[5,1,3] (3)<11> Ὁ δὲ τοῦ Γιώρα Σίμων, ὃν ἐν ταῖς ἀμηχανίαις ἐπίκλητον αὑτῷ
τύραννον ὁ δῆμος ἐλπίδι βοηθείας προσεισήγαγε, τήν τε ἄνω πόλιν ἔχων καὶ
τῆς κάτω πολὺ μέρος ἐρρωμενέστερον ἤδη τοῖς περὶ τὸν Ἰωάννην προσέβαλλεν
ὡς ἂν καὶ καθύπερθεν πολεμουμένοις· <12> ἦν δ' ὑπὸ χεῖρα προσιὼν αὐτοῖς,
ὥσπερ ἐκεῖνοι τοῖς ἄνωθεν. Καὶ τῷ Ἰωάννῃ διχόθεν πολεμουμένῳ συνέβαινε
βλάπτεσθαί τε καὶ βλάπτειν εὐκόλως, καὶ καθ' ὅσον ἡττᾶτο τῶν ἀμφὶ τὸν
Ἐλεάζαρον ὢν ταπεινότερος, τοσοῦτον ἐπλεονέκτει τῷ ὑψηλῷ τοῦ Σίμωνος. <13>
Παρὸ καὶ χειρὶ μὲν τὰς κάτωθεν προσβολὰς ἰσχυρῶς εἶργε, τοὺς δὲ ἄνωθεν ἀπὸ
τοῦ ἱεροῦ κατακοντίζοντας ἀνέστελλε τοῖς ὀργάνοις· <14> ὀξυβελεῖς τε γὰρ
αὐτῷ καὶ καταπέλται παρῆσαν οὐκ ὀλίγοι καὶ λιθοβόλοι, δι' ὧν οὐ μόνον
ἠμύνετο τοὺς πολεμοῦντας, ἀλλὰ καὶ πολλοὺς τῶν ἱερουργούντων ἀνῄρει. <15>
Καίπερ γὰρ πρὸς πᾶσαν ἀσέβειαν ἐκλελυσσηκότες, ὅμως τοὺς θύειν ἐθέλοντας
εἰσηφίεσαν, μεθ' ὑποψιῶν μὲν καὶ φυλακῆς τοὺς ἐπιχωρίους, διερευνώμενοι δὲ
τοὺς ξένους· οἳ καίπερ περὶ τὰς εἰσόδους δυσωπήσαντες αὐτῶν τὴν ὠμότητα
παρανάλωμα τῆς στάσεως ἐγίνοντο. <16> Τὰ γὰρ ἀπὸ τῶν ὀργάνων βέλη μέχρι
τοῦ βωμοῦ καὶ τοῦ νεὼ διὰ τὴν βίαν ὑπερφερόμενα τοῖς τε ἱερεῦσι καὶ τοῖς
ἱερουργοῦσιν ἐνέπιπτε, <17> καὶ πολλοὶ σπεύσαντες ἀπὸ γῆς περάτων περὶ τὸν
διώνυμον καὶ πᾶσιν ἀνθρώποις χῶρον ἅγιον πρὸ τῶν θυμάτων ἔπεσον αὐτοὶ καὶ
τὸν Ἕλλησι πᾶσι καὶ βαρβάροις σεβάσμιον βωμὸν κατέσπεισαν ἰδίῳ φόνῳ, <18>
νεκροῖς δ' ἐπιχωρίοις ἀλλόφυλοι καὶ ἱερεῦσι βέβηλοι συνεφύροντο, καὶ
παντοδαπῶν αἷμα πτωμάτων ἐν τοῖς θείοις περιβόλοις ἐλιμνάζετο. <19> Τί
τηλικοῦτον, ὦ τλημονεστάτη πόλις, πέπονθας ὑπὸ Ῥωμαίων, οἵ σου τὰ ἐμφύλια
μύση πυρὶ καθαροῦντες εἰσῆλθον· θεοῦ μὲν γὰρ οὔτε ἦς ἔτι χῶρος οὔτε μένειν
ἐδύνασο, τάφος οἰκείων γενομένη σωμάτων καὶ πολέμου τὸν ναὸν ἐμφυλίου
ποιήσασα πολυάνδριον· δύναιο δ' ἂν γενέσθαι πάλιν ἀμείνων, εἴγε ποτὲ τὸν
πορθήσαντα θεὸν ἐξιλάσῃ. <20> Ἀλλὰ καθεκτέον γὰρ καὶ τὰ πάθη τῷ νόμῳ τῆς
γραφῆς, ὡς οὐκ ὀλοφυρμῶν οἰκείων ὁ καιρός, ἀλλ' ἀφηγήσεως πραγμάτων.
Δίειμι δὲ τὰ ἑξῆς ἔργα τῆς στάσεως.
| [5,1,3] <11> Cependant Simon, fils de Gioras, que le peuple, dans une situation
désespérée, avait appelé à lui et accepté pour tyran, parce qu'il comptait
sur son appui, tenait la ville haute et une grande partie de la ville
basse ; il commençait à attaquer avec plus de violence le parti de Jean,
qui était lui-même assailli d'en haut car, dans les assauts, il était sous
la main de ses adversaires, comme ceux-ci sous celle du parti qui occupait
le sommet. Jean, pressé ainsi des deux côtés, subissait et infligeait des
pertes avec une égale facilité, et de même qu'il était inférieur aux
troupes d'Eléazar, ayant les siennes placées plus bas, la possession d'un
terrain élevé lui donnait l'avantage sur Simon. Aussi repoussait-il d'un
bras vigoureux les attaques venues d'en bas, tandis que ses machines
contenaient l'effort de ceux qui, sur la crête, lançaient leurs javelots
du haut du Temple ; il avait, en effet, en assez grand nombre, des
oxybèles, des catapultes et des onagres, dont les projectiles non
seulement repoussaient les ennemis, mais tuaient beaucoup de gens occupés
aux sacrifices. Les Juifs, bien qu'incités par la rage à tous les
sacrilèges, n'en laissaient pas moins entrer ceux qui voulaient sacrifier
- leurs concitoyens, avec défiance et en les observant, les étrangers, en
les fouillant. Ceux-ci, même après avoir apaisé la cruauté des factieux
pour obtenir l'entrée, devenaient souvent les victimes accidentelles de la
sédition. En effet, les traits des machines, lancés avec toute leur force
jusqu'à l'autel et au Temple, atteignaient les prêtres et ceux qui
offraient des sacrifices. Beaucoup de ceux qui, venus des extrémités de la
terre, s'empressaient autour de ce lieu sacré, si révéré de tous les
hommes, tombaient eux-mêmes devant les victimes et arrosaient de leur sang
l'autel vénéré de tous les Grecs et des Barbares. Les corps des habitants
du pays et des étrangers, des prêtres et des laïcs gisaient confondus ; le
sang de ces divers cadavres formaient des mares dans les enceintes
sacrées. Quel traitement aussi affreux, ô la plus infortunée des villes,
as-tu subi de la part des Romains qui entrèrent pour purifier par le feu
les souillures de la nation ? Car tu n'étais plus, et tu ne pouvais
rester le séjour de Dieu, puisque tu étais devenue la sépulture des
cadavres de tes citoyens et que tu avais fait du Temple le charnier d'une
guerre civile. Mais tu pourras redevenir meilleure, si tu apaises jamais
le Dieu qui t'a dévastée ! Cependant le devoir de l'historien doit
réprimer sa douleur, car ce n'est pas le moment des lamentations
personnelles, mais du récit des faits. J'expose donc la suite des
événements de la sédition.
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