[5,13,6] (6)<562> Ἰωάννης δ' ὡς ἐπέλειπον αἱ ἁρπαγαὶ παρὰ τοῦ δήμου, πρὸς
ἱεροσυλίαν ἐτρέπετο, καὶ πολλὰ μὲν ἐκ τῶν ἀναθημάτων κατεχώνευε τοῦ ναοῦ,
πολλὰ δὲ τῶν πρὸς τὰς λειτουργίας ἀναγκαίων σκεύη, κρατῆρας καὶ πίνακας
καὶ τραπέζας· ἀπέσχετο δ' οὐδὲ τῶν ὑπὸ τοῦ Σεβαστοῦ καὶ τῆς γυναικὸς αὐτοῦ
πεμφθέντων ἀκρατοφόρων. <563> Οἱ μέν γε Ῥωμαίων βασιλεῖς ἐτίμησάν τε καὶ
προσεκόσμησαν τὸ ἱερὸν ἀεί, τότε δὲ ὁ Ἰουδαῖος καὶ τὰ τῶν ἀλλοφύλων
κατέσπα. <564> Πρὸς δὲ τοὺς συνόντας ἔλεγεν, ὡς δεῖ μετ' ἀδείας
καταχρήσασθαι τοῖς θείοις ὑπὲρ τοῦ θείου καὶ τοὺς τῷ ναῷ στρατευομένους ἐξ
αὐτοῦ τρέφεσθαι. <565> Διὰ τοῦτο καὶ τὸν ἱερὸν οἶνον καὶ τὸ ἔλαιον, ὃ τοῖς
ὁλοκαυτώμασιν οἱ ἱερεῖς ἐφύλαττον <ἐπιχεῖν>, ἐκκενώσας, ἦν δ' ἐν τῷ ἔνδον
ἱερῷ, διένεμε τῷ πλήθει, κἀκεῖνοι δίχα φρίκης ἠλείφοντο καὶ ἔπινον <ἐξ
αὐτῶν>. <566> Οὐκ ἂν ὑποστειλαίμην εἰπεῖν ἅ μοι κελεύει τὸ πάθος· οἶμαι
Ῥωμαίων βραδυνόντων ἐπὶ τοὺς ἀλιτηρίους ἢ καταποθῆναι ἂν ὑπὸ χάσματος ἢ
κατακλυσθῆναι τὴν πόλιν ἢ τοὺς τῆς Σοδομηνῆς μεταλαβεῖν κεραυνούς· πολὺ
γὰρ τῶν ταῦτα παθόντων ἤνεγκε γενεὰν ἀθεωτέραν· τῇ γοῦν τούτων ἀπονοίᾳ πᾶς
ὁ λαὸς συναπώλετο.
| [5,13,6] <562> Dès que les dépouilles du peuple manquèrent à Jean, il recourut
au pillage sacrilège des objets sacrés, fit fondre un grand nombre
d'offrandes du Temple et d'ustensiles nécessaires au culte, vases, plats,
tables ; il n'épargna pas même les cratères envoyés par Auguste et son
épouse. Car les souverains de Rome avaient les uns après les autres honoré
et orné le Temple mais, à ce moment, c'était un Juif qui détruisait les
offrandes des étrangers. Jean disait aussi à ses compagnons qu'on pouvait
sans scrupule tirer parti des choses divines dans l'intérêt de Dieu, et
que ceux qui défendaient le Temple pouvaient s'en nourrir. C'est ainsi
qu'il épuisa le vin sacré et l'huile que les prêtres gardaient en réserve,
dans le Temple intérieur, pour les holocaustes ; il les distribuait à la
multitude qui le suivait, et ceux-ci se frottaient d'huile et buvaient le
vin sans la moindre peur. Je veux dire tout de suite ce que la douleur
m'inspire : je crois que, si les Romains avaient tardé à punir ces
misérables, la ville eût été engloutie dans un abîme ou détruite par une
inondation, ou qu'elle eût attiré sur elle la foudre de Sodome ; car elle
a produit une race beaucoup plus impie que celle qui a subi ces
châtiments, des hommes dont la fureur a entraîné avec elle la ruine de
tout un peuple.
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