[5,7,1] VII. (1)<291> Τῇ δ' ἐπιούσῃ νυκτὶ ταραχὴ καὶ τοῖς Ῥωμαίοις ἐμπίπτει παράλογος.
<292> Τοῦ γὰρ Τίτου πύργους τρεῖς κατασκευάσαι κελεύσαντος
πεντηκονταπήχεις, ἵν' ἑκάστου χώματος ἐπιστήσας ἀπὸ τούτων τοὺς ἐπὶ τοῦ
τείχους τρέποιτο, συνέβη πεσεῖν αὐτομάτως ἕνα μέσης νυκτός. <293> Μεγίστου
δὲ ἀρθέντος ψόφου δέος ἐμπίπτει τῷ στρατῷ, καὶ τοὺς πολεμίους ἐπιχειρεῖν
σφίσι δόξαντες ἐπὶ τὰ ὅπλα πάντες ἔθεον. <294> Ταραχὴ δὲ τῶν ταγμάτων καὶ
θόρυβος ἦν, καὶ τὸ συμβὰν οὐδενὸς εἰπεῖν ἔχοντος ἐπὶ πλεῖστον ἀποδυρόμενοι
διεφέροντο μηδενός τε φαινομένου πολεμίου δι' ἀλλήλων ἐπτοοῦντο, <295> καὶ
τὸ σύνθημα μετὰ σπουδῆς ἕκαστος τὸν πλησίον ἐπηρώτα καθάπερ Ἰουδαίων
ἐμβεβληκότων εἰς τὰ στρατόπεδα, πανικῷ τε δείματι κυκλουμένοις παρεῴκεσαν,
ἄχρι μαθὼν τὸ συμβὰν Τίτος διαγγέλλειν ἐκέλευσε πᾶσι, καὶ μόλις ἐπαύσαντο
τῆς ταραχῆς.
| [5,7,1] VII.
1. <291> La nuit suivante, il se produisit parmi les Romains un étrange
désordre. Titus avait ordonné de construire trois tours de cinquante pieds
de haut, pour les dresser sur chaque retranchement, afin que l'on pût, de
leur sommet, mettre en fuite les défenseurs des remparts. Or, il arriva
qu'au milieu de la nuit l'une de ces tours s'abattit par accident. Au
fracas immense qui s'éleva, la terreur s’empare de l'armée se croyant
attaqués par les ennemis, tous les soldats couraient aux armes. Les
légions furent en proie au trouble et au tumulte nul ne pouvant dire ce
qui était arrivé, tous, dans l'incertitude, se portaient de divers côtés.
Comme aucun ennemi ne paraissait, ils s'effrayaient les uns les autres, et
chacun s'empressait de demander le mot d'ordre à son voisin, comme si les
Juifs avaient attaqué les camps. Ils ressemblaient à des hommes en proie à
une terreur panique, jusqu'au moment où Titus, apprenant ce qui s'était
passé, en fit publier la nouvelle dans toute l'armée ; mais il fallut du
temps pour que le trouble se calmât.
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