| [6,2,2] <111> Ταῦτα λέγων ὁ Ἰώσηπος μετ' ὀδυρμοῦ καὶ 
δακρύων λυγμῷ τὴν φωνὴν ἐνεκόπη. <112> Καὶ 
Ῥωμαῖοι μὲν ᾤκτειράν τε τοῦ πάθους καὶ τῆς 
προαιρέσεως αὐτὸν ἐθαύμασαν, οἱ δὲ περὶ τὸν 
Ἰωάννην παρωξύνοντο μᾶλλον ἐπὶ τοὺς Ῥωμαίους 
ἐπιθυμοῦντες ἐγκρατεῖς γενέσθαι κἀκείνου. <113> 
Τῶν γε μὴν εὐγενῶν πολλοὺς ἐκίνησεν ὁ λόγος, 
καὶ τινὲς μὲν ὀρρωδοῦντες τὰς φυλακὰς τῶν 
στασιαστῶν κατὰ χώραν ἔμενον, ἀπώλειαν μέντοι 
σφῶν τε αὐτῶν καὶ τῆς πόλεως κατεγνώκεσαν, εἰσὶ 
δὲ οἳ καιροφυλακήσαντες ἄδειαν ἀναχωρήσεως 
πρὸς τοὺς Ῥωμαίους κατέφυγον. <114> ὧν ἦσαν 
ἀρχιερεῖς μὲν Ἰώσηπός τε καὶ Ἰησοῦς, υἱοὶ δὲ 
ἀρχιερέων τρεῖς μὲν Ἰσμαήλου τοῦ καρατομηθέντος 
ἐν Κυρήνῃ, καὶ τέσσαρες Ματθίου καὶ εἷς ἑτέρου 
Ματθίου, διαδρὰς μετὰ τὴν τοῦ πατρὸς ἀπώλειαν, 
ὃν ὁ τοῦ Γιώρα Σίμων ἀπέκτεινεν σὺν τρισὶν υἱοῖς, 
ὡς προείρηται. Πολλοὶ δὲ καὶ τῶν ἄλλων εὐγενῶν 
τοῖς ἀρχιερεῦσι συμμετεβάλοντο. <115> Καῖσαρ δὲ 
αὐτοὺς τά τε ἄλλα φιλοφρόνως ἐδέξατο καὶ 
γινώσκων ἀλλοφύλοις ἤθεσιν ἀηδῆ τὴν διατριβὴν 
ἕξειν ἀπέπεμψεν αὐτοὺς εἰς Γόφναν, τέως ἐκεῖ 
παραινῶν μένειν· ἀποδώσειν γὰρ ἑκάστῳ τὰς 
κτήσεις κατὰ σχολὴν ἀπὸ τοῦ πολέμου γενόμενος. 
<116> Οἱ μὲν οὖν εἰς τὸ δοθὲν πολίχνιον μετὰ 
πάσης ἀσφαλείας ἀνεχώρουν ἄσμενοι· μὴ 
φαινομένων δὲ αὐτῶν διεφήμισαν οἱ στασιασταὶ 
πάλιν ὡς ἀποσφαγεῖεν ὑπὸ Ῥωμαίων οἱ 
αὐτόμολοι, δηλονότι τοὺς λοιποὺς ἀποτρέποντες 
τῷ φόβῳ διαδιδράσκειν. <117> Ἤνυστο δ' ὡς καὶ 
πρότερον αὐτοῖς τὸ πανοῦργον πρὸς καιρόν· 
ἐπεσχέθησαν γὰρ ὑπὸ τοῦ δέους αὐτομολεῖν.
 | [6,2,2] <111> Josèphe parlait ainsi avec des 
gémissements et des larmes bientôt des sanglots 
étouffèrent sa voix. Les Romains plaignirent sa 
douleur, et admirèrent sa constance ; mais les 
compagnons de Jean n'en furent que plus irrités 
contre les Romains et désiraient s'emparer de sa 
personne. Cette harangue toucha un grand 
nombre de Juifs de qualité ; quelques-uns, par 
crainte des postes que les factieux avaient établis, 
restèrent où ils étaient, bien que prévoyant leur 
propre perte et celle de la ville ; plusieurs pourtant, 
épiant le moment où ils pourraient s'enfuir sans 
danger, cherchèrent un refuge auprès des 
Romains. Parmi ceux-ci étaient les grands-prêtres 
Joseph et Jésus, et des fils de grands-prêtres, 
trois de cet Ismaël qui fut décapité à Cyrène, 
quatre de Matthias, un fils d'un autre Matthias, qui 
s'enfuit après la mort de son père, tué, comme 
nous l'avons dit, par Simon, fils de Gioras, avec 
trois de ses enfants. Beaucoup d’autres 
Juifs bien nés passèrent ainsi aux Romains avec 
les grands-prêtres. César les reçut avec 
bienveillance, mais, sachant qu'ils mèneraient une 
existence peu agréable parmi des étrangers de 
mœurs différentes, il les envoya à Gophna, 
et les engagea à y rester en attendant qu'il 
restituât à chacun ses biens quand il en aurait le 
loisir, après la guerre. Ils se rendirent donc 
volontiers et en pleine sécurité dans cette 
bourgade qui leur était assignée. Comme ils ne 
reparaissaient plus, les factieux répandirent de 
nouveau le bruit que les transfuges étaient 
égorgés par les Romains : c'était pour effrayer les 
autres et les détourner de fuir. Cet artifice réussit 
pour un temps aux séditieux comme 
auparavant ; la crainte arrêta la désertion.
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