[5,11,3] (3)<460> Ἐν δὲ τούτῳ καὶ ὁ Ἐπιφανὴς Ἀντίοχος παρῆν ἄλλους τε ὁπλίτας
συχνοὺς ἔχων καὶ περὶ αὑτὸν στῖφος Μακεδόνων καλούμενον, ἥλικας πάντας,
ὑψηλούς, ὀλίγον ὑπὲρ ἀντίπαιδας, τὸν Μακεδονικὸν τρόπον ὡπλισμένους τε καὶ
πεπαιδευμένους, ὅθεν καὶ τὴν ἐπίκλησιν εἶχον ὑστεροῦντες οἱ πολλοὶ τοῦ
γένους. <461> Εὐδαιμονῆσαι γὰρ δὴ μάλιστα τῶν ὑπὸ Ῥωμαίοις βασιλέων τὸν
Κομμαγηνὸν συνέβη πρὶν γεύσασθαι μεταβολῆς· ἀπέφηνε δὲ κἀκεῖνος ἐπὶ γήρως,
ὡς οὐδένα χρὴ λέγειν πρὸ θανάτου μακάριον. <462> Ἀλλ' ὅ γε παῖς ἀκμάζοντος
αὐτοῦ τηνικαῦτα παρὼν θαυμάζειν ἔφασκε, τί δήποτε Ῥωμαῖοι κατοκνοῖεν
προσιέναι τῷ τείχει· πολεμιστὴς δέ τις αὐτὸς ἦν καὶ φύσει παράβολος κατά
τε ἀλκὴν τοσοῦτος, ὡς ὀλίγῳ τὰ τῆς τόλμης διαμαρτάνειν. <463> Μειδιάσαντος
δὲ τοῦ Τίτου καὶ “κοινὸς ὁ πόνος” εἰπόντος, ὡς εἶχεν ὥρμησεν ὁ Ἀντίοχος
μετὰ τῶν Μακεδόνων πρὸς τὸ τεῖχος. <464> Αὐτὸς μὲν οὖν διά τε ἰσχὺν καὶ
κατ' ἐμπειρίαν ἐφυλάττετο τὰ τῶν Ἰουδαίων βέλη τοξεύων εἰς αὐτούς, τὰ
μειράκια δὲ αὐτῷ συνετρίβη πάντα πλὴν ὀλίγων· διὰ γὰρ αἰδῶ τῆς ὑποσχέσεως
προσεφιλονείκει μαχόμενα· <465> καὶ τέλος ἀνεχώρουν τραυματίαι πολλοί,
συννοοῦντες ὅτι καὶ τοῖς ἀληθῶς Μακεδόσιν, εἰ μέλλοιεν κρατεῖν, δεῖ τῆς
Ἀλεξάνδρου τύχης.
| [5,11,3] <460> Sur ces entrefaites parut Antiochus Epiphane, conduisant une
nombreuse infanterie, et autour de lui la troupe dite des Macédoniens :
c'étaient des soldats tous du même âge, de haute taille, à peine sortis de
l'adolescence, armés et exercés à la mode macédonienne ; c'est de là que
la plupart tiraient leur nom, bien qu'ils n'appartinssent pas de naissance
à cette nation. De tous les rois soumis aux Romains, celui de Commagène
était assurément le plus prospère, avant d'avoir connu le retour de la
Fortune. Lui aussi montra dans sa vieillesse qu'on ne doit appeler aucun
homme heureux avant sa mort. C'est alors, durant sa prospérité, que
son fils, qui assistait au siège, exprima son étonnement de voir les
Romains hésiter à courir contre le rempart ; car il était lui-même d'un
caractère guerrier, naturellement hardi et si vigoureux que ses coups
d'audace étaient presque toujours couronnés de succès. A ses propos Titus
sourit : « L'effort, dit-il, appartient à tous ». Alors Antiochus
s'élança, sans autre préparation, contre le mur, avec ses Macédoniens. Il
évita, grâce à sa vigueur et à son adresse, les projectiles des Juifs, en
leur répondant à coup de flèches, mais les jeunes gens qui
l'accompagnaient furent, à la réserve d'un petit nombre, complètement
accablés ; car ils rivalisaient d'ardeur au combat et se piquaient
d'honneur, à cause de l'engagement qu'ils avaient pris. Enfin ils
reculèrent ; un grand nombre étaient blessés, et ils comprirent à la
réflexion que même les vrais Macédoniens, pour être vainqueurs, ont encore
besoin de la fortune d'Alexandre.
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