[5,6,5] (5)<284> Παυσάμενοι δὲ τῶν ἐκδρομῶν πρὸς ὀλίγον καὶ τοὺς Ῥωμαίους
ἐπιτηρήσαντες ἐσκεδασμένους ἐπὶ τὰ ἔργα καὶ κατὰ τὰ στρατόπεδα, καμάτῳ γὰρ
ἀναχωρῆσαι καὶ δέει τοὺς Ἰουδαίους ἠξίουν, ἐκθέουσι κατὰ τὸν Ἱππικὸν
πύργον διὰ πύλης ἀφανοῦς πάντες πῦρ τε τοῖς ἔργοις ἐπιφέροντες καὶ μέχρι
τῶν ἐρυμάτων ἐπὶ τοὺς Ῥωμαίους προελθεῖν ὡρμημένοι. <285> Πρὸς δὲ τὴν
κραυγὴν αὐτῶν οἵ τε πλησίον συνίσταντο ταχέως καὶ οἱ πόρρωθεν συνέθεον.
Ἔφθανε δ' ἡ Ἰουδαίων τόλμα τὴν Ῥωμαίων εὐταξίαν, καὶ τοὺς προεντυγχάνοντας
τρεψάμενοι προσέκειντο καὶ τοῖς συλλεγομένοις. <286> Δεινὴ δὲ περὶ τὰς
μηχανὰς συμπίπτει μάχη, τῶν μὲν ὑποπιμπράναι, τῶν δὲ κωλύειν βιαζομένων,
κραυγή τε παρ' ἀμφοτέρων ἀσήμαντος ἦν, καὶ πολλοὶ τῶν προαγωνιζομένων
ἔπιπτον. <287> Ἰουδαῖοι δ' ὑπερεῖχον ἀπονοίᾳ, καὶ τῶν ἔργων ἥπτετο τὸ πῦρ,
καταφλεγῆναί τ' ἂν ἐκινδύνευσε πάντα μετὰ τῶν ὀργάνων, εἰ μὴ τῶν ἀπ'
Ἀλεξανδρείας ἐπιλέκτων ἀντέστησαν οἱ πολλοὶ παρὰ τὴν σφετέραν ὑπόληψιν
ἀνδρισάμενοι· καὶ γὰρ τῶν ἐνδοξοτέρων διήνεγκαν κατὰ ταύτην τὴν μάχην·
μέχρι Καῖσαρ τοὺς τῶν ἱππέων δυνατωτάτους ἀναλαβὼν ἐμβάλλει τοῖς
πολεμίοις. <288> Καὶ δώδεκα μὲν αὐτὸς τῶν προμάχων ἀναιρεῖ, πρὸς δὲ τὸ
τούτων πάθος ἐγκλίνοντος τοῦ λοιποῦ πλήθους ἑπόμενος συνελαύνει πάντας εἰς
τὴν πόλιν κἀκ τοῦ πυρὸς διασώζει τὰ ἔργα. <289> Συνέβη δ' ἐν ταύτῃ τῇ μάχῃ
καὶ ζωγρηθῆναί τινα τῶν Ἰουδαίων, ὃν ὁ Τίτος ἀνασταυρῶσαι πρὸ τοῦ τείχους
ἐκέλευσεν, εἴ τι πρὸς τὴν ὄψιν ἐνδοῖεν οἱ λοιποὶ καταπλαγέντες. <290> Μετὰ
δὲ τὴν ἀναχώρησιν καὶ Ἰωάννης ὁ τῶν Ἰδουμαίων ἡγεμὼν πρὸ τοῦ τείχους
γνωρίμῳ τινὶ στρατιώτῃ διαλεγόμενος ὑπό τινος τῶν Ἀράβων κατὰ τοῦ στέρνου
τοξεύεται καὶ παραχρῆμα θνήσκει, μέγιστον τοῖς τε Ἰδουμαίοις πένθος καὶ
λύπην τοῖς στασιασταῖς ἀπολιπών· καὶ γὰρ κατά τε χεῖρα καὶ συνέσει
διάσημος ἦν.
| [5,6,5] <284> Alors les Juifs, cessant pour quelques moments leurs attaques,
après avoir observé que les Romains s'étaient dispersés autour de leurs
travaux et dans leurs camps, crurent que l'ennemi s'était retiré par
fatigue et par crainte ; ils s'élancent tous, près de la tour Hippicos,
par une poterne dissimulée ; ils portent le feu contre les ouvrages,
impatients de s'avancer jusqu'aux retranchements des Romains. Entendant
leurs cris, les soldats les plus voisins s'assemblent ; les plus éloignés
accourent à la hâte. Mais l'audace des Juifs eut le dessus sur la
discipline romaine ; ils mirent en fuite ceux qu'ils rencontrèrent d'abord
et s'attaquèrent aux groupes déjà formés. Un combat terrible s'engagea
autour des machines, les uns s'efforçant de les incendier, les autres d'y
mettre obstacle. Des deux côtés s'élevait une clameur confuse, et beaucoup
de ceux qui combattaient en avant furent tués. Les Juifs devaient leur
supériorité au désespoir. Déjà le feu prenait aux travaux, qui risquaient
d'être incendiés tout entiers avec les machines, sans la résistance d'une
nombreuse élite de soldats d'Alexandrie. Ceux-ci firent des prodiges de
valeur dépassant leur propre réputation : car, dans ce combat, ils
l'emportèrent sur des corps plus renommés que le leur. Enfin César,
prenant avec lui les plus vigoureux cavaliers, se jette sur les ennemis :
il tue de sa main douze combattants du premier rang ; à l'aspect de ce
massacre, le reste de la multitude recule. Titus les poursuit, les rejette
dans la ville et sauve ainsi les retranchements de l'incendie. Dans cette
bataille, un Juif fut capturé vivant ; Titus le fit mettre en croix devant
les remparts, espérant que ce spectacle épouvanterait les autres et ferait
fléchir leur courage. Après cette retraite, Jean, chef des Iduméens,
s'entretenait devant les murs avec un soldat qu'il connaissait ; la flèche
d'un Arabe l'atteignit en pleine poitrine et le tua sur le coup. Comme il
était remarquable tant par la force que par l'intelligence, sa mort
affligea beaucoup les Iduméens, et aussi les factieux.
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