HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, La guerre des Juifs contre les Romains, livre V

Chapitre 13

  par 7

[5,13,7] (7)<567> Καὶ τί δεῖ κατὰ μέρος ἐκδιηγεῖσθαι τὰς συμφοράς; ἀλλὰ πρὸς Τίτον ἐν ταύταις ταῖς ἡμέραις Μαννέος Λαζάρου φυγὼν διὰ μιᾶς ἔλεγεν ἐκκεκομίσθαι πύλης, ἣν αὐτὸς ἐπεπίστευτο, μυριάδας ἕνδεκα νεκρῶν ἐπὶ πεντακισχιλίοις ὀκτακοσίοις ὀγδοήκοντα, ἀφ' ἧς αὐτοῖς ἡμέρας παρεστρατοπεδεύσατο τεσσαρεσκαιδεκάτῃ Ξανθικοῦ μηνὸς ἄχρι Πανέμου νουμηνίας. <568> Τοῦτο δ' ἦν πλῆθος ἀπόρων· καὶ οὐδὲ αὐτὸς ἐφεστώς, ἀλλὰ δημοσίᾳ μισθὸν διδοὺς ἐξ ἀνάγκης ἠρίθμει. Τοὺς δὲ λοιποὺς οἱ προσήκοντες ἔθαπτον· ταφὴ δ' ἦν τὸ προκομίσαντας ἐκ τοῦ ἄστεος ῥῖψαι. <569> Μετὰ δὲ τοῦτον διαδράντες πολλοὶ τῶν ἐπισήμων τὰς πάσας τῶν ἀπόρων νεκρῶν ἀπήγγελλον μυριάδας ἑξήκοντα διὰ τῶν πυλῶν ἐκριφῆναι, τῶν δ' ἄλλων ἀνεξερεύνητον εἶναι τὸν ἀριθμόν. <570> Μηκέτι δ' εὐτονούντων τοὺς πτωχοὺς ἐκφέρειν <ἔλεγον> συσσωρεύοντας εἰς τοὺς μεγίστους οἴκους τὰ πτώματα ἀποκλείειν. <571> Καὶ τοῦ μὲν σίτου τὸ μέτρον πραθῆναι ταλάντου, μετὰ ταῦτα δ' ὡς οὐδὲ ποηλογεῖν ἔθ' οἷόν τ' ἦν περιτειχισθείσης τῆς πόλεως, προελθεῖν τινας εἰς τοσοῦτον ἀνάγκης, ὥστε τὰς ἀμάρας ἐρευνῶντας καὶ παλαιὸν ὄνθον βοῶν προσφέρεσθαι τὰ ἐκ τούτων σκύβαλα, καὶ τὸ μηδ' ὄψει φορητὸν πάλαι τότε γενέσθαι τροφήν. <572> Ταῦτα Ῥωμαῖοι μὲν ἀκούοντες ἠλέησαν, οἱ στασιασταὶ δὲ καὶ βλέποντες οὐ μετενόουν, ἀλλ' ἠνείχοντο μέχρις αὐτῶν προελθεῖν· πεπήρωντο γὰρ ὑπὸ τοῦ χρεών, τῇ τε πόλει καὶ αὐτοῖς ἤδη παρῆν. [5,13,7] <567> Mais à quoi bon raconter en détail ces malheurs ? En ces jours-là, Mannée, fils de Lazare, s'enfuit auprès de Titus et lui dit qu'on avait fait passer par une seule porte, dont la garde lui était confiée, 115.880 cadavres, et cela, depuis le jour où Titus avait établi son camp devant Jérusalem, c'est-à-dire depuis le quatorzième jour du mois de Xanthicos jusqu'au premier du mois de Panemos. Tous les morts appartenaient à la classe des gens sans ressources ; lui-même n'était pas affecté à cette surveillance, mais comme il distribuait, au nom de l'État, des secours d'argent, il devait nécessairement faire le compte des disparus. Les autres morts étaient ensevelis par leurs parents : la cérémonie consistait à transporter les cadavres hors de la ville et à les abandonner. Après Mannée arrivèrent beaucoup de transfuges : c'étaient des personnages de condition, d'après lesquels la totalité des cadavres de pauvres, jetés hors des portes, s'élevait à 600.000 ; le nombre des autres ne pouvait être déterminé. Ils ajoutèrent que, comme on n'avait plus la force d'enlever les cadavres des pauvres, on les entassait dans les maisons les plus vastes, qui étaient ensuite fermées. On vendait, dirent-ils encore, la mesure de blé un talent ; quand il ne fut plus possible de cueillir de l'herbe, la ville étant entourée d'une enceinte fortifiée, plusieurs, pressés par le besoin, en vinrent à fouiller les ruisseaux et les excréments déjà anciens des bœufs, pour s'alimenter de ces déchets ; ce que leurs yeux n'eussent pu supporter autrefois devenait leur nourriture. Les Romains, en apprenant ces horreurs, furent saisis de pitié, mais les factieux, qui les avaient sous les yeux, n'éprouvaient aucun regret ; ils acceptaient même pour eux de pareilles calamités, aveuglés par le Destin qui déjà s'appesantissait sur eux et sur la ville.


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Dernière mise à jour : 29/03/2007