[6,2,5] <129> Ταῦτα τοῦ Ἰωσήπου διαγγέλλοντος ἐκ τοῦ
Καίσαρος, οἱ λῃσταὶ καὶ ὁ τύραννος οὐκ ἀπ'
εὐνοίας ἀλλὰ κατὰ δειλίαν γίνεσθαι τὰς
παρακλήσεις δοκοῦντες ὑπερηφάνουν. <130> Τίτος
δὲ ὡς οὔτε οἶκτον ἑαυτῶν τοὺς ἄνδρας οὔτε φειδὼ
τοῦ ναοῦ ποιουμένους ἑώρα, πάλιν πρὸς πόλεμον
ἄκων ἐχώρει. <131> Πᾶσαν μὲν οὖν τὴν δύναμιν
ἐπάγειν αὐτοῖς οὐχ οἷόν τε ἦν μὴ χωρουμένην τῷ
τόπῳ, τριάκοντα δ' ἐπιλέξας ἀφ' ἑκάστης
ἑκατονταρχίας τοὺς ἀρίστους καὶ τοῖς χιλιάρχοις
ἀνὰ χιλίους παραδούς, τούτων δ' ἐπιτάξας
ἡγεμόνα Κερεάλιον, ἐπιθέσθαι προσέταξε ταῖς
φυλακαῖς περὶ ὥραν τῆς νυκτὸς ἐνάτην. <132> ὄντα
δὲ καὶ αὐτὸν ἐν τοῖς ὅπλοις καὶ συγκαταβαίνειν
παρεσκευασμένον οἵ τε φίλοι διὰ τὸ μέγεθος τοῦ
κινδύνου κατέσχον καὶ τὰ παρὰ τῶν ἡγεμόνων
λεγόμενα· <133> πλεῖον γὰρ αὐτὸν ἀνύσειν ἔφασαν
ἐπὶ τῆς Ἀντωνίας καθεζόμενον καὶ τὴν μάχην
ἀγωνοθετοῦντα τοῖς στρατιώταις ἢ εἰ καταβὰς
προκινδυνεύοι· πάντας γὰρ ὁρῶντος Καίσαρος
ἀγαθοὺς πολεμιστὰς ἔσεσθαι. <134> Τούτοις
πεισθεὶς Καῖσαρ καὶ δι' ἓν τοῦτο τοῖς στρατιώταις
ὑπομένειν εἰπών, ἵνα κρίνῃ τὰς ἀρετὰς αὐτῶν καὶ
μήτε τῶν ἀγαθῶν τις ἀγέραστος μήτε τῶν ἐναντίων
ἀτιμώρητος διαλάθῃ, γένηται δὲ αὐτόπτης καὶ
μάρτυς ἁπάντων ὁ καὶ τοῦ κολάζειν καὶ τοῦ τιμᾶν
κύριος, <135> τοὺς μὲν ἐπὶ τὴν πρᾶξιν ἔπεμπε καθ'
ἣν ὥραν προείρηται, προελθὼν δὲ αὐτὸς εἰς τὸ
εὐκάτοπτον ἀπὸ τῆς Ἀντωνίας ἐκαραδόκει τὸ
μέλλον.
| [6,2,5] <129> Tandis que Josèphe traduisait cette
allocution d'après les paroles mêmes de César,
les brigands et le tyran reçurent avec hauteur ces
exhortations, qu'ils attribuaient non à la
bienveillance, mais à la peur. Titus comprit donc
que ces gens n'avaient ni pitié d'eux-mêmes ni
souci d'épargner le Temple et revînt malgré lui à la
politique d'action guerrière. Comme il lui était
impossible, vu l'insuffisance du terrain, de
conduire contre les rebelles toute son armée, il
choisit dans chaque centurie les trente meilleurs
soldats, en donna à chaque tribun mille, qu'il plaça
sous le commandement de Céréalis : puis il
ordonna l'attaque contre les corps de garde vers la
neuvième heure de la nuit. Lui-même était en
armes, tout prêt à marcher avec ses troupes, mais
il fut retenu par ses amis qu'alarmait la grandeur
du péril, et par les conseils de ses officiers : son
action, disaient-ils, serait plus efficace s'il restait
sur la tour Antonia pour diriger les opérations des
soldats que s'il descendait et, prenant leur tête,
partageait leurs dangers ; tous, sous les yeux de
César, se montreraient de braves combattants.
César se laissa persuader, il dit aux soldats qu'il
restait à l'écart dans le seul dessein de juger leurs
prouesses et de ne laisser sans récompense
aucun brave, sans punition aucun homme dont la
conduite serait différente ; il serait témoin oculaire,
arbitre de toutes leurs actions, lui, le maître absolu
de punir et de récompenser. Il les envoya donc
exécuter leur entreprise à l'heure que nous avons
indiquée : lui-même se dirigea vers le poste
d'observation de la tour Antonia et attendit les événements.
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