[5,7,3] (3)<303> Μεταστρατοπεδεύεται δὲ Τίτος εἴσω κατὰ τὴν Ἀσσυρίων παρεμβολὴν
καλουμένην, ἐπισχὼν πᾶν τὸ μεταξὺ μέχρι τοῦ Κεδρῶνος, ἀπὸ δὲ τοῦ δευτέρου
τείχους ὅσον ἐξωτέρω βέλους εἶναι· <304> προσβολὰς δ' εὐθέως ἐποιεῖτο.
Ἐμμερισθέντες δὲ οἱ Ἰουδαῖοι καρτερῶς ἀπημύναντο τοῦ τείχους, οἱ μὲν περὶ
τὸν Ἰωάννην ἀπό τε τῆς Ἀντωνίας καὶ τῆς προσαρκτίου στοᾶς τοῦ ἱεροῦ καὶ
πρὸ τῶν Ἀλεξάνδρου τοῦ βασιλέως αὐτῶν μνημείων μαχόμενοι, τὸ δὲ τοῦ
Σίμωνος τάγμα τὴν παρὰ τὸ Ἰωάννου τοῦ ἀρχιερέως μνημεῖον ἐμβολὴν
διαλαβόντες ἐφράξαντο μέχρι πύλης καθ' ἣν τὸ ὕδωρ ἐπὶ τὸν Ἱππικὸν πύργον
εἰσῆκτο. <305> Προπηδῶντές τε πολλάκις ἐκ τῶν πυλῶν συστάδην ἐπολέμουν καὶ
συνδιωχθέντες ἀπὸ τοῦ τείχους κατὰ μὲν τὰς συμπλοκὰς ἡττῶντο τῆς Ῥωμαίων
ἐπιστήμης ὄντες ἄπειροι, περιῆσαν δ' ἐν ταῖς τειχομαχίαις. <306> Καὶ τοὺς
μὲν μετ' ἰσχύος ἐμπειρία παρεκρότει, Ἰουδαίους δὲ τόλμα δέει τρεφομένη καὶ
τὸ φύσει καρτερικὸν ἐν συμφοραῖς· προσῆν δ' ἐλπὶς ἔτι σωτηρίας ἡ καὶ
Ῥωμαίοις τοῦ ταχέως κρατήσειν. <307> Οὐδετέρων δὲ ἥπτετο κόπος, ἀλλὰ
προσβολαὶ καὶ τειχομαχίαι καὶ κατὰ λόχους ἐκδρομαὶ συνεχεῖς δι' ὅλης
ἡμέρας ἦσαν, οὐδ' ἔστιν ἥτις ἰδέα μάχης ἀπελείπετο. <308> Νὺξ δὲ ἀνέπαυε
μόλις ἕωθεν ἀρχομένους· ἦν δ' ἄυπνος ἀμφοτέροις καὶ χαλεπωτέρα τῆς ἡμέρας,
δέει τῶν μὲν ὅσον οὔπω καταληφθήσεσθαι τὸ τεῖχος, τῶν δ' ἐπιθήσεσθαι
Ἰουδαίους τοῖς στρατοπέδοις, ἔν τε τοῖς ὅπλοις ἑκάτεροι διανυκτερεύοντες
ὑπὸ τὰς πρώτας αὐγὰς ἕτοιμοι πρὸς μάχην ἦσαν. <309> Καὶ παρὰ μὲν Ἰουδαίοις
ἔρις ἦν ὅστις προκινδυνεύσας χαρίσαιτο τοῖς ἡγεμόσιν, μάλιστα δὲ τοῦ
Σίμωνος αἰδὼς ἦν καὶ δέος, οὕτως τε προσεῖχεν ἕκαστος αὐτῷ τῶν
ὑποτεταγμένων, ὡς καὶ πρὸς αὐτοχειρίαν ἑτοιμότατος εἶναι κελεύσαντος·
<310> Ῥωμαίοις δὲ ἐπ' ἀνδρείαν ἦν προτροπὴ τοῦ τε κρατεῖν ἔθος καὶ ἥττης
ἀήθεια συνεχής τε στρατεία καὶ διηνεκεῖς μελέται καὶ μέγεθος ἡγεμονίας,
πρὸ δὲ πάντων Τίτος ἀεὶ πᾶσιν πανταχοῦ παρατυγχάνων. <311> Τό τε γὰρ
μαλακισθῆναι παρόντος καὶ συναγωνιζομένου Καίσαρος δεινὸν ἐδόκει, καὶ τῷ
καλῶς ἀγωνισαμένῳ μάρτυς αὐτὸς ὁ καὶ τιμήσων παρῆν· κέρδος δ' ἦν ἤδη καὶ
τὸ γνωσθῆναι Καίσαρι γενναῖον ὄντα. Διὰ τοῦτο πολλοὶ τῆς κατὰ σφᾶς ἰσχύος
ἀμείνους τῇ προθυμίᾳ διεφάνησαν. <312> Παραταξαμένων γοῦν κατὰ ταύτας τὰς
ἡμέρας τῶν Ἰουδαίων πρὸ τοῦ τείχους καρτερῷ στίφει καὶ διακοντιζομένων ἔτι
πόρρωθεν τῶν ταγμάτων ἑκατέρων Λογγῖνός τις τῶν ἱππέων ἐξαλλόμενος τῆς
Ῥωμαικῆς τάξεως ἐμπηδᾷ μέσῃ τῇ τῶν Ἰουδαίων φάλαγγι, <313> καὶ
διασκεδασθέντων πρὸς τὴν ἐμβολὴν δύο τοὺς γενναιοτάτους ἀναιρεῖ, τὸν μὲν
κατὰ στόμα πλήξας ὑπαντιάσαντα, τὸν δ' ἀνασπάσας ἐκ τοῦ προτέρου τὸ δόρυ
κατὰ πλευρὰν διαπείρει τραπόμενον, ἐκ μέσων τε τῶν πολεμίων ἄτρωτος εἰς
τοὺς σφετέρους ἔδραμεν. <314> Ὁ μὲν οὖν δι' ἀρετὴν ἐπίσημος ἦν, ζηλωταὶ δὲ
τῆς ἀνδρείας ἐγίνοντο πολλοί. <315> Καὶ Ἰουδαῖοι μὲν ἀμελοῦντες τοῦ παθεῖν
τὸ διαθεῖναι μόνον ἐσκόπουν, ὅ τε θάνατος αὐτοῖς ἐδόκει κουφότατος εἰ μετὰ
τοῦ κτεῖναί τινα τῶν πολεμίων προσπέσοι· <316> Τίτος δὲ τῆς τῶν στρατιωτῶν
ἀσφαλείας οὐχ ἧττον τοῦ κρατεῖν προυνόει, καὶ τὴν μὲν ἀπερίσκεπτον ὁρμὴν
ἀπόνοιαν λέγων, μόνην δ' ἀρετὴν τὴν μετὰ προνοίας καὶ τοῦ μηδὲν τὸν δρῶντα
παθεῖν, ἐν ἀκινδύνῳ τῷ κατὰ σφᾶς ἐκέλευσεν ἀνδρίζεσθαι.
| [5,7,3] <303> Titus transféra alors son camp à l'intérieur de l'enceinte, à
l'endroit appelé le « campement des Assyriens » ; il occupa tout
l'espace intermédiaire jusqu'au Cédron, mais de manière à être hors de
portée des flèches lancées du second mur. Il commença aussitôt ses
attaques. Mais les Juifs se partagèrent et défendirent avec vigueur le
rempart ; Jean et ses compagnons combattaient de la tour Antonia, du
portique septentrional du Temple et devant le tombeau même du roi
Alexandre ; quant aux troupes de Simon, elles s'établirent dans la
région voisine du monument du grand-prêtre Jean, et se fortifièrent
jusqu'à la porte par laquelle l'eau était amenée à la tour Hippicos. Ces
Juifs faisaient de fréquentes sorties hors des portes et livraient des
combats corps à corps ; bien que repoussés sur les murailles et
ayant le dessous dans ces rencontres, parce qu'il leur manquait la science
tactique des Romains, en revanche, dans les combats qu'ils livraient du
haut des murs, ils obtenaient l'avantage. Des deux adversaires, l'un était
fortifié par l'expérience, doublée de la force, l'autre par l'audace que
nourrissait la crainte et une endurance naturelle dans les revers. Il s'y
mêlait encore une espérance de salut pour les Juifs, de prompte victoire
pour les Romains. Ni les uns ni les autres n'étaient accessibles à la
fatigue ; ce n'était, tout le long du jour, qu'assauts, combats sur le
rempart, fréquentes sorties par détachements ; la lutte prenait tous les
aspects de la guerre. La nuit interrompait à peine les combattants qui
recommençaient dès l'aurore ; pour les uns et les autres, la nuit était
sans sommeil et plus terrible que le jour, les uns craignant à tous
moments la perte du rempart, les autres que les Juifs ne fissent irruption
dans les camps. Ainsi, des deux côtés, on passait la nuit en armes ; prêts
au combat dès les premiers rayons du jour.
Chez les Juifs, il y avait émulation à qui s'exposerait au premier rang
pour faire plaisir aux chefs. Simon, surtout, inspirait le respect et la
crainte ; chacun de ses subordonnés obéissait à ses ordres si exactement
qu'il eût été prêt au suicide, si le général l'eût ordonné. Du côté des
Romains, ce qui excitait les courages était l'habitude de la victoire,
l'ignorance de la défaite, de continuelles campagnes, des exercices
quotidiens, la grandeur de l'Empire et, plus que le reste Titus, sans
cesse présent partout. Laisser mollir son courage, quand Titus était là et
prenait sa part du combat, paraissait un crime ; il était d'ailleurs, pour
celui qui luttait vaillamment, un témoin et un juge tout ensemble : c'était
déjà un gain que de voir sa valeur connue de César. Aussi beaucoup, par
l'effet de leur zèle, se montrèrent supérieurs à leur propre force. Ainsi,
pendant ces journées où les Juifs formaient devant la muraille une force
redoutable et où les corps de troupes, placés à quelque distance,
combattaient de part et d'autre à coups de javelots, un cavalier de
l'armée romaine, nommé Longinus, bondit au milieu des rangs juifs ;
tandis que ce choc les disperse, il tue deux des plus braves ; il frappe
au visage l'un d'eux qui marche contre lui, puis, arrachant son javelot de
la plaie, perce le flanc du second qui fuyait alors, sans blessure, du
milieu des ennemis, il court rejoindre les siens. Ce soldat fut célébré
pour son courage, et beaucoup devinrent les émules de sa valeur. Quant aux
Juifs, indifférents à leurs propres souffrances, ils n'avaient d'autre
objet que de frapper : la mort leur paraissait plus légère si elle
survenait avec celle d'un ennemi. Cependant Titus songeait au salut de ses
soldats non moins qu'à la victoire : il appelait « désespoir » l'ardeur
irréfléchie, et véritable courage celui-là seul qui était accompagné de
prudence, sans dommage pour le combattant. Aussi exhortait-il ses soldats
à être braves sans mettre leur vie en péril.
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