[5,1,4] (4)<21> Τριχῇ τῶν ἐπιβούλων τῆς πόλεως διῃρημένων οἱ μὲν περὶ τὸν
Ἐλεάζαρον τὰς ἱερὰς ἀπαρχὰς διαφυλάσσοντες κατὰ τοῦ Ἰωάννου τὴν μέθην
ἔφερον, οἱ δὲ σὺν τούτῳ διαρπάζοντες τοὺς δημότας ἠγείροντο κατὰ τοῦ
Σίμωνος· ἦν δὲ κἀκείνῳ τροφὴ κατὰ τῶν ἀντιστασιαστῶν ἡ πόλις. <22> Ὁπότε
μὲν οὖν ἀμφοτέρωθεν ἐπιχειροῖτο, τοὺς συνόντας ὁ Ἰωάννης ἀντέστρεφε, καὶ
τοὺς μὲν ἐκ τῆς πόλεως ἀνιόντας ἀπὸ τῶν στοῶν βάλλων, τοὺς δ' ἀπὸ τοῦ
ἱεροῦ κατακοντίζοντας ἠμύνετο τοῖς ὀργάνοις· <23> εἰ δ' ἐλευθερωθείη ποτὲ
τῶν καθύπερθεν ἐπικειμένων, διανέπαυε δ' αὐτοὺς πολλάκις μέθη καὶ κάματος,
ἀδεέστερον τοῖς περὶ τὸν Σίμωνα μετὰ πλειόνων ἐπεξέθεεν. <24> Ἀεὶ δ' ἐφ'
ὅσον τρέψαιτο τῆς πόλεως ὑπεπίμπρη τὰς οἰκίας σίτου μεστὰς καὶ παντοδαπῶν
ἐπιτηδείων· τὸ δ' αὐτὸ πάλιν ὑποχωροῦντος ἐπιὼν ὁ Σίμων ἔπραττεν, ὥσπερ
ἐπίτηδες Ῥωμαίοις διαφθείροντες ἃ παρεσκευάσατο πρὸς πολιορκίαν ἡ πόλις,
καὶ τὰ νεῦρα τῆς αὐτῶν ὑποκόπτοντες δυνάμεως. <25> Συνέβη γοῦν τὰ μὲν περὶ
τὸ ἱερὸν πάντα συμφλεγῆναι καὶ μεταίχμιον ἐρημίας γενέσθαι παρατάξεως
οἰκείας τὴν πόλιν, κατακαῆναι δὲ πλὴν ὀλίγου πάντα τὸν σῖτον, ὃς ἂν αὐτοῖς
οὐκ ἐπ' ὀλίγα διήρκεσεν ἔτη πολιορκουμένοις. <26> Λιμῷ γοῦν ἑάλωσαν, ὅπερ
ἥκιστα δυνατὸν ἦν, εἰ μὴ τοῦτον αὑτοῖς προπαρεσκεύασαν.
| [5,1,4] <21> Tandis que les ennemis de la cité se divisaient ainsi en trois
partis, celui d'Eléazar, gardant les prémices sacrées, dirigeait sa fureur
ivre contre Jean ; les compagnons de celui-ci pillaient les citoyens et
étaient furieux contre Simon : ce dernier usait des subsistances de la
ville contre les autres factieux. Quand il était attaqué des deux côtés,
Jean se défendait sur l'un et l'autre front : il repoussait ceux qui
montaient de la ville en les accablant de traits du haut des portiques,
tandis qu'il maltraitait avec ses machines ceux qui lançaient leurs
javelots du haut du Temple. Etait-il délivré des adversaires qui le
pressaient d'en haut, quand la fatigue et l'ivresse mettaient fin à leur
action - et le cas était fréquent - il s'élançait avec plus de sécurité,
entraînant un plus grand nombre d'hommes contre les partisans de Simon.
Chaque fois qu'il les chassait d'un quartier de la ville, il brûlait les
maisons remplies de blé et d'approvisionnements divers. Dés qu'il se
retirait, Simon l'attaquait à son tour et faisait de même : on eût dit que
ces chefs détruisaient à dessein, dans l'intérêt des Romains, les
ressources que la cité avait préparées en vue d'un siège et coupaient les
nerfs de leur propre force. Ainsi tous les environs du Temple furent
incendiés, et cette dévastation fit de la ville comme un champ de bataille
pour la guerre civile<2>. Presque tout le blé fut la proie des flammes ;
il eût suffit à un siège de plusieurs années. Ce fut donc la famine qui
perdit les Juifs : il n'aurait pu en être ainsi s'ils n'avaient préparé
eux-mêmes ce malheur.
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