[5,7,4] (4)<317> Προσάγει δ' αὐτὸς τοῦ βορείου τείχους τῷ μέσῳ πύργῳ τὴν ἑλέπολιν,
ἐν ᾧ τῶν Ἰουδαίων τις ἀνὴρ γόης ὄνομα Κάστωρ ἐλόχα μεθ' ὁμοίων δέκα, τῶν
λοιπῶν φυγόντων διὰ τοὺς τοξότας. <318> Οὗτοι μέχρι μέν τινος ὑπεπτηχότες
τοῖς θωρακίοις ἠρέμουν, λυομένου δὲ τοῦ πύργου διανίστανται, καὶ προτείνας
ὁ Κάστωρ τὰς χεῖρας ὡς ἱκετεύων δῆθεν ἐκάλει τὸν Καίσαρα καὶ τῇ φωνῇ
κατοικτιζόμενος ἐλεῆσαι σφᾶς παρεκάλει. <319> Πιστεύσας δ' ἐξ ἁπλότητος ὁ
Τίτος καὶ μετανοεῖν ἤδη τοὺς Ἰουδαίους ἐλπίσας, ἐπέχει μὲν τοῦ κριοῦ τὴν
ἐμβολὴν κωλύει τε τοξεύειν τοὺς ἱκέτας, λέγειν δ' ἐκέλευσεν ὅ τι βούλεται
τῷ Κάστορι. <320> Τοῦ δ' εἰπόντος ἐπὶ δεξιᾷ καταβῆναι θέλειν, ὁ Τίτος
συνήδεσθαι μὲν αὐτῷ τῆς εὐβουλίας ἔφη, συνήδεσθαι δὲ εἰ πάντες ταῦτα ἤδη
φρονοῦσι καὶ τῇ πόλει διδόναι τε πίστιν ἑτοίμως. <321> Τῶν δέκα δὲ οἱ
πέντε μὲν αὐτῷ συνυπεκρίνοντο τὴν ἱκετηρίαν, οἱ λοιποὶ δ' οὐκ ἄν ποτε
δουλεύσειν Ῥωμαίοις ἐβόων παρὸν ἐλευθέρους ἀποθανεῖν. <322> Καὶ μέχρι
πολλοῦ διαφερομένων ἐτρίβετο μὲν ἡ προσβολή, πέμπων δ' ὁ Κάστωρ πρὸς τὸν
Σίμωνα σχολῇ βουλεύεσθαι περὶ τῶν ἐπειγόντων ἔλεγεν, ὡς οὐκ ἐπ' ὀλίγον
αὐτὸς διαπαίζοι τὴν Ῥωμαίων ἀρχήν. ἅμα δὲ ταῦτα πέμπων καταφανὴς ἦν καὶ
τοὺς ἀπειθοῦντας ἐπὶ τὴν δεξιὰν παρακαλῶν. <323> Οἱ δὲ ὥσπερ ἀγανακτοῦντες
ὑπὲρ τὰ θωράκια διῄρουν τε τὰ ξίφη γυμνὰ καὶ τοὺς θώρακας αὑτῶν πλήξαντες
ὡς ἀπεσφαγμένοι κατέπεσον. <324> Θάμβος δὲ τὸν Τίτον καὶ τοὺς περὶ αὐτὸν
εἰσῄει τοῦ τῶν ἀνδρῶν παραστήματος, καὶ μὴ δυνάμενοι κάτωθεν ἀκριβῶς τὸ
γεγενημένον ἰδεῖν ἐθαύμαζόν τε τῆς εὐτολμίας αὐτοὺς καὶ τοῦ πάθους ἠλέουν.
<325> Τοξεύει δέ τις ἐν τούτῳ παρὰ τὴν ῥῖνα τὸν Κάστορα, κἀκεῖνος εὐθέως
ἀνασπάσας τὸ βέλος ἐπεδείκνυ τῷ Τίτῳ καὶ ὡς οὐ δίκαια πάσχων κατεμέμφετο.
Πρὸς δὲ τὸν βαλόντα σχετλιάσας Καῖσαρ ἔπεμπε παρεστῶτα τὸν Ἰώσηπον δοῦναι
τῷ Κάστορι δεξιάν. <326> Ἀλλ' ὁ μὲν οὔτ' αὐτὸς ἔφη προσελεύσεσθαι, φρονεῖν
γὰρ οὐδὲν ὑγιὲς τοὺς δεομένους, καὶ τοὺς ὡρμημένους τῶν φίλων κατέσχεν·
Αἰνείας δέ τις τῶν αὐτομόλων αὐτὸς ἔφη προσελεύσεσθαι. <327> Καὶ τοῦ
Κάστορος καλοῦντος, ὅπως δέξαιτό τις καὶ τὸ ἀργύριον ὃ φέροι μεθ' αὑτοῦ,
σπουδαιότερον ὁ Αἰνείας διαπετάσας τὸν κόλπον προσέδραμεν. <328> Ἀράμενος
δὲ ὁ Κάστωρ πέτραν ἐπαφίησιν αὐτῷ, καὶ τούτου μὲν διήμαρτε φυλαξαμένου,
τιτρώσκει δὲ στρατιώτην ἕτερον προσελθόντα. <329> Συννοήσας δὲ Καῖσαρ τὴν
ἀπάτην πρὸς βλάβης μὲν ἔγνω τὸν ἐν πολέμοις ἔλεον, τὸ γὰρ ἀπηνέστερον
ἧττον ὑποπίπτειν τῷ πανούργῳ, τὰς δ' ἐμβολὰς τῆς ἑλεπόλεως ὀργῇ τῆς χλεύης
ἐποιεῖτο δυνατωτέρας. <330> ὑποδιδόντα δὲ τὸν πύργον ἐμπιπρᾶσιν οἱ περὶ
τὸν Κάστορα, καὶ διὰ τῆς φλογὸς εἰς τὴν ὑπ' αὐτῷ κρυπτὴν ἁλλόμενοι πάλιν
δόξαν ἀνδρείας Ῥωμαίοις παρέσχον ὡς ῥίψαντες σφᾶς αὐτοὺς εἰς τὸ πῦρ.
| [5,7,4] <317> Lui-même il fait diriger l'hélépole contre la tour du milieu, sur
le rempart du nord. Un Juif fourbe, du nom de Castor, l'occupait avec dix
compagnons semblables à lui ; les autres défenseurs avaient fui devant les
flèches des archers. Ces Juifs effrayés se tinrent cois derrière les
mantelets ; puis, quand la tour s'ébranla, ils se relevèrent. Castor,
tendant les mains dans un geste de supplication, invoquait César d'une
voix lamentable, l'implorant d'avoir pitié de lui et de ses compagnons. La
droiture naturelle de Titus lui inspira confiance. Espérant que déjà les
Juifs commençaient à se repentir, il arrêta les coups du bélier et
défendit de lancer des flèches à ces suppliants. Il fit demander aussi à
Castor de dire ce qu'il voulait. Celui-ci déclara qu'il désirait venir à
composition ; Titus lui répondit qu'il se réjouissait avec lui de ce sage
dessein et que sa joie serait des plus vives si tous les Juifs, dès ce
moment, avaient la même intention ; dans ce cas, il était prêt à engager
sa parole envers la ville. Parmi les dix défenseurs, cinq feignirent de
joindre leurs supplications à celles de Castor ; les autres crièrent
qu’ils ne seraient jamais les esclaves des Romains quand il leur était
permis de mourir libres. Pendant cette longue discussion, l'attaque était
différée : Castor envoya donc un message à Simon, lui disant de délibérer
à loisir sur les affaires pressantes, car il emploierait lui-même quelque
temps à se jouer de l'Empire romain. Au moment même où il adressait ce
message, il semblait exhorter ses compagnons indociles à accepter le
principe des pourparlers. Ceux-ci, feignant la colère, brandirent leurs
épées nues au-dessus des mantelets et, frappant leurs cuirasses, tombèrent
comme s'ils s'étaient entretués. Titus et son entourage furent saisis
d'étonnement à la vue du courage de ces hommes, et comme ils ne pouvaient,
d'en bas, distinguer exactement ce qui se passait ils admirèrent leur
noblesse d'âme, et plaignirent leur malheur. Mais, à ce moment, un archer
atteignit Castor au nez ; aussitôt celui-ci, arrachant le trait, le montra
à Titus et se plaignit de l'indignité d'un pareil traitement. Titus
s'irrita contre le soldat qui avait lancé la flèche et chargea Josèphe,
qui se tenait auprès de lui, de porter à Castor l'assurance de sa foi.
Mais Josèphe refusa de faire cette démarche lui-même, car il n'attribuait
pas aux suppliants des intentions pures, et arrêta ceux des amis du prince
qui voulaient s'en charger. Cependant un transfuge du nom d'Énée déclara
qu'il irait. Et comme Castor appelait pour qu'on reçût aussi l'argent
qu'il portait sûr lui, Enée accourut, déployant un pan de sa robe. Alors
Castor, soulevant une pierre, la lui jeta ; elle manqua Enée, qui s'était
mis à couvert, mais blessa un autre soldat qui s'avançait. Comprenant
alors le stratagème, Titus reconnut qu'en guerre la pitié est nuisible et
que la sévérité est moins exposée aux fourberies. Irrité d'ailleurs de
cette moquerie, il fit redoubler avec plus de vigueur les coups de
l'hélépole. Quand la tour céda, Castor et ses compagnons l'incendièrent
et, du milieu des flammes, sautèrent dans le souterrain situé au-dessous.
Les Romains, en voyant qu'ils venaient de se jeter dans le feu, conçurent
de nouveau une haute opinion de leur valeur.
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