[6,2,3] <118> Αὖθις δέ, ὡς ἀνακαλέσας τοὺς ἄνδρας
ἀπὸ τῆς Γοφνὰ Τίτος ἐκέλευσε μετὰ τοῦ Ἰωσήπου
περιελθόντας τὸ τεῖχος ὀφθῆναι τῷ δήμῳ, πλεῖστοι
πρὸς τοὺς Ῥωμαίους ἔφευγον. <119> Γενόμενοι δὲ
ἀθρόοι καὶ πρὸ τῶν Ῥωμαίων ἱστάμενοι μετ'
οἰμωγῆς καὶ δακρύων ἱκέτευον τοὺς στασιαστὰς τὸ
μὲν πρῶτον ὅλῃ τοὺς Ῥωμαίους δέξασθαι τῇ πόλει
καὶ τὴν πατρίδα σῶσαι πάλιν, <120> εἰ δὲ μή, τοῦ γε
ἱεροῦ πάντως ὑπεξελθεῖν καὶ ῥύσασθαι τὸν ναὸν
αὐτοῖς· οὐ γὰρ ἂν τολμῆσαι Ῥωμαίους μὴ μετὰ
μεγίστης ἀνάγκης καταφλέξαι τὰ ἅγια. <121>
Τούτοις μᾶλλον ἀντεφιλονείκουν, καὶ πολλὰ
βλάσφημα τοῖς αὐτομόλοις ἀντικεκραγότες ἐπὶ τῶν
ἱερῶν πυλῶν τούς τε ὀξυβελεῖς καὶ καταπέλτας καὶ
λιθοβόλους μηχανὰς διέστησαν, ὡς τὸ κύκλῳ μὲν
ἱερὸν ὑπὸ πλήθους νεκρῶν προσεοικέναι
πολυανδρίῳ, τὸν δὲ ναὸν αὐτὸν φρουρίῳ. <122>
Τοῖς δὲ ἁγίοις καὶ ἀβάτοις μετὰ τῶν ὅπλων
εἰσεπήδων θερμὰς ἔτι τὰς χεῖρας ἐξ ὁμοφύλων
ἔχοντες φόνων, καὶ προύκοψαν εἰς τοσοῦτον
παρανομίας, ὥσθ' ἣν ἂν εἰκὸς ἀγανάκτησιν
γενέσθαι Ἰουδαίων, εἰ Ῥωμαῖοι ταῦτ' ἐξύβριζον εἰς
αὐτούς, ταύτην εἶναι παρὰ Ῥωμαίων τότε πρὸς
Ἰουδαίους ἀσεβοῦντας εἰς τὰ ἴδια. <123> Τῶν μέν γε
στρατιωτῶν οὐκ ἔστιν ὅστις οὐ μετὰ φρίκης εἰς τὸν
ναὸν ἀφεώρα καὶ προσεκύνει τούς τε λῃστὰς
ηὔχετο πρὶν ἀνηκέστου πάθους μετανοῆσαι.
| [6,2,3] <118> Un peu plus tard, quand Titus rappela ces
Juifs de Gophna et leur prescrivit de faire avec
Josèphe le tour des murailles et de se montrer au
peuple, un très grand nombre d'habitants
s'enfuirent auprès des Romains. Réunis en un
groupe devant les lignes romaines, ils suppliaient
les factieux, avec des gémissements et des
larmes, d'abord de recevoir les Romains dans
toute la ville et de sauver ainsi la patrie ; sinon,
d'évacuer du moins complètement le Temple afin
de le conserver intact pour eux-mêmes, car les
Romains n’oseraient pas, à moins d'une extrême
nécessité, incendier les lieux saints. Mais les
révoltés n'en furent que plus exaltés contre ces
gens ; ils proférèrent un torrent d'injures contre les
transfuges et établirent au-dessus des portes
sacrées leurs oxybèles, leurs catapultes et leurs
onagres, en sorte que tout le pourtour du Temple,
sous l'amoncellement des cadavres, ressemblait à
un cimetière et le Temple même à une citadelle.
Ils s'élançaient tout armés dans l’enceinte sacrée
et inaccessible aux profanes, les mains encore
chaudes du meurtre de leurs compatriotes ; ils
poussèrent à un tel point la scélératesse que
l'indignation qui eût dû être justement ressentie
par les Juifs, si les Romains avaient exercé contre
eux de pareilles violences, était alors inspirée aux
Romains par les Juifs, coupables de sacrilèges
contre leur propre culte. Il n'y avait pas un soldat
qui n'élevât ses regards vers le Temple avec un
sentiment de crainte et de révérence, pas un qui
ne suppliât les brigands de se repentir avant
l'irréparable calamité.
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