[6,4,7] <260> Καῖσαρ δ' ὡς οὔτε τὰς ὁρμὰς
ἐνθουσιώντων τῶν στρατιωτῶν κατασχεῖν οἷός τε
ἦν καὶ τὸ πῦρ ἐπεκράτει, παρελθὼν μετὰ τῶν
ἡγεμόνων ἔνδον ἐθεάσατο τοῦ ναοῦ τὸ ἅγιον καὶ τὰ
ἐν αὐτῷ, πολὺ μὲν τῆς παρὰ τοῖς ἀλλοφύλοις
φήμης ἀμείνω, τοῦ δὲ κόμπου καὶ τῆς παρὰ τοῖς
οἰκείοις δόξης οὐκ ἐλάττω. <261> Τῆς φλογὸς δὲ
οὐδέπω διικνουμένης οὐδαμόθεν εἴσω, τοὺς δὲ
περὶ τὸν ναὸν οἴκους νεμομένης, νομίσας, ὅπερ ἦν,
ἔτι σώζεσθαι τὸ ἔργον δύνασθαι προπηδᾷ,
<262> καὶ αὐτός τε παρακαλεῖν τοὺς στρατιώτας
ἐπειρᾶτο τὸ πῦρ σβεννύειν καὶ Λιβεράλιον
ἑκατοντάρχην τῶν περὶ αὐτὸν λογχοφόρων ξύλοις
παίοντα τοὺς ἀπειθοῦντας ἐκέλευσεν εἴργειν. <263>
Τῶν δὲ καὶ τὴν πρὸς τὸν Καίσαρα αἰδῶ καὶ τὸν
ἀπὸ τοῦ κωλύοντος φόβον ἐνίκων οἱ θυμοὶ καὶ τὸ
πρὸς Ἰουδαίους μῖσος, καὶ πολεμική τις ὁρμὴ
λαβροτέρα· <264> τοὺς δὲ πολλοὺς ἐνῆγεν
ἁρπαγῆς ἐλπίς, δόξαν τε ἔχοντας ὡς τὰ ἔνδον
ἅπαντα χρημάτων μεστὰ εἴη, καὶ τὰ πέριξ ὁρῶντας
χρυσοῦ πεποιημένα. <265> Φθάνει δέ τις καὶ τῶν
εἴσω παρεληλυθότων ἐκπηδήσαντος τοῦ Καίσαρος
πρὸς ἐποχὴν τῶν στρατιωτῶν πῦρ εἰς τοὺς
στροφέας ἐμβαλὼν τῆς πύλης † ἐν σκότῳ·
<266> τότε γὰρ ἐξαπίνης ἔνδοθεν ἐκφανείσης
φλογὸς οἵ τε ἡγεμόνες μετὰ τοῦ Καίσαρος
ἀνεχώρουν, καὶ τοὺς ἔξωθεν οὐδεὶς ὑφάπτειν
ἐκώλυεν. Ὁ μὲν οὖν ναὸς οὕτως ἄκοντος Καίσαρος
ἐμπίπραται.
| [6,4,7] <260> Comme il n'était pas capable de contenir
l'impétuosité des soldats en délire, et que le feu
gagnait, César, entouré de ses lieutenants, se
rendit à l'intérieur du Temple et contempla le
sanctuaire avec son contenu, trésor bien supérieur
à ce que la renommée avait publié à l'étranger et
non inférieur à sa glorieuse réputation parmi les
gens du pays. Comme l'incendie n'avait pas
encore pénétré à l'intérieur de la nef et dévorait les
habitations élevées autour du Temple, il pensa,
non sans raison, que l'édifice pouvait encore être
sauvé ; il s'élança donc et essaya de persuader
lui-même aux soldats qu'il fallait éteindre le feu. Il
ordonne même à Liberalius, centurion de ses
porte-lances, de frapper à coups de bâton ceux
qui désobéiraient. Mais leur respect pour César et
leur crainte de l'officier chargé de les retenir
cédèrent à leur rage, à leur haine des Juifs, à un
élan guerrier plus violent encore. La plupart
étaient aussi stimulés par l'espoir du butin : ils
croyaient que tout l'intérieur du Temple regorgeait
de richesses, en voyant les dehors de l'édifice
revêtus d'or. Un des soldats qui étaient entrés au
moment où César s'élançait lui-même pour arrêter
les incendiaires mit le feu, dans l'obscurité <26>,
aux gonds de la porte. Aussitôt la flamme jaillit à
l'intérieur ; les lieutenants de César se retirèrent
avec lui, et personne n'empêcha plus les troupes,
placées hors du Temple, d'activer l'incendie. C'est
ainsi que le Temple fut brûlé malgré César.
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