HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

GALIEN, Que le bon médecin est philosophe

Pages 57-58

  Pages 57-58

[57] καὶ διὰ τὸ {τὸν} | πλοῦτον ἀρετῆς εἶναι τιμιώτερον οὔθ´ οἷος Φειδίας ἐν πλάσταις οὔθ´ οἷος Ἀπελλῆς ἐν γραφεῦσιν οὔθ´ οἷος Ἱπποκράτης ἐν ἰατροῖς ἔτι γίγνεσθαί τινα. καίτοι τό γ´ ὑστέροις τῶν παλαιῶν ἡμῖν γεγονέναι καὶ δὴ τὰς τέχνας ὑπ´ ἐκείνων ἐπὶ πλεῖστον προηγμένας παραλαμβάνειν οὐ σμικρὸν ἦν πλεονέκτημα. τὰ γοῦν ὑφ´ Ἱπποκράτους εὑρημένα χρόνῳ παμπόλλῳ ῥᾷστον ἦν ἐν ὀλιγίστοις ἔτεσιν ἐκμαθόντα τῷ λοιπῷ χρόνῳ τοῦ βίου πρὸς τὴν τῶν λειπόντων εὕρεσιν καταχρήσασθαι. ἀλλ´ οὐκ ἐνδέχεται πλοῦτον ἀρετῆς τιμιώτερον ὑποθέμενον καὶ τὴν τέχνην οὐκ εὐεργεσίας ἀνθρώπων ἕνεκεν ἀλλὰ χρηματισμοῦ μαθόντα τοῦ τέλους τοῦ κατ´ αὐτὴν ἐφίεσθαι, καλῶς κἂν εἰ φθάσουσί γ´ ἰατροὶ πλεῖστοι πλουτῆσαι πρὶν ἠρέμας ἐπὶ τὸ τέλος αὐτῆς ἐξικέσθαι· οὐ γὰρ δὴ δυνατὸν ἅμα χρηματίζεσθαί τε καὶ μυρμηκίζεσθαι καὶ οὕτω μεγάλην ἐπασκεῖν τέχνην, ἀλλ´ ἀνάγκη καταφρονῆσαι θατέρου τὸν ἐπὶ θάτερον ὁρμήσαντα σφοδρότερον. ἆρ´ οὖν ἔχομέν τινα τῶν νῦν ἀνθρώπων εἰπεῖν εἰς τοσοῦτον μόνον ἐφιέμενον χρημάτων κτήσεως, εἰς ὅσον ὑπηρετεῖν ἐξ αὐτῆς ταῖς ἀναγκαίαις χρείαις τοῦ σώματος; ; [57] et à cause de la préférence que l'on accorde à la richesse sur la vertu, que nous ne voyons plus à notre époque de Phidias dans la sculpture, d'Apelles dans la peinture, et d'Hippocrate dans la médecine. Cependant, venir après les anciens, hériter des arts auxquels ils avaient fait faire tant de progrès, n'étaient pas pour nous un médiocre avantage. Il était facile, après avoir rapidement appris ce qu'Hippocrate a mis un long espace de temps à découvrir, de consacrer le reste de sa vie à la poursuite de ce qu'il nous a laissé à trouver encore. Celui qui estime la richesse plus que la vertu, et qui apprend son art pour amasser de l'argent et non pour le bien de l'humanité, celui-là ne saurait tendre vers le but que se propose la médecine, car il est des médecins qui s'enrichissent avant que nous-mêmes nous ayons atteint le but vers lequel tend cet art. Il n'est certes pas possible, en effet, de convoiter la richesse et, en même temps, de cultiver dignement la médecine, cet art si noble; si on s'attache avec ardeur à l'une, on négligera certainement l'autre. Pourrions-nous, à notre époque, citer un homme si détaché de l'argent, qu'il se contente de celui que réclament les besoins indispensables du corps ?
[58] ἔστι τις δυνάμενος οὐ μόνον λόγῳ πλάσασθαι ἀλλ´ ἔργῳ διαδείξασθαι τοῦ κατὰ φύσιν πλούτου τὸν ὅρον ἄχρι τοῦ μὴ πεινῆν διψῆν ῥιγοῦν προιόντα; Καὶ μὴν εἴ τίς γ´ ἐστὶ τοιοῦτος, ὑπερόψεται μὲν Ἀρταξέρξου τε καὶ Περδίκκου καὶ τοῦ μὲν οὐδ´ ἂν εἰς ὄψιν ἀφίκοιτό ποτε, τὸν δ´ ἰάσεται μὲν νοσοῦντα νόσημα τῆς Ἱπποκράτους τέχνης δεόμενον, οὐ μὴν ἀξιώσει γε διὰ παντὸς συνεῖναι, θεραπεύσει δὲ τοὺς ἐν Κρανῶνι καὶ Θάσῳ καὶ ταῖς ἄλλαις πολίχναις πένητας. ἀπολείψει δὲ Κῴοις μὲν τοῖς πολίταις Πόλυβόν τε καὶ τοὺς ἄλλους μαθητάς, αὐτὸς δ´ εἰς πᾶσαν ἀλώμενος ἀφίξεται τὴν Ἑλλάδα· χρὴ γὰρ αὐτὸν γράψαι καὶ περὶ φύσεως χωρίων. ἵν´ οὖν κρίνῃ τῇ πείρᾳ τὰ ἐκ λόγου διδαχθέντα, χρὴ παντοίων αὐτόπτην γενέσθαι πόλεων, τῆς πρὸς μεσημβρίαν ἐστραμμένης καὶ τῆς πρὸς ἄρκτον καὶ τῆς πρὸς ἥλιον ἀνίσχοντα καὶ τῆς πρὸς δυσμάς, ; [58] Trouverait-on un homme qui pourrait non seulement enseigner par ses discours, mais démontrer par la pratique, que la limite naturelle de la richesse est de n'avoir ni faim, ni soif, ni froid? S'il se trouve un tel médecin, il dédaignera les faveurs d'Artaxerce et de Perdiccas ; jamais il ne paraîtra devant le premier ; quant au second, il le traitera s'il souffre de quelque maladie qui réclame l'art d'Hippocrate ; mais il ne se croira pas obligé de rester toujours auprès de lui, et se rendra à Cranon, à Thasos et dans d'autres bourgades, pour y soigner les pauvres. Il laissera à Cos, auprès de ses concitoyens, son gendre Polybe et ses autres disciples; quant à lui, il parcourra toute la Grèce, car il lui faut écrire sur la nature des lieux. Afin donc de vérifier par sa propre expérience ce que le raisonnement lui a appris, il devra nécessairement visiter les villes exposées soit au midi, soit au nord, soit au levant, soit au couchant ;


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Dernière mise à jour : 17/04/2008