[5,6,2] (2)<258> Τῶν γε μὴν ἔνδον οὕτως διακειμένων ὁ Τίτος μετ' ἐπιλέκτων ἱππέων
περιιὼν ἔξωθεν ᾗ προσβάλλοι τοῖς τείχεσι κατεσκέπτετο. <259> Ἀπορουμένῳ δὲ
πάντοθεν, οὔτε γὰρ κατὰ τὰς φάραγγας ἦν προσιτὸν καὶ κατὰ θάτερα τὸ πρῶτον
τεῖχος ἐφαίνετο τῶν ὀργάνων στερεώτερον, ἐδόκει κατὰ τὸ Ἰωάννου τοῦ
ἀρχιερέως μνημεῖον προσβαλεῖν· <260> ταύτῃ γὰρ τό τε πρῶτον ἦν ἔρυμα
χθαμαλώτερον καὶ τὸ δεύτερον οὐ συνῆπτεν ἀμελησάντων καθὰ μὴ λίαν ἡ καινὴ
πόλις συνῴκιστο τειχίζειν, ἀλλ' ἐπὶ τὸ τρίτον ἦν εὐπέτεια, δι' οὗ τὴν ἄνω
πόλιν καὶ διὰ τῆς Ἀντωνίας τὸ ἱερὸν αἱρήσειν ἐπενόει. <261> Ἐν δὲ τούτῳ
περιιόντος αὐτοῦ τοξεύεταί τις τῶν φίλων, ὄνομα Νικάνωρ, κατὰ τὸν λαιὸν
ὦμον, ἔγγιον μετὰ τοῦ Ἰωσήπου προσελθὼν καὶ πειρώμενος εἰρηνικὰ τοῖς ἐπὶ
τοῦ τείχους, οὐ γὰρ ἄγνωστος ἦν, διαλέγεσθαι. <262> Διὰ τούτου τὰς ὁρμὰς
αὐτῶν ἐπιγνοὺς Καῖσαρ, εἰ μηδὲ τῶν ἐπὶ σωτηρίᾳ προσιόντων ἀπέχοιντο,
παροξύνεται πρὸς τὴν πολιορκίαν, ἅμα τε καὶ τοῖς τάγμασι δῃοῦν τὰ πρὸ τῆς
πόλεως ἠφίει καὶ συμφέροντας ἐκέλευσε τὴν ὕλην ἐγείρειν χώματα. <263>
Τριχῆ δὲ διατάξας τὴν στρατιὰν πρὸς τὰ ἔργα μέσους ἵστησι τῶν χωμάτων τούς
τε ἀκοντιστὰς καὶ τοξότας καὶ πρὸ τούτων τοὺς ὀξυβελεῖς καὶ καταπέλτας καὶ
τὰς λιθοβόλους μηχανάς, ὡς τάς τε ἐκδρομὰς εἴργοι τῶν πολεμίων ἐπὶ τὰ ἔργα
καὶ τοὺς ἀπὸ τοῦ τείχους κωλύειν πειρωμένους. <264> Κοπτομένων δὲ τῶν
δένδρων τὰ προάστεια μὲν ἐν τάχει γεγύμνωτο, συμφερομένων δ' ἐπὶ τὰ χώματα
τῶν ξύλων καὶ τῆς στρατιᾶς ἁπάσης ἐπὶ τὸ ἔργον ὡρμημένης οὐδὲ τὰ παρὰ τῶν
Ἰουδαίων ἠρέμει. <265> Τὸν μὲν οὖν δῆμον ἐν ἁρπαγαῖς ὄντα καὶ φόνοις
συνέβαινε τότε θαρρεῖν· ἀναπνεύσειν τε γὰρ περισπωμένων πρὸς τοὺς ἔξωθεν
ὑπελάμβανον καὶ λήψεσθαι παρὰ τῶν αἰτίων αὐτοὶ δίκας, εἰ Ῥωμαῖοι
περιγένοιντο.
| [5,6,2] <258> Telle était donc la situation à l'intérieur des murs quand Titus
fit au dehors une reconnaissance avec l'élite de sa cavalerie, cherchant
sur quel point il attaquerait les remparts. Partout il trouvait des motifs
de s'abstenir, car, du côté des ravins, la muraille n'était pas praticable
et, de l'autre, le premier mur paraissait assez fort pour défier les
machines. Il résolut donc de conduire l'attaque dans le voisinage du
tombeau du grand-prêtre Jean ; là, en effet, le premier rempart était plus
bas, et le second ne s'y rattachait pas, parce qu'on avait négligé de
fortifier ce point, la nouvelle ville n'étant pas encore très peuplée. Il
y avait d'ailleurs un accès facile au troisième rempart ; celui-ci une
fois occupé, il songeait à s'emparer de la ville haute et du Temple par la
forteresse Antonia. Pendant cette reconnaissance de Titus, un de ses amis,
nommé Nicanor, fut blessé d'une flèche à l'épaule gauche ; il s'était
avancé trop près des murs avec Josèphe, et, comme il n'était pas un
inconnu pour les défenseurs du rempart, il s'était efforcé de causer de la
paix avec eux. Jugeant de leur violence par ce fait qu'ils n'épargnaient
pas même des hommes dont la démarche avait pour objet leur salut, César
poussa avec plus d'ardeur les préparatifs du siège. Il autorisa les
légions à ravager les faubourgs et leur ordonna de réunir les matériaux
propres à la construction des terrassements. En vue de ces travaux, il
divisa ses forces en trois corps : au milieu, des soldats armés de
javelots et des archers ; devant eux, les scorpions, catapultes et
onagres, pour repousser les incursions des ennemis contre les ouvrages, et
les tentatives que feraient les défenseurs du rempart pour y mettre
obstacle. On coupa les arbres des faubourgs qui furent rapidement déboisés
: le bois fut transporté jusqu'aux terrassements et toute l'armée
s'empressa à cet ouvrage. Cependant, les Juifs ne restaient pas inactifs.
Le peuple, au milieu des pillages et des meurtres, reprenait alors courage
: il pensait qu'il allait pouvoir respirer, tandis que les autres
s'occuperaient des ennemis du dehors ; il espérait aussi obtenir le
châtiment des coupables au cas où les Romains seraient vainqueurs.
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