HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), La guerre des Juifs contre les Romains, livre VI

Chapitre 5

  par 1

[6,5,0] V. [6,5,0] V.
[6,5,1] <271> Καιομένου δὲ τοῦ ναοῦ τῶν μὲν προσπιπτόντων ἦν ἁρπαγή, φόνος δὲ τῶν καταλαμβανομένων μυρίος καὶ οὔτε ἡλικίας ἦν ἔλεος οὔτ' ἐντροπὴ σεμνότητος, ἀλλὰ καὶ παιδία καὶ γέροντες καὶ βέβηλοι καὶ ἱερεῖς ὁμοίως ἀνῃροῦντο, καὶ πᾶν γένος ἐπεξῄει περισχὼν πόλεμος, ὁμοῦ τούς τε ἱκετεύοντας καὶ τοὺς ἀμυνομένους. <272> Συνήχει δὲ φλὸξ ἐπὶ πλεῖστον ἐκφερομένη τοῖς τῶν πιπτόντων στεναγμοῖς, καὶ διὰ μὲν τὸ ὕψος τοῦ λόφου καὶ τὸ τοῦ φλεγομένου μέγεθος ἔργου πᾶσαν ἄν τις ἔδοξε καίεσθαι τὴν πόλιν, τῆς δὲ βοῆς ἐκείνης οὐδὲν ἐπινοηθῆναι δύναιτ' ἂν μεῖζον φοβερώτερον. <273> Τῶν τε γὰρ Ῥωμαικῶν ταγμάτων ἀλαλαγμὸς ἦν συμφερομένων, καὶ τῶν στασιαστῶν πυρὶ καὶ σιδήρῳ κεκυκλωμένων κραυγή, τοῦ τε ἀποληφθέντος ἄνω λαοῦ τροπή τε μετ' ἐκπλήξεως εἰς τοὺς πολεμίους καὶ πρὸς τὸ πάθος οἰμωγαί. <274> Συνεβόα δὲ τοῖς ἐπὶ τοῦ λόφου τὸ κατὰ τὴν πόλιν πλῆθος· ἤδη δὲ πολλοὶ τῷ λιμῷ μαραινόμενοι καὶ μεμυκότες ὡς εἶδον τὸ τοῦ ναοῦ πῦρ, εἰς ὀδυρμοὺς πάλιν καὶ κραυγὴν εὐτόνησαν· συνήχει δὲ τε Περαία καὶ τὰ πέριξ ὄρη βαρυτέραν ποιοῦντα τὴν βοήν. <275> Ἦν δὲ τοῦ θορύβου τὰ πάθη φοβερώτερα· τὸν μέν γε τοῦ ἱεροῦ λόφον ἐκ ῥιζῶν ἄν τις ἔδοξε βράττεσθαι πάντοθεν τοῦ πυρὸς καταγέμοντα, δαψιλέστερον δὲ τὸ αἷμα τοῦ πυρὸς εἶναι καὶ τῶν φονευόντων πλείους τοὺς φονευομένους· <276> οὐδαμοῦ γὰρ γῆ διεφαίνετο τῶν νεκρῶν, ἀλλὰ σωροῖς ἐπιβαίνοντες οἱ στρατιῶται σωμάτων ἐπὶ τοὺς διαφεύγοντας ἔθεον. <277> Τὸ μὲν οὖν λῃστρικὸν πλῆθος ὠσάμενοι τοὺς Ῥωμαίους μόλις εἰς τὸ ἔξω διεκπίπτουσιν ἱερὸν κἀκεῖθεν εἰς τὴν πόλιν, τοῦ δημοτικοῦ δὲ τὸ λειφθὲν ἐπὶ τὴν ἔξω στοὰν κατέφυγε. <278> Τῶν δὲ ἱερέων τινὲς τὸ μὲν πρῶτον ἀπὸ τοῦ ναοῦ τούς τε ὀβελοὺς καὶ τὰς ἕδρας αὐτῶν μολίβου πεποιημένας ἀνασπῶντες εἰς τοὺς Ῥωμαίους ἠφίεσαν, <279> αὖθις δὲ ὡς οὔτε ἤνυόν τι καὶ τὸ πῦρ ἐπ' αὐτοὺς ἀνερρήγνυτο, ἐπὶ τὸν τοῖχον ἀναχωρήσαντες ὄντα ὀκτάπηχυν τὸ εὖρος ἔμενον. <280> Δύο γε μὴν τῶν ἐπισήμων, παρὸν σωθῆναι πρὸς Ῥωμαίους μεταστᾶσιν διακαρτερεῖν πρὸς τὴν μετὰ τῶν ἄλλων τύχην, ἑαυτοὺς ἔρριψαν εἰς τὸ πῦρ καὶ τῷ ναῷ συγκατεφλέγησαν, Μηιρός τε υἱὸς Βελγᾶ καὶ Ἰώσηπος Δαλαίου. [6,5,1] <271> Tandis que le Temple brûlait, les soldats ravirent tout le butin qu'ils trouvèrent et massacrèrent en foule ceux qui furent surpris, sans pitié pour l'âge, sans respect pour ce qui en était digne : enfants et vieillards, laïques et prêtres, étaient également mis à mort ; la guerre enveloppait tout le monde, les suppliants avec les combattants. Le crépitement des flammes déchaînées se mêlait aux gémissements de ceux qui tombaient ; la hauteur de la colline et la grandeur de l'ouvrage incendié donnaient l'impression que la ville entière brûlait. A cela s'ajoutait un bruit terrible qu'on ne peut imaginer, fait de la clameur victorieuse des légions romaines s'élançant en masse, des hurlements des factieux pris dans un cercle de fer et de feu, de la fuite éperdue du peuple, surpris sur la hauteur, tombant avec stupeur sur les ennemis et poussant des lamentations dans sa détresse. Aux cris des Juifs de la colline se mêlaient ceux de la multitude répandue dans la ville. Beaucoup, déjà épuisés par la faim, devenus silencieux en voyant le Temple en flammes, retrouvèrent des forces pour gémir et pour crier. L'écho de la Pérée et des montagnes des alentours redoublait l'intensité du bruit. Mais les souffrances étaient plus affreuses encore que le tumulte ; il semblait que la colline du Temple, parmi ces flammes qui l'enveloppaient de toutes parts, bouillonnât jusque dans ses fondements, que le sang se répandît plus abondamment que le feu, que le nombre des morts dépassât celui des meurtriers. Nulle part, la terre n'apparaissait sous les cadavres ; les soldats marchaient sur des monceaux de corps pour courir sus aux fuyards. La foule des brigands, repoussant les Romains, se fraya à grand'peine un passage jusqu'à la cour extérieure du Temple et de là dans la ville ; ce qui restait de la population se réfugia dans le portique extérieur. Parmi les prêtres, quelques-uns commencèrent par arracher du Temple les piques avec leurs douilles de plomb et les lancèrent contre les Romains ; mais ensuite, comme ils n'obtenaient aucun résultat et que le feu les menaçait, ils se réfugièrent sur le mur, large de huit coudées, et y restèrent. Deux d'entre eux, fort distingués, qui pouvaient se sauver en passant aux Romains, ou attendre avec patience l'instant de partager le sort de leurs compagnons, se jetèrent dans le feu et furent consumés avec le Temple : ils se nommaient Meiros, fils de Belgas, et Joseph, fils de Dalée.


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Dernière mise à jour : 27/07/2006