[6,1,3] <15> Οἱ δὲ περὶ τὸν Ἰωάννην κατὰ τὴν Ἀντωνίαν
ἅμα καὶ πρὸς τὸ μέλλον, εἰ καταρριφθείη τὸ τεῖχος,
ἠσφαλίζοντο καὶ πρὶν ἐπιστῆναι τοὺς κριοὺς
ἐπέθεντο τοῖς ἔργοις. <16> Οὐ μὴν ἐκράτησάν γε
τῆς ἐπιχειρήσεως, ἀλλὰ προελθόντες μετὰ
λαμπάδων πρὶν ἐγγίσαι τοῖς χώμασι ψυχρότεροι
τῆς ἐλπίδος ὑπέστρεψαν. <17> Πρῶτον μὲν γὰρ
οὐδ' ὁμονοεῖν ἡ σκέψις αὐτῶν ἐῴκει κατὰ μέρος
ἐκπηδώντων κἀκ διαλειμμάτων καὶ μεμελλημένως
μετὰ δέους καθόλου τε εἰπεῖν οὐκ Ἰουδαικῶς· τὰ
γὰρ ἴδια τοῦ ἔθνους ὑστέρητο ἅμα ἡ τόλμα καὶ
ὁρμὴ καὶ δρόμος ὁμοῦ πάντων καὶ τὸ μηδὲ
πταίοντας ἀναστρέφειν. <18> ἀτονώτεροι δ' ἑαυτῶν
προελθόντες καὶ τοὺς Ῥωμαίους εὗρον
ἐρρωμενέστερον τοῦ συνήθους παρατεταγμένους·
<19> τοῖς μέν γε σώμασι καὶ ταῖς πανοπλίαις οὕτως
ἐφράξαντο τὰ χώματα πάντοθεν ὡς τῷ πυρὶ
μηδαμόθεν καταλιπεῖν παράδυσιν, τὴν δὲ ψυχὴν
ἐτόνωσαν ἕκαστος μὴ μετακινηθῆναι τῆς τάξεως
πρὸ θανάτου. <20> Πρὸς γὰρ τῷ πάσας αὐτῶν
ὑποκόπτεσθαι τὰς ἐλπίδας, εἰ κἀκεῖνα καταφλεγείη
τὰ ἔργα, δεινὴ τοὺς στρατιώτας εἶχεν αἰδώς, εἰ
πάντα κρατήσειαν πανουργία μὲν ἀρετῆς, ἀπόνοια
δ' ὅπλων, πλῆθος δ' ἐμπειρίας, Ἰουδαῖοι δὲ
Ῥωμαίων. <21> Ἅμα δὲ τἀφετήρια συνήργει τῶν
προπηδώντων ἐφικνούμενα, καὶ πεσών τις τῷ μεθ'
αὑτὸν ἐμπόδιον ἦν, ὅ τε κίνδυνος τοῦ πρόσω
χωρεῖν ἐποίει μαλακωτέρους. <22> Τῶν δ' ἐνδοτέρω
βέλους ὑποδραμόντων οἱ μὲν πρὶν εἰς χεῖρας
ἐλθεῖν τὴν εὐταξίαν καὶ τὸ πύκνωμα τῶν πολεμίων
καταπλαγέντες, οἱ δὲ νυττόμενοι τοῖς ξυστοῖς
ἐπαλινδρόμουν· καὶ τέλος ἀλλήλους κακίζοντες εἰς
δειλίαν ἀνεχώρουν ἄπρακτοι. Νουμηνίᾳ Πανέμου
μηνὸς ἡ ἐπιχείρησις ἦν. <23> ἀναχωρησάντων δὲ
τῶν Ἰουδαίων προσῆγον οἱ Ῥωμαῖοι τὰς ἑλεπόλεις,
βαλλόμενοι πέτραις τε ἀπὸ τῆς Ἀντωνίας καὶ πυρὶ
καὶ σιδήρῳ καὶ παντὶ τῷ χορηγουμένῳ Ἰουδαίοις
ὑπὸ τῆς ἀνάγκης βέλει· <24> καίπερ γὰρ πολὺ τῷ
τείχει πεποιθότες καὶ τῶν ὀργάνων
καταφρονοῦντες ὅμως ἐκώλυον τοὺς Ῥωμαίους
προσάγειν. <25> Οἱ δὲ τὴν σπουδὴν τῶν Ἰουδαίων
τοῦ μὴ πληγῆναι τὴν Ἀντωνίαν ὑπολαμβάνοντες
γίνεσθαι δι' ἀσθένειαν τοῦ τείχους καὶ σαθροὺς
ἐλπίσαντες εἶναι τοὺς θεμελίους ἀντεφιλονείκουν.
<26> Οὐ μὴν ὑπήκουε τὸ τυπτόμενον, ἀλλ' οἱ μὲν
συνεχῶς βαλλόμενοι καὶ πρὸς μηδένα τῶν
καθύπερθεν κινδύνων ἐνδιδόντες ἐνεργοὺς
παρεῖχον τὰς ἑλεπόλεις· <27> ὡς δ' ἦσαν ἐλάττους
καὶ περιεθραύοντο ταῖς πέτραις, ἕτεροι τοὺς
θυρεοὺς ὀροφώσαντες ὑπὲρ τῶν σωμάτων χερσὶ
καὶ μοχλοῖς ὑπώρυττον τοὺς θεμελίους, καὶ
τέσσαράς γε λίθους προσκαρτερήσαντες
ἐξέσεισαν. <28> ἀνέπαυσε δὲ νὺξ ἑκατέρους, κἀν
ταύτῃ τὸ τεῖχος ὑπὸ τῶν κριῶν σεσαλευμένον, καὶ
καθ' ὃ τοῖς προτέροις ἐπιβουλεύων χώμασιν ὁ
Ἰωάννης ὑπώρυξεν ἐνδούσης τῆς διώρυχος,
ἐξαπίνης κατερείπεται.
| [6,1,3] <15> Cependant Jean et ses compagnons, du
côté de la forteresse Antonia, veillaient à l'avenir
et prenaient leurs sûretés contre la destruction du
mur. Ils attaquèrent les travaux avant que les
béliers fussent mis en batterie. Pourtant ils ne
vinrent pas à bout de leur entreprise, car, s'étant
élancés avec des torches, ils durent battre en
retraite, sans avoir pu approcher des
terrassements, leurs espérances refroidies.
D'abord, leur plan ne semblait pas bien concerté ;
ils s'élançaient par petits groupes,
successivement, avec une hésitation née de la
crainte, en un mot, pas à la manière des Juifs. Il
leur manquait à la fois les traits propres de la
nation : à savoir l'audace, l'ardeur, l'élan, la
cohésion, l'habitude de ne point reculer même en
cas d'insuccès. Ils s'avancèrent donc, moins
ardents que de coutume, et trouvèrent dans les
rangs des Romains plus de force qu'à l'ordinaire.
Leurs corps et leurs armures formaient devant les
terrassements une barricade si solide qu'ils ne
laissaient nulle part un intervalle pour y introduire
les brandons ; ils s'étaient d'ailleurs tous fortifiés
dans la résolution de mourir plutôt que de lâcher
leur poste. En effet, outre que toutes leurs
espérances seraient détruites, si leurs travaux
étaient de nouveau incendiés, les soldats
éprouvaient un cruel sentiment de honte à la
pensée d'une victoire complète remportée par la
ruse sur le courage, par le désespoir sur la force
des armes, par une multitude sur des soldats
aguerris, par des Juifs sur des Romains. En même
temps, leurs machines de traits entraient en jeu,
atteignant ceux des Juifs qui bondissaient en
avant ; l'homme qui tombait devenait un obstacle
pour le suivant, et le péril de poursuivre leur
course faisait faiblir les autres. De ceux qui
parvinrent en courant à l'intérieur de la ligne des
projectiles, les uns étaient effrayés, avant d'en
venir aux mains, par le bel ordre et les rangs
serrés des ennemis, les autres étaient piqués par
le fer des lances. Tous faisaient prompte
retraite, s'accusant mutuellement de couardise,
sans avoir obtenu de résultats. Cette tentative eut
lieu le premier jour du mois de Panemos.
Quand les Juifs se furent ainsi retirés, les
Romains firent avancer les hélépoles ; du haut de
la tour Antonia, les Juifs lançaient sur eux des
pierres, du feu, du fer et tous les projectiles que le
besoin leur faisait employer. Car, malgré la grande
confiance qu'ils avaient dans le rempart et leur
mépris des machines, ils empêchaient par tous les
moyens les Romains de les mettre en batterie.
Ceux-ci, de leur côté, croyaient que l'effort des
Juifs pour repousser les coups loin de la tour
Antonia n'avait d'autre cause que la faiblesse du
rempart ils avaient l'espoir d'en trouver les
fondations à demi ruinées, et redoublaient
d'ardeur. Cependant les battements du bélier ne
cessaient pas malgré la grêle incessante de traits,
les Romains ne reculaient devant aucun des
dangers qui les menaçaient du sommet de la tour,
mais assuraient l'action des hélépoles. Quand ils
virent qu'ils avaient pourtant le dessous et que les
pierres les écrasaient, un groupe d'autres soldats,
élevant leurs boucliers au-dessus de leurs corps,
creusèrent les fondations de la tour avec leurs
mains et à l'aide de leviers ; ils descellèrent ainsi,
au prix de grands efforts, quatre blocs de pierre.
La nuit interrompit les hostilités : mais pendant la
nuit le mur, battu par les béliers, s'écroula soudain
à l'endroit où Jean avait pratiqué une mine, dans
l'adroite tentative qu'il avait dirigée contre les
premiers terrassements : la mine avait cédé.
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