| [6,5,3] <288> Τὸν γοῦν ἄθλιον δῆμον οἱ μὲν ἀπατεῶνες 
καὶ καταψευδόμενοι τοῦ θεοῦ τηνικαῦτα 
παρέπειθον, τοῖς δ' ἐναργέσι καὶ προσημαίνουσι 
τὴν μέλλουσαν ἐρημίαν τέρασιν οὔτε προσεῖχον 
οὔτ' ἐπίστευον, ἀλλ' ὡς ἐμβεβροντημένοι καὶ μήτε 
ὄμματα μήτε ψυχὴν ἔχοντες τῶν τοῦ θεοῦ 
κηρυγμάτων παρήκουσαν, <289> τοῦτο μὲν ὅτε 
ὑπὲρ τὴν πόλιν ἄστρον ἔστη ῥομφαίᾳ 
παραπλήσιον καὶ παρατείνας ἐπ' ἐνιαυτὸν 
κομήτης, <290> τοῦτο δ' ἡνίκα πρὸ τῆς ἀποστάσεως 
καὶ τοῦ πρὸς τὸν πόλεμον κινήματος ἀθροιζομένου 
τοῦ λαοῦ πρὸς τὴν τῶν ἀζύμων ἑορτήν, ὀγδόη δ' 
ἦν Ξανθικοῦ μηνός, κατὰ νυκτὸς ἐνάτην ὥραν 
τοσοῦτο φῶς περιέλαμψε τὸν βωμὸν καὶ τὸν ναόν, 
ὡς δοκεῖν ἡμέραν εἶναι λαμπράν, καὶ τοῦτο 
παρέτεινεν ἐφ' ἡμίσειαν ὥραν· <291> ὃ τοῖς μὲν 
ἀπείροις ἀγαθὸν ἐδόκει, τοῖς δὲ ἱερογραμματεῦσι 
πρὸς τῶν ἀποβεβηκότων εὐθέως ἐκρίθη. <292> Καὶ 
κατὰ τὴν αὐτὴν ἑορτὴν βοῦς μὲν ἀχθεῖσα ὑπό του 
πρὸς τὴν θυσίαν ἔτεκεν ἄρνα ἐν τῷ ἱερῷ μέσῳ, 
<293> ἡ δ' ἀνατολικὴ πύλη τοῦ ἐνδοτέρω ναοῦ 
χαλκῆ μὲν οὖσα καὶ στιβαρωτάτη, κλειομένη δὲ 
περὶ δείλην μόλις ὑπ' ἀνθρώπων εἴκοσι, καὶ 
μοχλοῖς μὲν ἐπερειδομένη σιδηροδέτοις, 
κατάπηγας δὲ ἔχουσα βαθυτάτους εἰς τὸν οὐδὸν 
ὄντα διηνεκοῦς λίθου καθιεμένους, ὤφθη κατὰ 
νυκτὸς ὥραν ἕκτην αὐτομάτως ἠνοιγμένη. <294> 
Δραμόντες δὲ οἱ τοῦ ἱεροῦ φύλακες ἤγγειλαν τῷ 
στρατηγῷ, κἀκεῖνος ἀναβὰς μόλις αὐτὴν ἴσχυσεν 
κλεῖσαι. <295> Πάλιν τοῦτο τοῖς μὲν ἰδιώταις 
κάλλιστον ἐδόκει τέρας· ἀνοῖξαι γὰρ τὸν θεὸν 
αὐτοῖς τὴν τῶν ἀγαθῶν πύλην· οἱ λόγιοι δὲ 
λυομένην αὐτομάτως τοῦ ναοῦ τὴν ἀσφάλειαν 
ἐνενόουν, καὶ πολεμίοις δῶρον ἀνοίγεσθαι τὴν 
πύλην, δηλωτικόν τε ἐρημίας ἀπέφαινον ἐν αὑτοῖς 
τὸ σημεῖον. <296> Μετὰ δὲ τὴν ἑορτὴν οὐ πολλαῖς 
ἡμέραις ὕστερον, μιᾷ καὶ εἰκάδι Ἀρτεμισίου μηνός, 
φάσμα τι δαιμόνιον ὤφθη μεῖζον πίστεως· 
<297> τερατεία δὲ ἂν ἔδοξεν οἶμαι τὸ ῥηθησόμενον, 
εἰ μὴ καὶ παρὰ τοῖς θεασαμένοις ἱστόρητο καὶ τὰ 
ἐπακολουθήσαντα πάθη τῶν σημείων ἦν ἄξια· 
<298> πρὸ γὰρ ἡλίου δύσεως ὤφθη μετέωρα περὶ 
πᾶσαν τὴν χώραν ἅρματα καὶ φάλαγγες ἔνοπλοι 
διᾴττουσαι τῶν νεφῶν καὶ κυκλούμεναι τὰς πόλεις. 
<299> Κατὰ δὲ τὴν ἑορτήν, ἣ πεντηκοστὴ καλεῖται, 
νύκτωρ οἱ ἱερεῖς παρελθόντες εἰς τὸ ἔνδον ἱερόν, 
ὥσπερ αὐτοῖς ἔθος πρὸς τὰς λειτουργίας, πρῶτον 
μὲν κινήσεως ἔφασαν ἀντιλαβέσθαι καὶ κτύπου, 
μετὰ δὲ ταῦτα φωνῆς ἀθρόας “μεταβαίνομεν 
ἐντεῦθεν.” τὸ δὲ τούτων φοβερώτερον, 
<300> Ἰησοῦς γάρ τις υἱὸς Ἀνανίου τῶν ἰδιωτῶν 
ἄγροικος πρὸ τεσσάρων ἐτῶν τοῦ πολέμου τὰ 
μάλιστα τῆς πόλεως εἰρηνευομένης καὶ 
εὐθηνούσης, ἐλθὼν εἰς τὴν ἑορτήν, ἐν ᾗ 
σκηνοποιεῖσθαι πάντας ἔθος τῷ θεῷ, κατὰ τὸ ἱερὸν 
ἐξαπίνης ἀναβοᾶν ἤρξατο “φωνὴ ἀπὸ ἀνατολῆς, 
<301> φωνὴ ἀπὸ δύσεως, φωνὴ ἀπὸ τῶν 
τεσσάρων ἀνέμων, φωνὴ ἐπὶ Ἱεροσόλυμα καὶ τὸν 
ναόν, φωνὴ ἐπὶ νυμφίους καὶ νύμφας, φωνὴ ἐπὶ 
τὸν λαὸν πάντα.” τοῦτο μεθ' ἡμέραν καὶ νύκτωρ 
κατὰ πάντας τοὺς στενωποὺς περιῄει κεκραγώς. 
<302> Τῶν δὲ ἐπισήμων τινὲς δημοτῶν 
ἀγανακτήσαντες πρὸς τὸ κακόφημον 
συλλαμβάνουσι τὸν ἄνθρωπον καὶ πολλαῖς 
αἰκίζονται πληγαῖς. Ὁ δὲ οὔθ' ὑπὲρ αὑτοῦ 
φθεγξάμενος οὔτε ἰδίᾳ πρὸς τοὺς παίοντας, ἃς καὶ 
πρότερον φωνὰς βοῶν διετέλει. <303> Νομίσαντες 
δὲ οἱ ἄρχοντες, ὅπερ ἦν, δαιμονιώτερον τὸ κίνημα 
τἀνδρὸς ἀνάγουσιν αὐτὸν ἐπὶ τὸν παρὰ Ῥωμαίοις 
ἔπαρχον. <304> Ἔνθα μάστιξι μέχρι ὀστέων 
ξαινόμενος οὔθ' ἱκέτευσεν οὔτ' ἐδάκρυσεν, ἀλλ' ὡς 
ἐνῆν μάλιστα τὴν φωνὴν ὀλοφυρτικῶς 
παρεγκλίνων πρὸς ἑκάστην <305> ἀπεκρίνατο 
πληγήν “αἰαὶ Ἱεροσολύμοις.” τοῦ δ' Ἀλβίνου 
διερωτῶντος, οὗτος γὰρ ἔπαρχος ἦν, τίς εἴη καὶ 
πόθεν, καὶ διὰ τί ταῦτα φθέγγοιτο, πρὸς ταῦτα μὲν 
οὐδ' ὁτιοῦν ἀπεκρίνατο, τὸν δὲ ἐπὶ τῇ πόλει θρῆνον 
εἴρων οὐ διέλειπεν, μέχρι καταγνοὺς μανίαν ὁ 
Ἀλβῖνος ἀπέλυσεν αὐτόν. <306> Ὁ δὲ τὸν μέχρι τοῦ 
πολέμου χρόνον οὔτε προσῄει τινὶ τῶν πολιτῶν 
οὔτε ὤφθη λαλῶν, ἀλλὰ καθ' ἡμέραν ὥσπερ εὐχὴν 
μεμελετηκώς “αἰαὶ Ἱεροσολύμοις” ἐθρήνει. <307> 
Οὔτε δέ τινι τῶν τυπτόντων αὐτὸν ὁσημέραι 
κατηρᾶτο οὔτε τοὺς τροφῆς μεταδιδόντας εὐλόγει, 
μία δὲ πρὸς πάντας ἦν ἡ σκυθρωπὴ κλῃδὼν 
ἀπόκρισις. <308> Μάλιστα δ' ἐν ταῖς ἑορταῖς 
ἐκεκράγει· καὶ τοῦτ' ἐφ' ἑπτὰ ἔτη καὶ μῆνας πέντε 
εἴρων οὔτ' ἤμβλυνεν τὴν φωνὴν οὔτ' ἔκαμεν, μέχρις 
οὗ κατὰ τὴν πολιορκίαν ἔργα τῆς κλῃδόνος ἰδὼν 
ἀνεπαύσατο. <309> Περιιὼν γὰρ ἀπὸ τοῦ τείχους 
“αἰαὶ πάλιν τῇ πόλει καὶ τῷ λαῷ καὶ τῷ ναῷ” 
διαπρύσιον ἐβόα, ὡς δὲ τελευταῖον προσέθηκεν 
“αἰαὶ δὲ κἀμοί”, λίθος ἐκ τοῦ πετροβόλου σχασθεὶς 
καὶ πλήξας αὐτὸν παραχρῆμα κτείνει, φθεγγομένην 
δ' ἔτι τὰς κλῃδόνας ἐκείνας τὴν ψυχὴν ἀφῆκε.
 | [6,5,3] <288> Ces trompeurs, ces gens qui se 
prétendaient envoyés de Dieu abusaient ainsi le 
misérable peuple, qui n'accordait ni attention ni 
créance aux clairs présages annonçant la 
désolation déjà menaçante : comme si la foudre 
fût tombée sur eux, comme s'ils n'avaient ni des 
yeux ni une âme, ces gens ne surent pas entendre 
les avertissements de Dieu. Ce fut d'abord 
quand apparut au-dessus de la ville un astre 
semblable à une épée, une comète qui persista 
pendant une année. Avant la révolte et la prise 
d'armes, le peuple s'était rassemblé pour la fête 
des azymes, le 8e jour du mois de 
Xanthicos, quand, à la neuvième heure de 
la nuit, une lumière éclaira l'autel et le Temple, 
assez brillante pour faire croire que c'était le jour, 
et ce phénomène dura une demi-heure. Les 
ignorants y virent un bon signe, mais les 
interprètes des choses saintes jugèrent qu'il 
annonçait les événements survenus bientôt après. 
Dans la même fête, une vache amenée par 
quelqu'un pour le sacrifice mit bas un agneau 
dans la cour du Temple, et l'on vit la porte du 
Temple intérieur, tournée vers l'Orient, - bien 
qu'elle fût en airain et si massive que vingt 
hommes ne la fermaient pas sans effort au 
crépuscule, qu'elle fût fixée par des verrous munis 
de chaînes de fer et par des barres qui 
s'enfonçaient très profondément dans le seuil 
formé d'une seule pierre -, s'ouvrir d'elle-même à 
la sixième heure de la nuit. Les gardiens du 
Temple coururent annoncer cette nouvelle au 
capitaine, qui monta au Temple et fit fermer 
la porte à grand'peine. Ce présage aussi parut 
encore très favorable aux ignorants : ils disaient 
que Dieu leur avait ouvert la porte du bonheur  
mais les gens instruits pensaient que la sécurité 
du Temple s'abolissait d'elle-même, que la porte 
s'ouvrait et s'offrait aux ennemis. Ils estimaient 
entre eux que c'était le signe visible de la ruine. 
Peu de jours après la fête, le vingt-et-un du mois 
d'Artemisios, on vit une apparition 
surhumaine, dépassant toute créance. Ce que je 
vais raconter paraîtrait même une fable, si des 
témoins ne m’en avaient informé : du reste, les 
malheurs qui survinrent ensuite n'ont que trop 
répondu à ces présages. On vit donc dans tout le 
pays, avant le coucher du soleil, des chars et des 
bataillons armés répandus dans les airs, 
s'élançant à travers les nuages et entourant les 
villes. En outre, à la fête dite de la Pentecôte, les 
prêtres qui, suivant leur coutume, étaient entrés la 
nuit dans le Temple intérieur pour le service du 
culte, dirent qu'ils avaient perçu une secousse et 
du bruit, et entendu ensuite ces mots comme 
proférés par plusieurs voix : « Nous partons d'ici.» 
Mais voici de tous ces présages le plus terrible : 
un certain Jésus, fils d'Ananias, de condition 
humble et habitant la campagne, se rendit, quatre 
ans avant la guerre, quand la ville jouissait d'une 
paix et d'une prospérité très grandes, à la fête où il 
est d'usage que tous dressent des tentes en 
l'honneur de Dieu, et se mit soudain à crier 
dans le Temple : « Voix de l'Orient, voix de 
l'Occident, voix des quatre vents, voix contre 
Jérusalem et contre le Temple, voix contre les 
nouveaux époux et les nouvelles épouses, voix 
contre tout le peuple ! » Et il marchait, criant jour 
et nuit ces paroles, dans toutes les rues. Quelques 
citoyens notables, irrités de ces dires de mauvais 
augure, saisirent l'homme, le maltraitèrent et le 
rouèrent de coups. Mais lui, sans un mot de 
défense, sans une prière adressée à ceux qui le 
frappaient, continuait à jeter les mêmes cris 
qu'auparavant. Les magistrats, croyant avec 
raison, que l'agitation de cet homme avait quelque 
chose de surnaturel, le menèrent devant le 
gouverneur romain. Là, déchiré à coups de fouet 
jusqu'aux os, il ne supplia pas, il ne pleura pas 
mais il répondait à chaque coup, en donnant à sa 
voix l'inflexion la plus lamentable qu'il pouvait : 
« Malheur à Jérusalem ! » Le gouverneur 
Albinus lui demanda qui il était, d'où il 
venait, pourquoi il prononçait ces paroles ; 
l'homme ne fit absolument aucune réponse, mais il 
ne cessa pas de réitérer cette lamentation sur la 
ville, tant qu'enfin Albinus, le jugeant fou, le mit en 
liberté. Jusqu'au début de la guerre, il n'entretint 
de rapport avec aucun de ses concitoyens ; on ne 
le vit jamais parler à aucun d'eux, mais tous les 
jours, comme une prière apprise, il répétait sa 
plainte : « Malheur à Jérusalem ! » Il ne 
maudissait pas ceux qui le frappaient 
quotidiennement, il ne remerciait pas ceux qui lui 
donnaient quelque nourriture. Sa seule réponse à 
tous était ce présage funeste. C'était surtout lors 
des fêtes qu'il criait ainsi. Durant sept ans et cinq 
mois, il persévéra dans son dire, et sa voix 
n’éprouvait ni faiblesse ni fatigue ; enfin, pendant 
le siège, voyant se vérifier son présage, il se tut. 
Car tandis que, faisant le tour du rempart, il criait 
d'une voix aiguë : « Malheur encore à la ville, au 
peuple et au Temple », il ajouta à la fin : « Malheur 
à moi-même », et aussitôt une pierre lancée par 
un onagre le frappa à mort. Il rendit l'âme en 
répétant les mêmes mots.
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