[5,13,4] (4)<548> Τῶν δ' αὐτομόλων οἱ μὲν ὑπ' ἀνάγκης ἀπὸ τοῦ τείχους ἐπήδων
ταχέως, οἱ δὲ προιόντες ὡς ἐπὶ μάχῃ μετὰ χερμάδων ἔπειτα πρὸς τοὺς
Ῥωμαίους ἔφευγον. Συνείπετο δὲ τούτοις τύχη τῶν εἴσω χαλεπωτέρα, καὶ τοῦ
παρὰ σφίσι λιμοῦ συντονώτερον εὕρισκον πρὸς ὄλεθρον τὸν παρὰ Ῥωμαίοις
κόρον. <549> Παρεγίνοντο μὲν γὰρ ἀπὸ τῆς ἐνδείας πεφυσημένοι καὶ ὥσπερ
ὑδρωπιῶντες, ἔπειτα ἀθρόως κενοῖς ὑπερεμπιπλάμενοι τοῖς σώμασιν ἐρρήγνυντο
πλὴν τῶν δι' ἐμπειρίαν ταμιευσαμένων τὰς ὀρέξεις καὶ κατ' ὀλίγον
προσθέντων τροφὴν ἀπειθισμένῳ τῷ σώματι φέρειν. <550> Καὶ τοὺς οὕτω δὲ
σωζομένους ἑτέρα πληγὴ μετελάμβανε· τῶν γὰρ παρὰ τοῖς Σύροις τις αὐτομόλων
φωρᾶται τῶν τῆς γαστρὸς λυμάτων χρυσοῦς ἐκλέγων· καταπίνοντες δέ, ὡς
ἔφαμεν, αὐτοὺς προῄεσαν, ἐπειδὴ διηρεύνων πάντας οἱ στασιασταί, καὶ πολὺ
πλῆθος ἦν ἐν τῇ πόλει χρυσοῦ· δώδεκα γοῦν Ἀττικῶν ὠνοῦντο πρότερον
ἰσχύοντας πέντε καὶ εἴκοσιν. <551> Ἀλλά τοι τῆς ἐπινοίας ἐλεγχθείσης δι'
ἑνὸς ἀναπίμπλαται μὲν φήμης τὰ στρατόπεδα, ὡς μεστοὶ χρυσίου παρεῖεν οἱ
αὐτόμολοι, τὸ δὲ τῶν Ἀράβων πλῆθος καὶ οἱ Σύροι τοὺς ἱκέτας ἀνατέμνοντες
ἠρεύνων τὰς γαστέρας. <552> Καὶ τούτου τοῦ πάθους οὐδὲν ἔμοιγε δοκεῖ
συμβῆναι Ἰουδαίοις χαλεπώτερον· μιᾷ γοῦν ἀνεσχίσθησαν νυκτὶ πρὸς
δισχιλίους.
| [5,13,4] <548> Cependant, parmi les transfuges, les uns, que pressait la
nécessité, s'élançaient bien vite du haut de la muraille ; les autres,
feignant d'aller combattre, tenant des pierres dans les mains, fuyaient
aussitôt vers les Romains. Mais un sort, plus terrible que les souffrances
endurées dans leurs murs, les attendait au camp ; car l'abondance qu'ils
trouvaient chez les Romains causait leur mort plus efficacement que la
famine chez eux. Ils arrivaient, par suite de l'inanition, le corps enflé,
semblables à des hydropiques ; ensuite, comme ils surchargeaient d'une
nourriture, gloutonnement absorbée, leur estomac vide, ils en crevaient, à
l'exception de ceux à qui l'expérience avait appris à régler leur appétit,
et qui introduisaient peu à peu les aliments dans un corps déshabitué de
ses fonctions. Une autre infortune attendait ceux qui étaient ainsi sauvés
: un de ces transfuges, réfugié chez les Syriens, fut surpris tandis qu'il
recueillait des pièces d'or parmi ses déjections. Ces hommes, en effet,
avalaient des pièces d'or dans leur boisson, comme nous l'avons dit,
parce que les factieux perquisitionnaient partout et que la ville
contenait tant d'or que l'on achetait au prix de douze drachmes attiques
les statères qui en valaient auparavant vingt-cinq. Aussi, quand cet
expédient eut été découvert chez un seul de ces fugitifs, le bruit se
répandit dans les camps que tous étaient pleins d'or ; sur quoi la foule
des Arabes et des Syriens se mirent à ouvrir, pour le fouiller, le ventre
des suppliants. Je ne crois pas que les Juifs aient subi de malheurs plus
cruels : en une seule nuit, plus de deux mille furent ainsi éventrés.
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