HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, La guerre des Juifs contre les Romains, livre VII

Chapitre 8, par 4

  Chapitre 8, par 4

[7,8,4] <375> Ποῦ δ' μεγάλη πόλις, τοῦ παντὸς Ἰουδαίων γένους μητρόπολις, τοσούτοις μὲν ἐρυμνὴ τειχῶν περιβόλοις, τοσαῦτα δ' αὑτῆς φρούρια καὶ μεγέθη πύργων προβεβλημένη, μόλις δὲ χωροῦσα τὰς εἰς τὸν πόλεμον παρασκευάς, τοσαύτας δὲ μυριάδας ἀνδρῶν ἔχουσα τῶν ὑπὲρ αὐτῆς μαχομένων; <376> Ποῦ γέγονεν ἡμῖν τὸν θεὸν ἔχειν οἰκιστὴν πεπιστευμένη; πρόρριζος ἐκ βάθρων ἀνήρπασται, καὶ μόνον αὐτῆς μνημεῖον ἀπολείπεται τὸ τῶν ἀνῃρημένων ἔτι τοῖς λειψάνοις ἐποικοῦν. <377> Πρεσβῦται δὲ δύστηνοι τῇ σποδῷ τοῦ τεμένους παρακάθηνται καὶ γυναῖκες ὀλίγαι πρὸς ὕβριν αἰσχίστην ὑπὸ τῶν πολεμίων τετηρημέναι. <378> Ταῦτα τίς ἐν νῷ βαλλόμενος ἡμῶν καρτερήσει τὸν ἥλιον ὁρᾶν, κἂν δύνηται ζῆν ἀκινδύνως; τίς οὕτω τῆς πατρίδος ἐχθρός, τίς οὕτως ἄνανδρος καὶ φιλόψυχος, ὡς μὴ καὶ περὶ τοῦ μέχρι νῦν ζῆσαι μετανοεῖν; <379> Ἀλλ' εἴθε πάντες ἐτεθνήκειμεν πρὶν τὴν ἱερὰν ἐκείνην πόλιν χερσὶν ἰδεῖν κατασκαπτομένην πολεμίων, πρὶν τὸν ναὸν τὸν ἅγιον οὕτως ἀνοσίως ἐξορωρυγμένον. <380> Ἐπεὶ δὲ ἡμᾶς οὐκ ἀγεννὴς ἐλπὶς ἐβουκόλησεν, ὡς τάχα που δυνήσεσθαι τοὺς πολεμίους ὑπὲρ αὐτῆς ἀμύνασθαι, φρούδη δὲ γέγονε νῦν καὶ μόνους ἡμᾶς ἐπὶ τῆς ἀνάγκης καταλέλοιπεν, σπεύσωμεν καλῶς ἀποθανεῖν, ἐλεήσωμεν ἡμᾶς αὐτοὺς καὶ τὰ τέκνα καὶ τὰς γυναῖκας, ἕως ἡμῖν ἔξεστιν παρ' ἡμῶν αὐτῶν λαβεῖν τὸν ἔλεον. <381> Ἐπὶ μὲν γὰρ θάνατον ἐγεννήθημεν καὶ τοὺς ἐξ αὑτῶν ἐγεννήσαμεν, καὶ τοῦτον οὐδὲ τοῖς εὐδαιμονοῦσιν ἔστι διαφυγεῖν· <382> ὕβρις δὲ καὶ δουλεία καὶ τὸ βλέπειν γυναῖκας εἰς αἰσχύνην ἀγομένας μετὰ τέκνων οὐκ ἔστιν ἀνθρώποις κακὸν ἐκ φύσεως ἀναγκαῖον, ἀλλὰ ταῦτα διὰ τὴν αὐτῶν δειλίαν ὑπομένουσιν οἱ παρὸν πρὸ αὐτῶν ἀποθανεῖν μὴ θελήσαντες. <383> Ἡμεῖς δὲ ἐπ' ἀνδρείᾳ μέγα φρονοῦντες Ῥωμαίων ἀπέστημεν καὶ τὰ τελευταῖα νῦν ἐπὶ σωτηρίᾳ προκαλουμένων ἡμᾶς οὐχ ὑπηκούσαμεν. <384> Τίνι τοίνυν οὐκ ἔστιν θυμὸς αὐτῶν πρόδηλος, εἰ ζώντων ἡμῶν κρατήσουσιν; ἄθλιοι μὲν οἱ νέοι τῆς ῥώμης τῶν σωμάτων εἰς πολλὰς αἰκίας ἀρκέσοντες, ἄθλιοι δὲ οἱ παρηβηκότες φέρειν τῆς ἡλικίας τὰς συμφορὰς οὐ δυναμένης. <385> ὄψεταί τις γυναῖκα πρὸς βίαν ἀγομένην, φωνῆς ἐπακούσεται τέκνου πατέρα βοῶντος χεῖρας δεδεμένος. <386> Ἀλλ' ἕως εἰσὶν ἐλεύθεραι καὶ ξίφος ἔχουσιν, καλὴν ὑπουργίαν ὑπουργησάτωσαν· ἀδούλωτοι μὲν ὑπὸ τῶν πολεμίων ἀποθάνωμεν, ἐλεύθεροι δὲ μετὰ τέκνων καὶ γυναικῶν τοῦ ζῆν συνεξέλθωμεν. <387> Ταῦθ' ἡμᾶς οἱ νόμοι κελεύουσι, ταῦθ' ἡμᾶς γυναῖκες καὶ παῖδες ἱκετεύουσι· τούτων τὴν ἀνάγκην θεὸς ἀπέσταλκε, τούτων Ῥωμαῖοι τἀναντία θέλουσι, καὶ μή τις ἡμῶν πρὸ τῆς ἁλώσεως ἀποθάνῃ δεδοίκασι. <388> Σπεύσωμεν οὖν ἀντὶ τῆς ἐλπιζομένης αὐτοῖς καθ' ἡμῶν ἀπολαύσεως ἔκπληξιν τοῦ θανάτου καὶ θαῦμα τῆς τόλμης καταλιπεῖν.” [7,8,4] Où est cette grande cité, la métropole de toute la nation juive, qui devait sa force à tant d'enceintes de murailles, qui opposait aux ennemis un si grand nombre de forts et de hautes tours, qui avait peine à contenir les approvisionnements de la guerre et renfermait, pour sa défense, tant de myriades de combattants ? Où est celle qui passait pour une création de Dieu ? Elle a été arrachée de ses fondements, renversée de fond en comble, et il ne reste d'elle, sur ses ruines, d'autre monument que le camp de ceux qui l'ont détruite. De malheureux vieillards y demeurent encore près des cendres du Temple, avec quelques femmes que les ennemis out réservées aux outrages les plus vils. Lequel de nous, songeant à un pareil spectacle, souffrira de voir la lumière du soleil, pût-il même vivre à l'abri du péril ? Qui donc est assez ennemi de sa patrie, assez lâche, assez attaché à la vie pour ne pas regretter d'avoir vécu jusqu'à ce jour ? Ah ! plût à Dieu que nous fussions tous morts avant d'avoir vu cette sainte cité sapée par les mains des ennemis, ce Temple saint renversé par un tel sacrilège ! Mais puisque le noble espoir qui nous a soutenus, de réussir peut être à nous venger de ce crime sur les ennemis, s'est maintenant dissipé, et nous laisse seuls en présence de la nécessité, hâtons-nous de mourir avec honneur ! Prenons-nous en pitié, nous, nos enfants et nos femmes, tandis qu'il nous est encore permis d'avoir pitié de nous-mêmes. Car c'est pour la mort que nous sommes nés et que nous avons engendré nos enfants ; même les heureux ne peuvent pas y échapper dais les outrages, l'esclavage, la vue de nos femmes ravies avec nos enfants pour le déshonneur, ce ne sont pas là des maux d'une nécessité naturelle pour les hommes ; de telles épreuves, ils les supportent par lâcheté, parce qu'ils ne veulent pas, en ayant le pouvoir, les prévenir par la mort. Or, c'est enorgueillis de notre courage que nous nous sommes révoltés contre les Romains, et même tout dernièrement, quand ils nous offraient la vie sauve, nous n'avons pas cédé. Qui ne prévoit les effets de leur rage, si nous tombons vivants en leur pouvoir ? Infortunés seront les jeunes gens dont la vigueur pourra souffrir tant de tourments ; infortunés les hommes sur le retour de l'âge, incapables de les supporter. L'un verra sa femme entraînée pour subir la violence ; un captif, les mains liées, entendra la voix de son fils, implorant le secours paternel. Mais tant que ces mains sont libres et tiennent le glaive, qu'elles s'acquittent de leur noble ministère ! Mourons sans être esclaves de nos ennemis ; sortons ensemble, libres, de la vie, avec nos enfants et nos femmes ! C'est là ce que nos lois ordonnent, ce qu'implorent de nous nos femmes et nos enfants. C'est une nécessité que Dieu nous impose ; toute contraire est la volonté des Romains, qui craignent que l'un de nous ne meure avant la prise de la ville. Hâtons-nous donc de leur laisser, au lieu de cette joie qu'ils espèrent goûter en nous prenant, un sentiment de stupeur devant notre mort et d'admiration pour notre courage !"


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Dernière mise à jour : 18/05/2007