| [5,9,2] (2)<356> Τέσσαρσιν μὲν οὖν ἡμέραις οἱ Ῥωμαῖοι καθ' ἕκαστον τάγμα 
διετέλεσαν τὰς τροφὰς κομιζόμενοι, τῇ πέμπτῃ δ' ὡς οὐδὲν ἀπήντα παρὰ τῶν 
Ἰουδαίων εἰρηνικόν, διχῆ διελὼν τὰ τάγματα Τίτος ἤρχετο τῶν χωμάτων κατά 
τε τὴν Ἀντωνίαν καὶ τὸ τοῦ Ἰωάννου μνημεῖον, ταύτῃ μὲν τὴν ἄνω πόλιν 
αἱρήσειν ἐπινοῶν, τὸ δ' ἱερὸν κατὰ τὴν Ἀντωνίαν· <357> τούτου γὰρ μὴ 
ληφθέντος οὐδὲ τὸ ἄστυ κατέχειν ἀκίνδυνον ἦν· πρὸς ἑκατέρῳ δὲ μέρει δύο 
χώματα ἠγείρετο καθ' ἓν ἑκάστου τάγματος. <358> Καὶ τοὺς μὲν παρὰ τὸ 
μνημεῖον ἐργαζομένους οἵ τε Ἰδουμαῖοι καὶ τὸ μετὰ τοῦ Σίμωνος ὁπλιτικὸν 
εἶργον ἐπεκθέοντες, τοὺς δὲ πρὸ τῆς Ἀντωνίας οἱ περὶ τὸν Ἰωάννην καὶ τὸ 
τῶν ζηλωτῶν πλῆθος. <359> Ἐπλεονέκτουν δὲ οὐ κατὰ χεῖρα μόνον ἀφ' 
ὑψηλοτέρων μαχόμενοι, καὶ τοῖς ὀργάνοις δὲ ἤδη χρῆσθαι μεμαθηκότες· ἡ γὰρ 
καθ' ἡμέραν τριβὴ κατὰ μικρὸν ἔθρεψε τὴν ἐμπειρίαν. Εἶχον δ' ὀξυβελεῖς μὲν 
τριακοσίους, τεσσαράκοντα δὲ τῶν λιθοβόλων, δι' ὧν τὰ χώματα τοῖς Ῥωμαίοις 
ἐποίουν δυσέργαστα. <360> Τίτος δὲ σώζεσθαί τε τὴν πόλιν καὶ ἀπόλλυσθαι 
εἰδὼς ἑαυτῷ, ἅμα καὶ τῇ πολιορκίᾳ προσέκειτο καὶ τοῦ παραινεῖν Ἰουδαίοις 
μετάνοιαν οὐκ ἠμέλει, <361> τοῖς δ' ἔργοις ἀνέμισγε συμβουλίαν, καὶ 
πολλάκις γινώσκων ἀνυτικώτερον ὅπλων τὸν λόγον αὐτός τε σώζεσθαι παρεκάλει 
παραδόντας τὴν πόλιν ἤδη παρειλημμένην καὶ τὸν Ἰώσηπον καθίει τῇ πατρίῳ 
γλώσσῃ διαλέγεσθαι, τάχ' ἂν ἐνδοῦναι πρὸς ὁμόφυλον δοκῶν αὐτούς.
 | [5,9,2] <356> Pendant quatre jours les Romains achevèrent de distribuer les 
vivres à chaque légion  le cinquième jour, comme aucune proposition de 
paix ne venait des Juifs. Titus répartit les légions en deux corps et 
commença les terrassements contre la tour Antonia et le tombeau de Jean. 
Il forma le dessein de prendre la ville haute par ce dernier point et le 
Temple du côté d'Antonia ; tant que le Temple ne serait pas occupé, la 
conquête même de la ville n'était pas sans péril. Sur ces deux points deux 
terrassements s'élevèrent, un pour chaque légion. Les soldats qui 
travaillaient près du monument furent arrêtés par les sorties des Iduméens 
et de l'infanterie lourde de Simon ; à ceux qui étaient devant la tour 
Antonia s'opposaient les compagnons de Jean et la multitude des zélateurs. 
Les Juifs avaient l'avantage, non seulement à cause des projectiles à la 
main qu'ils lançaient d'une position plus élevée, mais par la science, 
qu'ils avaient commencé à acquérir, de la manœuvre des machines. 
L'habitude quotidienne les avait peu à peu rendus fort adroits. Ils 
possédaient trois cents oxybèles et quarante onagres, qui rendaient le 
travail de terrassement pénible pour les Romains. Titus, conscient que le 
salut ou la destruction de la ville dépendait de lui, pressait tout 
ensemble le siège et ne négligeait pas l'occasion d'inspirer aux Juifs un 
changement d'humeur ; aux travaux de la guerre il joignit les 
exhortations. Comme il savait que la parole est souvent plus efficace que 
les armes, il les engageait lui-même à assurer leur salut en livrant leur 
ville, qu'ils pouvaient considérer comme déjà prise ; de plus, il députa 
vers eux Josèphe pour les haranguer dans leur langue maternelle, car il 
pensait que les Juifs céderaient peut-être aux conseils d'un homme de leur 
nation.
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