HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, La guerre des Juifs contre les Romains, livre V

Chapitre 11

  par 2

[5,11,2] (2)<452> Οἱ στασιασταὶ δὲ τοσοῦτον ἀπεδέησαν τοῦ μεταβαλέσθαι πρὸς τὸ πάθος, ὥστε καὶ τοὐναντίον αὐτοὶ σοφίσασθαι πρὸς τὸ λοιπὸν πλῆθος. <453> Σύροντες γὰρ τοὺς τῶν αὐτομόλων οἰκείους ἐπὶ τὸ τεῖχος καὶ τῶν δημοτῶν τοὺς ἐπὶ πίστιν ὡρμημένους, οἷα πάσχουσιν οἱ Ῥωμαίοις προσφεύγοντες ἐπεδείκνυσαν καὶ τοὺς κεκρατημένους ἱκέτας ἔλεγον, οὐκ αἰχμαλώτους. <454> Τοῦτο πολλοὺς τῶν αὐτομολεῖν ὡρμημένων μέχρι τἀληθὲς ἐγνώσθη κατέσχεν· εἰσὶ δ' οἳ καὶ παραχρῆμα διέδρασαν ὡς ἐπὶ βέβαιον τιμωρίαν, ἀνάπαυσιν ἡγούμενοι τὸν ἐκ τῶν πολεμίων θάνατον ἐν λιμοῦ συγκρίσει. <455> Πολλοὺς δὲ καὶ χειροκοπῆσαι κελεύσας Τίτος τῶν ἑαλωκότων, ὡς μὴ δοκοῖεν αὐτόμολοι καὶ πιστεύοιντο διὰ τὴν συμφοράν, εἰσέπεμψε πρὸς τὸν Σίμωνα καὶ τὸν Ἰωάννην, <456> νῦν γε ἤδη παύσασθαι παραινῶν καὶ μὴ πρὸς ἀναίρεσιν τῆς πόλεως αὐτὸν βιάζεσθαι, κερδῆσαι δ' ἐκ τῆς ἐν ὑστάτοις μεταμελείας τάς τε αὐτῶν ψυχὰς καὶ τηλικαύτην πατρίδα καὶ ναὸν ἀκοινώνητον ἄλλοις. <457> Περιιὼν δὲ τὰ χώματα τοὺς ἐργαζομένους ἅμα κατήπειγεν ὡς οὐκ εἰς μακρὰν ἀκολουθήσων ἔργοις τῷ λόγῳ. <458> Πρὸς ταῦτα αὐτόν τε ἐβλασφήμουν ἀπὸ τοῦ τείχους Καίσαρα καὶ τὸν πατέρα αὐτοῦ, καὶ τοῦ μὲν θανάτου καταφρονεῖν ἐβόων, ᾑρῆσθαι γὰρ αὐτὸν πρὸ δουλείας καλῶς, ἐργάσεσθαι δὲ ὅσα ἂν δύνωνται κακὰ Ῥωμαίους ἕως ἐμπνέωσι, πατρίδος δὲ οὐ μέλειν τῆς ὡς αὐτός φησιν ἀπολουμένης, καὶ ναοῦ <ἀπολομένου> ἀμείνω τούτου τῷ θεῷ τὸν κόσμον εἶναι. <459> Σωθήσεσθαί γε μὴν καὶ τοῦτον ὑπὸ τοῦ κατοικοῦντος, ὃν καὶ αὐτοὶ σύμμαχον ἔχοντες πᾶσαν χλευάσειν ἀπειλὴν ὑστεροῦσαν ἔργων· τὸ γὰρ τέλος εἶναι τοῦ θεοῦ. Τοιαῦτα ταῖς λοιδορίαις ἀναμίσγοντες ἐκεκράγεσαν. [5,11,2] <452> Mais les factieux, à la vue d'un pareil malheur, furent si éloignés de changer de sentiment qu'au contraire ils en tirèrent argument pour tromper la multitude. En effet, attirant sur le rempart les amis des transfuges et ceux des citoyens qui inclinaient vers la paix, ils leurs montrèrent les supplices que souffraient ceux qui cherchaient un refuge auprès des Romains : ils disaient que les Juifs dont ils s'étaient emparés étaient des suppliants, non des prisonniers de guerre. Ce spectacle retint beaucoup de ceux qui désiraient passer à l'ennemi, jusqu'au moment où la vérité fut connue ; il y en eut même qui s'enfuirent aussitôt comme vers un châtiment assuré, trouvant un soulagement dans cette mort reçue de la main des ennemis, préférable à celle où conduit la faim. Cependant Titus fit couper les mains à beaucoup de prisonniers, pour qu'ils ne parussent plus être des transfuges, et que la vue de leur malheur leur donnât créance ; puis il les envoya à Simon et à Jean, les engageant à cesser dès ce moment la lutte et à ne pas le contraindre à détruire la ville ; leur repentir tardif assurerait leur propre salut, celui d'une si grande patrie et d'un Temple qui n'était qu’à eux. Entre temps, il faisait le tour des terrassements et excitait l'ardeur des travailleurs, comme si les actes ne devaient pas tarder à suivre les paroles. A cette vue, les Juifs du rempart insultaient César et son père : ils lui criaient qu'ils méprisaient la mort, qu'ils la préféraient noblement à la servitude, qu'ils feraient, aussi longtemps qu'ils respireraient, le plus de mal possible aux Romains ; qu'ils ne se soucient pas de la perte de leur patrie, puisque, comme il dit, ils doivent bientôt périr et que l'univers est pour Dieu un meilleur temple que celui-ci. Ce sanctuaire, d'ailleurs, sera sauvé par Celui qui y réside ; ils l'ont pour allié et se raillent de toutes les menaces que les actes n'accompagnent pas, car l'issue des événements appartient à Dieu. Telles étaient les paroles qu'ils criaient en y mêlant des injures.


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Dernière mise à jour : 29/03/2007