[6,4,6] <254> Δραμὼν δέ τις ἀγγέλλει Τίτῳ· κἀκεῖνος,
ἔτυχεν δὲ κατὰ σκηνὴν ἀναπαυόμενος ἐκ τῆς
μάχης, ὡς εἶχεν ἀναπηδήσας ἔθει πρὸς τὸν ναὸν
εἴρξων τὸ πῦρ. <255> Κατόπιν δὲ οἵ τε ἡγεμόνες
εἵποντο πάντες, καὶ πτοηθέντα τούτοις ἠκολούθει
τὰ τάγματα· βοὴ δὲ ἦν καὶ θόρυβος ἅτε τηλικαύτης
δυνάμεως ἀτάκτως κεκινημένης. <256> Ὁ μὲν οὖν
Καῖσαρ τῇ τε φωνῇ καὶ τῇ δεξιᾷ διεσήμαινε τοῖς
μαχομένοις τὸ πῦρ σβεννύειν, οὔτε δὲ βοῶντος
ἤκουον μείζονι κραυγῇ τὰς ἀκοὰς
προκατειλημμένοι καὶ τοῖς νεύμασι τῆς χειρὸς οὐ
προσεῖχον, οἱ μὲν τῷ πολεμεῖν, οἱ δὲ ὀργῇ
περισπώμενοι. <257> Τῶν δὲ ταγμάτων εἰσθεόντων
οὔτε παραίνεσις οὔτ' ἀπειλὴ κατεῖχεν τὰς ὁρμάς,
ἀλλ' ὁ θυμὸς ἁπάντων ἐστρατήγει· καὶ περὶ τὰς
εἰσόδους συνωθούμενοι πολλοὶ μὲν ὑπ' ἀλλήλων
κατεπατοῦντο, πολλοὶ δὲ θερμοῖς ἔτι καὶ
τυφομένοις τοῖς ἐρειπίοις τῶν στοῶν ἐμπίπτοντες
ἡττωμένων συμφοραῖς ἐχρῶντο. <258> Πλησίον δὲ
τοῦ ναοῦ γινόμενοι τῶν μὲν τοῦ Καίσαρος
παραγγελμάτων προσεποιοῦντο μηδὲ κατακούειν,
τοῖς πρὸ αὐτῶν δὲ τὸ πῦρ ἐνιέναι παρεκελεύοντο.
<259> Τῶν δὲ στασιαστῶν ἀμηχανία μὲν ἦν ἤδη τοῦ
βοηθεῖν, φόνος δὲ πανταχοῦ καὶ τροπή. Τὸ δὲ
πλέον ἀπὸ τοῦ δήμου λαὸς ἀσθενὴς καὶ ἄνοπλος
ὅπου καταληφθείη τις ἀπεσφάττετο, καὶ περὶ μὲν
τὸν βωμὸν πλῆθος ἐσωρεύετο νεκρῶν, κατὰ δὲ
τῶν τοῦ ναοῦ βάθρων αἷμά τ' ἔρρει πολὺ καὶ τὰ
τῶν ἄνω φονευομένων σώματα κατωλίσθανε.
| [6,4,6] <254> Un coureur vint annoncer la nouvelle à
Titus, qui se reposait alors sous sa tente des
fatigues du combat : il s'élança tel qu'il était et
courut vers le Temple pour arrêter l'incendie.
Derrière lui vinrent tous ses lieutenants, que
suivaient les légions frappées de stupeur : dans
une troupe si nombreuse, subitement mise en
branle, il y avait de la confusion et des cris. César,
de la voix et de la main, ordonnait aux soldats
d’éteindre le feu ; mais on n'entendait pas sa voix
parmi les clameurs plus fortes encore qui
assourdissaient les oreilles ; on ne prenait pas
garde non plus aux signes que faisait sa main, car
les uns étaient distraits par le combat ; les autres
par leur propre fureur. Ni l'exhortation, ni la
menace ne retenaient l'élan des légions qui
avançaient ; tous se laissaient conduire par leur
seule colère. Beaucoup, pressés autour des
portes, se foulèrent aux pieds les uns les autres ;
beaucoup, qui tombaient parmi les débris encore
brûlants et fumants des portiques, éprouvèrent le
malheureux sort des vaincus. Quant ces soldats
furent arrivés près du Temple, ils feignirent de ne
pas même entendre les ordres de César et
crièrent à ceux qui les précédaient de jeter les
tisons. Cependant les factieux étaient dès lors
impuissants à porter secours ; le massacre et la
déroute régnaient partout. On égorgeait un très
grand nombre de gens faibles et sans armes,
partout où on les rencontrait ; autour de l'autel une
multitude de cadavres s'amoncelaient ; sur les
degrés du Temple le sang coulait à flots, et les
corps de ceux que l'on venait de massacrer
roulaient d'une marche à l'autre.
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