[5,1,5] (5)<27> Πανταχόθεν δὲ τῆς πόλεως πολεμουμένης ὑπὸ τῶν ἐπιβούλων καὶ
συγκλύδων μέσος ὁ δῆμος ὥσπερ μέγα σῶμα διεσπαράσσετο. <28> Γηραιοὶ δὲ καὶ
γυναῖκες ὑπ' ἀμηχανίας τῶν εἴσω κακῶν ηὔχοντο Ῥωμαίοις καὶ τὸν ἔξωθεν
πόλεμον ἐπ' ἐλευθερίᾳ τῶν εἴσω κακῶν ἐκαραδόκουν. <29> Κατάπληξις δὲ δεινὴ
καὶ δέος ἦν τοῖς γνησίοις, καὶ οὔτε βουλῆς καιρὸς εἰς μεταβολὴν οὔτε
συμβάσεως ἐλπὶς οὔτε φυγὴ τοῖς ἐθέλουσιν· <30> ἐφρουρεῖτο γὰρ πάντα, καὶ
τὰ λοιπὰ στασιάζοντες οἱ ἀρχιλῃσταὶ τοὺς εἰρηνικὰ Ῥωμαίοις φρονοῦντας ἢ
πρὸς αὐτομολίαν ὑπόπτους ὡς κοινοὺς πολεμίους ἀνῄρουν καὶ μόνον ὡμονόουν
τὸ φονεύειν τοὺς σωτηρίας ἀξίους. <31> Καὶ τῶν μὲν μαχομένων ἀδιάλειπτος
ἦν κραυγὴ μεθ' ἡμέραν τε καὶ νύκτωρ, δεινότεροι δὲ οἱ τῶν πενθούντων
ὀδυρμοὶ δέει. <32> Καὶ θρήνων μὲν αἰτίας ἐπαλλήλους αἱ συμφοραὶ
προσέφερον, τὰς δ' οἰμωγὰς ἐνέκλειεν ἡ κατάπληξις αὐτῶν, φιμούμενοι δὲ τά
γε πάθη τῷ φόβῳ μεμυκόσι τοῖς στεναγμοῖς ἐβασανίζοντο. <33> Καὶ οὔτε πρὸς
τοὺς ζῶντας ἦν αἰδὼς ἔτι τοῖς προσήκουσιν οὔτε πρόνοια τῶν ἀπολωλότων
ταφῆς. Αἴτιον δὲ ἀμφοτέρων ἡ καθ' ἑαυτὸν ἀπόγνωσις ἑκάστου· παρεῖσαν γὰρ
εἰς πάντα τὰς προθυμίας οἱ μὴ στασιάζοντες ὡς ἀπολούμενοι πάντως ὅσον
οὐδέπω. <34> Πατοῦντες δὴ τοὺς νεκροὺς ἐπ' ἀλλήλοις σεσωρευμένους οἱ
στασιασταὶ συνεπλέκοντο καὶ τὴν ἀπόνοιαν ἀπὸ τῶν ἐν ποσὶ πτωμάτων σπῶντες
ἦσαν ἀγριώτεροι. <35> Προσεξευρίσκοντες δ' ἀεί τι καθ' αὑτῶν ὀλέθριον καὶ
πᾶν τὸ δοχθὲν ἀφειδῶς δρῶντες οὐδεμίαν οὔτ' αἰκίας ὁδὸν οὔτε ὠμότητος
παρέλειπον. <36> Ἀμέλει Ἰωάννης τὴν ἱερὰν ὕλην εἰς πολεμιστηρίων
κατασκευὴν ὀργάνων ἀπεχρήσατο· δόξαν γάρ ποτε τῷ λαῷ καὶ τοῖς ἀρχιερεῦσιν
ὑποστηρίξαντας τὸν ναὸν εἴκοσι πήχεις προσυψῶσαι, κατάγει μὲν ἀπὸ τοῦ
Λιβάνου μεγίστοις ἀναλώμασι καὶ πόνοις τὴν χρήσιμον ὕλην ὁ βασιλεὺς
Ἀγρίππας, ξύλα θέας ἄξια τήν τε εὐθύτητα καὶ τὸ μέγεθος· <37>
μεσολαβήσαντος δὲ τοῦ πολέμου τὸ ἔργον Ἰωάννης τεμὼν αὐτὰ πύργους
κατεσκεύασεν ἐξαρκοῦν τὸ μῆκος εὑρὼν πρὸς τοὺς ἀπὸ τοῦ καθύπερθεν ἱεροῦ
μαχομένους, <38> ἵστησί τε προσαγαγὼν κατόπιν τοῦ περιβόλου τῆς πρὸς δύσιν
ἐξέδρας ἄντικρυς, ᾗπερ καὶ μόνῃ δυνατὸν ἦν τῶν ἄλλων μερῶν βαθμοῖς
πόρρωθεν διειλημμένων.
| [5,1,5] <27> Tandis que les factieux et la populace à leur suite attaquaient de
tous cotés la ville, les citoyens, entre ces partis, étaient déchirés
comme un grand corps. Les vieillards et les femmes, poussés au désespoir,
faisaient des vœux pour les Romains et attendaient avec impatience la
guerre étrangère qui les délivrerait de leurs maux domestiques. Les
honnêtes gens étaient frappés de terreur, assaillis par la crainte, car
ils ne voyaient pas la possibilité de s’entendre pour changer le cours des
affaires, ni aucune espérance de paix ou de fuite pour ceux qui la
désiraient. Tous les passages, en effet, étaient gardés, et les chefs des
brigands, d'ailleurs divisés, considérant comme des ennemis communs ceux
qui songeaient à obtenir la paix des Romains ou qu'ils soupçonnaient de
défection, les mettaient à mort. Ils n'étaient d'accord que pour égorger
ceux des citoyens qui étaient dignes d'être sauvés. Jour et nuit les
combattants poussaient des cris ininterrompus ; plus affreux encore
étaient les gémissements que l'effroi arrachait à ceux qui pleuraient. Les
malheurs apportaient de continuels motifs de plaintes, mais la crainte
réprimait les lamentations, et les habitants, faisant taire leur douleur,
étaient torturés par les sanglots qu'ils étouffaient. Les vivants
n'obtenaient plus aucuns égards de leur proches : on ne se souciait plus
de donner la sépulture aux morts. La cause de cette double apathie était
le désespoir de chacun; ceux qui n'appartenaient pas aux factions avaient
perdu tout ressort, dans la pensée qu'ils allaient mourir bientôt d'une
manière ou de l'autre. Cependant les factieux entassaient les cadavres et
les foulaient aux pieds, et ces corps écrasés, répandant une odeur infecte,
avivaient leur fureur. lIs inventaient sans cesse quelque nouveau
moyen de destruction, et, comme ils réalisaient sans pitié tout ce qu'ils
concevaient, ils recouraient à toutes les formes de l'outrage et de la
cruauté. Jean alla jusqu'à employer, pour la construction de machines de
guerre, du bois réservé au culte. Car comme le peuple et les
grands-prêtres avaient décidé naguère d'étayer le Temple pour l'exhausser
de vingt coudées, le roi Agrippa fit transporter du Liban, à grands frais
et au prix de grands efforts, le bois nécessaire : ces poutres méritaient
d'être vues pour leur rectitude et leur volume. La guerre interrompit ce
travail : Jean fit équarrir ces poutres et les employa à élever des
tours, ayant observé que leur longueur était suffisante pour atteindre ses
adversaires au sommet du Temple. Il transféra et établit ces tours
derrière l'enceinte, en face de la galerie de l'Occident ; c'était le seul
endroit convenable, car des degrés interceptaient à distance l'accès des
autres côtés.
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