cachés, que doit-on espérer de cette condition, si ce n'est l'éclat du déshonneur ? Ceux qui se montrent indignes de leurs ancêtres ont droit à moins d'indulgence que les autres; si donc un homme pervers se vante de sa naissance, il rend par cela même ses méfaits d'autant plus impardonnables. En effet pour juger les gens du commun, nous n'avons ni les mêmes épreuves, ni la même pierre de touche que pour les personnes d'une illustre lignée. Si les premiers sont des hommes médiocres, nous le leur pardonnons volontiers, trouvant une excuse dans la bassesse de leur origine ; mais nous ne faisons aucun cas des nobles, s'ils ne se rendent pas dignes de leurs ancêtres, lors même qu'ils se distingueraient beaucoup du vulgaire. Il faut donc qu'un homme sensé apprenne un art; s'il est de bonne famille, cet art ne le fera pas déroger; et s'il n'apporte pas le privilège de la naissance, il commencera sa race, imitant en cela le vieux Thémistocle. Comme on lui reprochait sa naissance : « Je commence, répondit-il, une race pour ceux qui me suivront ; la mienne commencera avec moi; la vôtre finira avec vous. » Mais voyez : on ne refuse au Scythe Anacharsis ni l'admiration, ni le nom de sage, bien qu'il soit barbare d'origine. Comme un jour on lui faisait affront de sa qualité de Scythe et de barbare : « Ma patrie, répondit-il, est une honte pour moi, mais toi tu es une honte pour ta patrie, » réduisant ainsi complètement au silence un homme qui ne méritait aucune considération, et qui ne pouvait se recommander que de son pays. Quand on examine les choses avec attention, on reconnaît que ce ne sont pas les villes qui font la gloire des citoyens, mais au contraire que ce sont les citoyens versés dans la culture des arts qui font l'illustration de leur patrie. D'où vient, en effet, la renommée de Stagire, si ce n'est d'Aristote ; et celle de Soli, si ce n'est d'Aratus et de Chrysippe ? Pourquoi le nom d'Athènes s'étend-il si loin ? Ce n'est certes point à cause de la fertilité de son territoire, car le sol y est maigre ; mais cela tient au grand nombre d'hommes supérieurs que cette ville a vus naître, et qui ont partagé avec elle l'éclat de leur renommée. Vous apprécierez toute la justesse de cette réflexion, si vous vous rappelez que la qualité d'Athéniens n'a servi à Hyperbole et à Cléon (44) qu'à rendre leur perversité plus évidente. « Autrefois on appelait les Béotiens pourceaux (45), » dit Pindare; — et ailleurs : « {Énée, excite tes compagnons....} à montrer que nous ne méritons plus le renom de pourceau béotien (46), » pensant avoir, par son talent poétique, effacé en quelque sorte le reproche d'ignorance attaché à toute une nation.


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Dernière mise à jour : 18/04/2008