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Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), La guerre des Juifs contre les Romains, livre VI

Chapitre 5

  par 2

[6,5,2] <281> Ῥωμαῖοι δὲ μάταιον τὴν ἐπὶ τοῖς πέριξ φειδὼ κρίναντες τοῦ ναοῦ φλεγομένου πάντα συνεπίμπρασαν, τά τε λείψανα τῶν στοῶν καὶ τὰς πύλας πλὴν δύο, τῆς μὲν ἐκ τῶν ἀνατολικῶν τῆς δὲ μεσημβρινῆς· καὶ ταύτας ὕστερον κατέσκαψαν. <282> Ἔκαιον δὲ καὶ τὰ γαζοφυλάκια, ἐν οἷς ἄπειρον μὲν χρημάτων πλῆθος ἄπειροι δ' ἐσθῆτες καὶ ἄλλα κειμήλια, συνελόντι δ' εἰπεῖν, πᾶς Ἰουδαίων σεσώρευτο πλοῦτος, ἀνεσκευασμένων ἐκεῖ τοὺς οἴκους τῶν εὐπόρων. <283> Ἧκον δὲ καὶ ἐπὶ τὴν λοιπὴν στοὰν τοῦ ἔξωθεν ἱεροῦ· καταφεύγει δ' ἐπ' αὐτὴν ἀπὸ τοῦ δήμου γύναια καὶ παιδία καὶ σύμμικτος ὄχλος εἰς ἑξακισχιλίους. <284> Πρὶν δὲ Καίσαρα κρῖναί τι περὶ αὐτῶν κελεῦσαι τοὺς ἡγεμόνας, φερόμενοι τοῖς θυμοῖς οἱ στρατιῶται τὴν στοὰν ὑφάπτουσι, καὶ συνέβη τοὺς μὲν ῥιπτοῦντας αὑτοὺς ἐκ τῆς φλογὸς διαφθαρῆναι, τοὺς δὲ ἐν αὐτῇ· περιεσώθη δὲ ἐκ τοσούτων οὐδείς. <285> Τούτοις αἴτιος τῆς ἀπωλείας ψευδοπροφήτης τις κατέστη κατ' ἐκείνην κηρύξας τὴν ἡμέραν τοῖς ἐπὶ τῆς πόλεως, ὡς θεὸς ἐπὶ τὸ ἱερὸν ἀναβῆναι κελεύει δεξομένους τὰ σημεῖα τῆς σωτηρίας. <286> Πολλοὶ δ' ἦσαν ἐγκάθετοι παρὰ τῶν τυράννων τότε πρὸς τὸν δῆμον προφῆται προσμένειν τὴν ἀπὸ τοῦ θεοῦ βοήθειαν καταγγέλλοντες, ὡς ἧττον αὐτομολοῖεν καὶ τοὺς ἐπάνω δέους καὶ φυλακῆς γενομένους ἐλπὶς παρακροτοίη. <287> Πείθεται δὲ ταχέως ἄνθρωπος ἐν συμφοραῖς, ὅταν δ' ἤδη καὶ τῶν κατεχόντων δεινῶν ἀπαλλαγὴν ἐξαπατῶν ὑπογράφῃ, τόθ' πάσχων ὅλος γίνεται τῆς ἐλπίδος. [6,5,2] <281> Les Romains, jugeant inutile d'épargner les constructions voisines du Temple, quand celui-ci flambait, incendièrent tout le reste et particulièrement les ruines des portiques et les portes, à l'exception de deux, l'une au levant, l'autre au midi : plus tard, ils les détruisirent aussi. Ils brûlèrent également les chambres des trésors, où étaient entassés des richesses immenses, d'innombrables vêtements et toutes sortes d'ornements, en un mot toute l'opulence de la nation juive, car les riches y avaient transporté les objets précieux de leurs maisons. Les soldats se rendirent ensuite au portique du Temple extérieur qui restait encore debout : là avait cherché refuge une partie de la population, des femmes, des enfants, une foule confuse de six mille personnes. Avant que César eût pris une décision à leur sujet ou donné des ordres aux officiers, les soldats, emportés par leur fureur, mirent le feu au portique par dessous : ceux des Juifs qui se précipitèrent en bas furent la proie des flammes ; d'autres furent tués sur place ; de ce grand nombre, aucun n'échappa. L'auteur de leur perte fut un faux prophète qui avait crié ce jour-là aux habitants de la ville que Dieu leur ordonnait de monter au Temple pour y recevoir les signes de leur salut. Du reste, il y avait alors des prophètes subornés par les tyrans, qui les envoyaient vers le peuple pour lui mander d'attendre le secours de Dieu : le but était de diminuer les défections et de nourrir l'espoir de ceux qui étaient peu accessibles à la peur. L'homme se laisse aisément persuader dans l'infortune : lorsque l'imposteur promet à un malheureux la fin de ses maux, celui-ci s’abandonne tout entier à l'espoir.


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Dernière mise à jour : 27/07/2006