[5,9,1] IX. (1)<348> Δόξαν δ' ἐπανεῖναι πρὸς ὀλίγον τὴν πολιορκίαν καὶ διωρίαν βουλῆς
τοῖς στασιασταῖς παρέχειν, εἴ τι πρὸς τὴν καθαίρεσιν ἐνδοῖεν τοῦ δευτέρου
τείχους ἢ καὶ τὸν λιμὸν ὑποδείσαντες, οὐ γὰρ εἰς πολὺ τὰς ἁρπαγὰς αὐτοῖς
ἐξαρκέσειν, εἰς δέον κατεχρῆτο τὴν ἄνεσιν· <349> ἐνστάσης γὰρ τῆς
προθεσμίας, καθ' ἣν ἔδει διαδοῦναι τοῖς στρατιώταις τροφάς, ἐν ἀπόπτῳ τοῖς
πολεμίοις ἐκέλευσε τοὺς ἡγεμόνας ἐκτάξαντας τὴν δύναμιν ἀπαριθμεῖν ἑκάστῳ
τἀργύριον. <350> Οἱ δέ, ὥσπερ ἔθος, ἀποκαλύψαντες τὰ ὅπλα θήκαις
ἐσκεπασμένα τέως κατάφρακτοι προῄεσαν καὶ τοὺς ἵππους ἄγοντες οἱ ἱππεῖς
κεκοσμημένους. <351> Ἐπὶ πλεῖστον δὲ τὰ πρὸ τῆς πόλεως ἀργύρῳ καὶ χρυσῷ
περιελάμπετο, καὶ τῆς ὄψεως ἐκείνης οὐδὲν οὔτε τοῖς σφετέροις
ἐπιτερπέστερον οὔτε τοῖς πολεμίοις παρέστη φοβερώτερον. <352> Κατεπλήσθη
γὰρ ἀφορώντων τό τε ἀρχαῖον τεῖχος ἅπαν καὶ τοῦ ἱεροῦ τὸ βόρειον κλίμα,
τάς τε οἰκίας μεστὰς ἦν προκυπτόντων ἰδεῖν, καὶ τῆς πόλεως οὐδὲν ὃ μὴ
κεκάλυπτο πλήθει διεφαίνετο. <353> Κατάπληξις δὲ δεινὴ καὶ τοῖς
τολμηροτάτοις ἐνέπεσε τήν τε δύναμιν ἐπὶ ταὐτὸ πᾶσαν ὁρῶσι καὶ τὸ κάλλος
τῶν ὅπλων καὶ τὴν εὐταξίαν τῶν ἀνδρῶν· <354> δοκοῦσί τε ἄν μοι πρὸς
ἐκείνην οἱ στασιασταὶ μεταβαλέσθαι τὴν ὄψιν, εἰ μὴ δι' ὑπερβολὴν ὧν τὸν
δῆμον ἔδρασαν κακῶν συγγνώμην παρὰ Ῥωμαίοις ἀπήλπιζον. <355> Ἀποκειμένου
δὲ τοῦ μετὰ κολάσεως, εἰ παύσαιντο, πολὺ κρείττονα τὸν ἐν πολέμῳ θάνατον
ἡγοῦντο. Καὶ τὸ χρεὼν δ' ἐκράτει τούς τε ἀναιτίους τοῖς αἰτίοις
συναπολέσθαι καὶ τῇ στάσει τὴν πόλιν.
| [5,9,1] IX.
1. <348> Titus crut alors opportun d'interrompre quelque temps le siège et
de laisser aux factieux le loisir de délibérer ; car peut être
céderaient-ils devant la ruine du deuxième mur ou la crainte naissante de
la famine ; en effet, leurs pillages ne pouvaient plus leur suffire
longtemps. Il utilisa opportunément cette trêve. Car, comme on était
arrivé au jour où la distribution de la solde et des vivres devait être
faite aux soldats, il ordonna aux chefs de ranger l'armée dans un lieu où
les ennemis la pussent voir, et d'y compter l'argent à chacun. Les
soldats, suivant leur habitude, avaient tiré leurs armes des coffres qui
les contenaient et s'avançaient revêtus de leurs cuirasses : les cavaliers
conduisaient leurs chevaux brillamment harnachés. Les faubourgs, sur une
grande étendue, brillaient d'argent et d'or ; aucun spectacle ne pouvait
mieux plaire aux Romains ni effrayer davantage les ennemis. Toute
l'ancienne muraille était remplie de spectateurs, comme aussi le mur
septentrional du Temple ; on apercevait les maisons pleines de gens qui se
penchaient en avant pour voir ; il n'y avait pas un endroit de la ville
qui ne fût recouvert par la multitude. Même les plus audacieux étaient
frappés d'épouvante à l'aspect de toute cette armée rassemblée, de la
beauté des armes, de la belle ordonnance des troupes ; je crois même que
ce spectacle aurait ramené les factieux à d'autres sentiments, si l'excès
des crimes qu'ils avaient commis contre le peuple ne leur avait enlevé
l'espoir d'obtenir le pardon des Romains. A la mort qui leur serait
infligée comme châtiment s'ils cessaient d'agir, ils préféraient de
beaucoup la mort dans le combat. C'était d'ailleurs une fatalité que les
innocents dussent périr avec les coupables, et la ville avec la sédition.
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