HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), La guerre des Juifs contre les Romains, livre VI

Chapitre 1

  par 6

[6,1,6] <54> Τοιαῦτα τοῦ Τίτου διεξιόντος τὸ μὲν ἄλλο πλῆθος ἔδεισε τοῦ κινδύνου τὸ μέγεθος, τῶν δ' ἐν ταῖς σπείραις στρατευομένων Σαβῖνος τοὔνομα, γένος ἀπὸ Συρίας, ἀνὴρ καὶ κατὰ χεῖρα καὶ κατὰ ψυχὴν ἄριστος ἐφάνη. <55> Καίτοι προιδὼν ἄν τις αὐτὸν ἀπό γε τῆς σωματικῆς ἕξεως οὐδ' εἰκαῖον εἶναι στρατιώτην ἔδοξε· μέλας μὲν γὰρ ἦν τὴν χροίαν, ἰσχνός, τὴν σάρκα πεπιλημένος, ἀλλ' ἐνῴκει τις ἡρωικὴ ψυχὴ λεπτῷ σώματι καὶ πολὺ τῆς ἰδίας ἀλκῆς στενοτέρῳ. <56> Πρῶτος γοῦν ἀναστάςἐπιδίδωμί σοι, Καῖσαρ, ἔφη, προθύμως ἐμαυτόν. <57> Πρῶτος ἀναβαίνω τὸ τεῖχος. Καὶ εὔχομαι μέν μου τῇ τε ἰσχύι καὶ τῇ γνώμῃ τὴν σὴν ἀκολουθῆσαι τύχην, εἰ δὲ νεμεσηθείην τῆς ἐπιβολῆς, ἴσθι μή με πταίσαντα παρ' ἐλπίδας, ἀλλ' ὑπὲρ σοῦ <58> κρίσει τὸν θάνατον ᾑρημένον.” ταῦτα εἰπὼν καὶ τῇ μὲν ἀριστερᾷ χειρὶ τὸν θυρεὸν ὑπὲρ τῆς κεφαλῆς ἀνατείνας, τῇ δεξιᾷ δὲ τὸ ξίφος σπασάμενος ἐχώρει πρὸς τὸ τεῖχος περὶ ὥραν μάλιστα τῆς ἡμέρας ἕκτην. <59> Εἵποντο δ' αὐτῷ καὶ τῶν ἄλλων ἕνδεκα μόνοι ζηλωταὶ τῆς ἀνδρείας γενόμενοι· προῆγε δὲ πολὺ πάντων ἀνὴρ ὁρμῇ τινι δαιμονίῳ χρώμενος. <60> Οἱ φρουροὶ δὲ ἀπὸ τοῦ τείχους κατηκόντιζόν τε αὐτοὺς καὶ βέλεσι πάντοθεν ἀπείροις ἔβαλλον καὶ πέτρας ἐξαισίους κατεκύλιον, <61> Αἳ ἐκ τῶν μὲν ἕνδεκα παρέσυραν ἐνίους, δὲ Σαβῖνος ἀπαντῶν τοῖς ἀφιεμένοις καὶ καταχωννύμενος ὑπὸ τῶν βελῶν οὐ πρότερον ἐπέσχε τὴν ὁρμὴν γενέσθαι τε ἐπ' ἄκρῳ καὶ τρέψασθαι τοὺς πολεμίους· <62> καταπλαγέντες γὰρ αὐτοῦ τήν τε δύναμιν οἱ Ἰουδαῖοι καὶ τὸ παράστημα τῆς ψυχῆς, ἅμα δὲ καὶ πλείους ἀναβεβηκέναι δόξαντες ἐτράπησαν. <63> Ἔνθα δὴ καταμέμψαιτ' ἄν τις ὡς φθονερὰν ἐπὶ ταῖς ἀρεταῖς τὴν τύχην καὶ κωλύουσαν ἀεὶ τὰ παράδοξα τῶν κατορθωμάτων. <64> γοῦν ἀνὴρ οὗτος ὅτ' ἐκράτησε τῆς ἐπιβολῆς, ἐσφάλη καὶ πταίσας πρός τινι πέτρᾳ πρηνὴς ἐπ' αὐτὴν μετὰ μεγίστου ψόφου κατέπεσεν· ἐπιστραφέντες δὲ οἱ Ἰουδαῖοι καὶ κατιδόντες μόνον τε αὐτὸν καὶ πεπτωκότα, πάντοθεν ἔβαλλον. <65> δ' ἐς γόνυ διαναστὰς καὶ προκαλυψάμενος τὸν θυρεὸν τὸ μὲν πρῶτον ἠμύνετο καὶ πολλοὺς τῶν πλησιασάντων ἔτρωσεν· <66> Αὖθις δ' ὑπὸ πλήθους τραυμάτων παρῆκε τὴν δεξιὰν καὶ τέλος πρὶν ἀποδοῦναι τὴν ψυχὴν κατεχώσθη τοῖς βέλεσιν, ἀνὴρ ἄξιος μὲν ἀμείνονι χρῆσθαι δι' ἀνδρείαν καὶ τύχῃ, πεσὼν δὲ τῆς ἐπιβολῆς ἀναλόγως. <67> Τῶν δὲ ἄλλων τρεῖς μὲν τοὺς ἤδη πρὸς τοῖς ἄκροις ὄντας συντρίψαντες ἀπέκτειναν τοῖς λίθοις, οἱ δὲ ὀκτὼ τραυματίαι κατασυρέντες ἀνεκομίσθησαν εἰς τὸ στρατόπεδον. Ταῦτα μὲν οὖν τρίτῃ μηνὸς Πανέμου ἐπράχθη. [6,1,6] <54> Telles étaient les paroles de Titus. Tandis que la multitude hésitait devant la grandeur du péril, un certain Sabinus, soldat des cohortes, Syrien de naissance, montra l'excellence de son courage et de son bras. A le voir, à le juger d'après l'apparence, on ne l'eût pas même pris pour un soldat moyen. Il était noir de peau, maigre, émacié ; mais une âme héroïque habitait ce petit corps, d'une gracilité disproportionnée à sa vigueur. Il se leva donc le premier : « C'est avec empressement, César, dit-il, que je me donne à toi. Je serai le premier à gravir la muraille. Et je prie que ta fortune accompagne ma force et ma volonté ; si une Némésis me refuse le succès, sache que je n'en serai pas surpris, mais que j'ai choisi délibérément de mourir à ton service ». Ayant ainsi parlé, il étendit de sa main gauche son bouclier au-dessus de sa tête, tira son glaive de la droite et marcha vers le mur, exactement à la sixième heure du jour, suivi de onze autres, les seuls qui voulussent rivaliser avec son courage. Il les guidait tous, comme animé d'une ardeur surhumaine. Cependant les gardes du mur lançaient contre eux des javelots, les accablaient de toutes parts d'innombrables traits, faisaient rouler d'énormes blocs de pierre qui entraînèrent quelques-uns des onze ; mais Sabinus, faisant face aux projectiles, et couvert de traits, n'arrêta pas son élan avant d'avoir atteint le sommet du mur et mis en fuite les ennemis. Les Juifs, frappés d'effroi devant sa vigueur et son intrépidité, croyant aussi que plusieurs autres étaient montés avec lui, prirent la fuite. C'est ici que l'on pourra blâmer la Fortune comme envieuse des vertus et toujours prête à arrêter le succès des entreprises extraordinaires. Au moment même où cet homme avait réalisé son dessein, il glissa, heurta une grosse pierre et, avec un grand fracas, tomba la tête en avant sur elle alors les Juifs se retournèrent, et le voyant seul, étendu sur le sol, ils le frappèrent de toutes parts. Il s'était redressé sur un genou, et, s'abritant sous son bouclier, se défendit d'abord et blessa beaucoup de ses adversaires qui l'approchaient mais bientôt, accablé lui-même de blessures, il laissa tomber son bras et enfin, avant de rendre l'âme, fut enseveli sous une nuée de traits. La bravoure de ce soldat le rendait assurément digne d'un meilleur sort ; mais sa fin fut bien en rapport avec l'audace héroïque de son entreprise. Quant à ses compagnons, trois, qui approchaient déjà du sommet, furent écrasés et tués à coup de pierres ; huit furent rejetés en bas et blessés ; on les rapporta au camp. Ces événements se passèrent le 3 du mois du Panemos.


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Dernière mise à jour : 27/07/2006