[5,11,5] (5)<473> Μετὰ δ' ἡμέρας δύο καὶ τοῖς ἄλλοις ἐπιτίθενται χώμασιν οἱ περὶ
τὸν Σίμωνα· καὶ γὰρ δὴ προσαγαγόντες ταύτῃ τὰς ἑλεπόλεις οἱ Ῥωμαῖοι
διέσειον τὸ τεῖχος. <474> Τεφθέος δέ τις ἀπὸ Γάρις πόλεως τῆς Γαλιλαίας,
καὶ Μαγάσσαρος τῶν βασιλικῶν Μαριάμμης θεράπων, μεθ' ὧν Ἀδιαβηνός τις υἱὸς
Ναβαταίου, τοὔνομα κληθεὶς ἀπὸ τῆς τύχης καὶ ἀγίρας, ὅπερ σημαίνει χωλός,
ἁρπάσαντες λαμπάδας προεπήδησαν ἐπὶ τὰς μηχανάς. <475> Τούτων τῶν ἀνδρῶν
οὔτε τολμηρότεροι κατὰ τόνδε τὸν πόλεμον ἐκ τῆς πόλεως ἐφάνησαν οὔτε
φοβερώτεροι· <476> καθάπερ γὰρ εἰς φίλους ἐκτρέχοντες οὐ πολεμίων στῖφος
οὔτ' ἐμέλλησαν οὔτ' ἀπέστησαν, ἀλλὰ διὰ μέσων ἐνθορόντες τῶν ἐχθρῶν ὑφῆψαν
τὰς μηχανάς. <477> Βαλλόμενοι δὲ καὶ τοῖς ξίφεσιν ἀνωθούμενοι πάντοθεν οὐ
πρότερον ἐκ τοῦ κινδύνου μετεκινήθησαν ἢ δράξασθαι τῶν ὀργάνων τὸ πῦρ.
<478> Αἰρομένης δὲ ἤδη τῆς φλογὸς Ῥωμαῖοι μὲν ἀπὸ τῶν στρατοπέδων
συνθέοντες ἐβοήθουν, Ἰουδαῖοι δ' ἐκ τοῦ τείχους ἐκώλυον καὶ τοῖς σβεννύειν
πειρωμένοις συνεπλέκοντο κατὰ μηδὲν τῶν ἰδίων φειδόμενοι σωμάτων. <479>
Καὶ οἱ μὲν εἷλκον ἐκ τοῦ πυρὸς τὰς ἑλεπόλεις τῶν ὑπὲρ αὐτὰς γέρρων
φλεγομένων, οἱ δ' Ἰουδαῖοι καὶ διὰ τῆς φλογὸς ἀντελαμβάνοντο καὶ τοῦ
σιδήρου ζέοντος δρασσόμενοι τοὺς κριοὺς οὐ μεθίεσαν· διέβαινε δ' ἀπὸ
τούτων ἐπὶ τὰ χώματα τὸ πῦρ καὶ τοὺς ἀμύνοντας προελάμβανεν. <480> Ἐν
τούτῳ δ' οἱ μὲν Ῥωμαῖοι κυκλούμενοι τῇ φλογὶ καὶ τὴν σωτηρίαν τῶν ἔργων
ἀπογνόντες ἀνεχώρουν ἐπὶ τὰ στρατόπεδα, <481> Ἰουδαῖοι δὲ προσέκειντο
πλείους ἀεὶ γινόμενοι τῶν ἔνδοθεν προσβοηθούντων καὶ τῷ κρατεῖν
τεθαρρηκότες ἀταμιεύτοις ἐχρῶντο ταῖς ὀργαῖς, προελθόντες δὲ μέχρι τῶν
ἐρυμάτων ἤδη συνεπλέκοντο τοῖς φρουροῖς. <482> Τάξις ἐστὶν ἐκ διαδοχῆς
ἱσταμένη πρὸ τοῦ στρατοπέδου, καὶ δεινὸς ἐπ' αὐτῇ Ῥωμαίων νόμος τὸν
ὑποχωρήσαντα καθ' ἣν δήποτ' οὖν αἰτίαν θνήσκειν. <483> Οὗτοι τοῦ μετὰ
κολάσεως τὸν μετ' ἀρετῆς θάνατον προκρίναντες ἵστανται, καὶ πρὸς τὴν
τούτων ἀνάγκην πολλοὶ τῶν τραπέντων ἐπεστράφησαν αἰδούμενοι. <484>
Διαθέντες δὲ καὶ τοὺς ὀξυβελεῖς ἐπὶ τοῦ τείχους εἶργον τὸ προσγινόμενον
πλῆθος ἐκ τῆς πόλεως οὐδὲν εἰς ἀσφάλειαν ἢ φυλακὴν τῶν σωμάτων
προνοουμένους· συνεπλέκοντο γὰρ Ἰουδαῖοι τοῖς προστυχοῦσι καὶ ταῖς αἰχμαῖς
ἀφυλάκτως ἐμπίπτοντες αὐτοῖς τοῖς σώμασι τοὺς ἐχθροὺς ἔπαιον. <485> Οὔτε
δὲ ἔργοις αὐτοὶ πλέον ἢ τῷ θαρρεῖν περιῆσαν καὶ Ῥωμαῖοι τῇ τόλμῃ πλέον
εἶκον ἢ τῷ κακοῦσθαι.
| [5,11,5] <473> Deux jours après, Simon et ses compagnons attaquent aussi les
autres terrassements ; car les Romains ayant déjà avancé de ce côté les
hélépoles, ébranlaient le rempart. Un certain Jephthaios, du bourg de
Garis en Galilée, et Magassar, un des officiers royaux de Mariamme, et
avec eux un Adiabénien, fils de Naboth, qui devait encore à une infirmité
le surnom de Ceagiras, lequel signifie « boiteux », saisirent des
torches et s'élancèrent contre les machines. On ne vit pas dans cette
guerre d'hommes plus audacieux et plus terribles que ceux-là sortir de la
ville, car, comme s'ils couraient vers des amis, et non contre une troupe
d'ennemis, ils n'hésitèrent ni n'obliquèrent, mais bondissant au milieu
des ennemis, mirent le feu aux machines. Frappés de traits et de coups
d'épée venant de tous côtés, ils ne cherchèrent pas un abri contre les
périls avant que les machines ne fussent en feu. Quand les flammes
s'élevaient, les Romains accouraient de leurs camps pour porter secours,
mais du rempart les Juifs les repoussaient ; ils engageaient une lutte
corps à corps contre ceux qui essayaient d'éteindre l'incendie, sans aucun
souci de leur propre vie. Les Romains essayaient de tirer des flammes les
hélépoles, dont les mantelets supérieurs flambaient ; les Juifs les
retenaient au milieu des flammes, attachés au fer brûlant des béliers
qu'ils ne lâchaient point. Le feu passa de ceux-ci aux terrassements et
devança les efforts des troupes de secours. A ce moment, les Romains,
entourés par l'incendie et désespérant de sauver leurs travaux, se
retirèrent dans leurs camps ; les Juifs les pressèrent, et leur nombre
s'accroissait sans cesse des renforts venus de la ville. Enhardis par leur
victoire, ils se laissaient aller à une fureur désordonnée, et, s'avançant
jusqu'aux retranchements des camps, engageaient déjà le combat contre les
gardes. Il y a devant un camp romain un poste qui se relève sans cesse, et
une loi romaine terrible condamne à mort tout soldat coupable d'avoir
abandonné son poste, pour quel que cause que ce soit. Ces soldats,
préférant à une punition capitale une mort valeureuse, tinrent tête ;
beaucoup de fuyards, à la vue de l'extrémité où leurs compagnons étaient
réduits, furent pris de honte et retournèrent au combat. Ils mirent les
oxybèles en batterie le long du rempart, pour repousser la multitude qui
sortait de la ville, sans aucun souci de sa sécurité ni de sa vie. Car les
Juifs luttaient corps à corps contre ceux qu'ils rencontraient, et se
précipitant sans précaution sur les javelots, ils frappaient les ennemis
avec leurs corps mêmes. Ce qui faisait la supériorité des Juifs, c'était
moins leurs actes que leur audace et si les Romains reculaient, c'était
plutôt devant cette audace qu'en raison de leurs pertes.
|