[5,6,3] (3)<266> Ἰωάννης δὲ καίτοι χωρεῖν ἐπὶ τοὺς ἔξωθεν πολεμίους τῶν περὶ αὐτὸν
ὡρμημένων, δέει τοῦ Σίμωνος ἔμενεν. <267> Οὐ μὴν ὁ Σίμων ἠρέμει, καὶ γὰρ
ἦν ἐγγίων τῇ πολιορκίᾳ, τὰ δ' ἀφετήρια διίστησιν ἐπὶ τοῦ τείχους, ὅσα
Κέστιόν τε ἀφῄρηντο πρότερον καὶ τὴν ἐπὶ τῆς Ἀντωνίας φρουρὰν ἑλόντες
ἔλαβον. <268> Ἀλλὰ τούτων μὲν τοῖς πολλοῖς ἀχρεῖος ἡ κτῆσις ἦν δι'
ἀπειρίαν· ὀλίγοι δ' ὑπὸ τῶν αὐτομόλων διδαχθέντες ἐχρῶντο κακῶς τοῖς
ὀργάνοις, χερμάσι δὲ καὶ τόξοις τοὺς χωννύντας ἔβαλλον ἀπὸ τοῦ τείχους καὶ
κατὰ συντάξεις ἐκτρέχοντες αὐτοῖς συνεπλέκοντο. <269> Τοῖς δὲ ἐργαζομένοις
ἀπὸ μὲν τῶν βελῶν ἦν σκέπη γέρρα τῶν χαρακωμάτων ὑπερτεταμένα, τὰ δ'
ἀφετήρια πρὸς τοὺς ἐκθέοντας· θαυμαστὰ δὲ πᾶσι μὲν κατεσκεύαστο τοῖς
τάγμασι, διαφόρως δὲ τῷ δεκάτῳ βιαιότεροί τε ὀξυβελεῖς καὶ μείζονα
λιθοβόλα, δι' ὧν οὐ μόνον τὰς ἐκδρομὰς ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐπὶ τοῦ τείχους
ἀνέτρεπον. <270> Ταλαντιαῖοι μὲν γὰρ ἦσαν αἱ βαλλόμεναι πέτραι, δύο δὲ καὶ
πλείονας ᾔεσαν σταδίους· ἡ πληγὴ δ' οὐ τοῖς προεντυχοῦσι μόνον, ἐπὶ πολὺ
δὲ καὶ τοῖς μετ' ἐκείνους ἦν ἀνυπόστατος. <271> Οἵ γε μὴν Ἰουδαῖοι τὸ
πρῶτον ἐφυλάττοντο τὴν πέτραν· λευκὴ γὰρ ἦν, ὥστε μὴ τῷ ῥοίζῳ σημαίνεσθαι
μόνον, ἀλλὰ καὶ τῇ λαμπρότητι προορᾶσθαι. <272> Σκοποὶ οὖν αὐτοῖς ἐπὶ τῶν
πύργων καθεζόμενοι προεμήνυον, ὁπότε σχασθείη τὸ ὄργανον καὶ ἡ πέτρα
φέροιτο, τῇ πατρίῳ γλώσσῃ βοῶντες “ὁ υἱὸς ἔρχεται.” διίσταντο δὲ καθ' οὓς
ᾔει καὶ προκατεκλίνοντο, καὶ συνέβαινε φυλαττομένων ἄπρακτον διεκπίπτειν
τὴν πέτραν. <273> Ἀντεπινοοῦσι δὲ Ῥωμαῖοι μελαίνειν αὐτήν· τότε γὰρ οὐκέθ'
ὁμοίως προορωμένης εὐστόχουν καὶ πολλοὺς ἅμα βολῇ μιᾷ διέφθειρον. <274>
Ἀλλ' οὐδὲ κακούμενοι μετ' ἀδείας παρεῖχον Ῥωμαίοις ἐγείρειν τὰ χώματα,
πάσῃ δ' ἐπινοίᾳ καὶ τόλμῃ χρώμενοι καὶ νύκτωρ καὶ μεθ' ἡμέραν εἶργον.
| [5,6,3] <266> Mais Jean, tandis que ses compagnons voulaient s'élancer en hâte
contre les ennemis du dehors, restait inactif, par crainte de Simon.
Celui-ci ne se tenait pas en repos ; plus rapproché des assiégeants, il
disposa sur le rempart toute son artillerie, tant les machines autrefois
enlevées à Cestius que celles dont s'empara cette faction, quand elle prit
la garnison de la tour Antonia. Mais c'était là pour la plupart des
défenseurs une acquisition inutilisable, à cause de leur inexpérience ; un
petit nombre, instruits par les transfuges, se servaient assez mal de ces
machines. Ils lançaient du haut du rempart des pierres et des javelots sur
les Romains qui travaillaient aux terrassements, ou, sortant par groupes,
engageaient le combat avec eux. Les travailleurs romains employaient,
comme abris contre les traits, des claies tendues devant les
retranchements, et leurs machines s'opposaient aux sorties des assiégés.
Toutes les légions étaient admirablement pourvues de ces machines, en
particulier la dixième, dont les oxybtèles et les onagres étaient plus
forts, plus grands ; avec leurs projectiles, ils renversaient non
seulement les assaillants, mais atteignaient les défenseurs du rempart.
Les pierres ainsi lancées pesaient un talent et portaient à deux stades et
davantage : la force du coup était irrésistible non seulement pour les
premiers qui le recevaient, mais encore pour ceux qui étaient loin
derrière. D'abord, il est vrai, les Juifs se gardaient contre la chute des
pierres, car, étant blanches, elles ne se signalaient pas seulement par
leur sifflement, mais encore par leur éclat, visible de loin. Des vigies,
placées sur les tours, leur signalaient le projectile, chaque fois que la
machine se détendait et projetait la pierre, criant dans leur langue
maternelle : « Le fils part ! » Alors ceux que la pierre menaçait se
dispersaient et se couchaient ; grâce à ces précautions, il arrivait que
le projectile passât sans faire de mal. Les Romains eurent à leur tour
l'idée de le noircir : désormais on ne l'aperçut plus d'avance aussi
nettement, et les Romains atteignaient le but en tuant souvent d'un seul
coup beaucoup de Juifs. Mais quelque maltraités qu'ils fussent, ceux-ci ne
laissaient pas les Romains élever en sûreté leurs terrassements :
recourant à toutes sortes d'inventions et d'audacieuses tentatives, ils
les tenaient en haleine nuit et jour.
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