[5,5,1] V. (1)<184> Τὸ δ' ἱερὸν ἵδρυτο μέν, ὥσπερ ἔφην, ἐπὶ λόφου καρτεροῦ, κατ'
ἀρχὰς δὲ μόλις ἐξήρκει τὸ ἀνωτάτω χθαμαλὸν αὐτοῦ τῷ τε ναῷ καὶ τῷ βωμῷ· τὰ
γὰρ πέριξ ἀπόκρημνος ἦν καὶ κατάντης. <185> Τοῦ δὲ βασιλέως Σολομῶνος, ὃς
δὴ καὶ τὸν ναὸν ἔκτισεν, τὸ κατ' ἀνατολὰς μέρος ἐκτειχίσαντος, ἐπετέθη μία
στοὰ τῷ χώματι· καὶ κατά γε τὰ λοιπὰ μέρη γυμνὸς ὁ ναὸς ἦν. Τοῖς δ' ἑξῆς
αἰῶσιν ἀεί τι τοῦ λαοῦ προσχωννύντος ἀνισούμενος ὁ λόφος ηὐρύνετο. <186>
Διακόψαντες δὲ καὶ τὸ προσάρκτιον τεῖχος τοσοῦτον προσελάμβανον ὅσον
ὕστερον ἐπεῖχεν ὁ τοῦ παντὸς ἱεροῦ περίβολος. <187> Τειχίσαντες δ' ἐκ
ῥίζης τριχῆ κυκλόθεν τὸν λόφον καὶ μεῖζον ἐλπίδος ἐκπονήσαντες ἔργον, εἰς
ὃ μακροὶ μὲν ἐξαναλώθησαν αἰῶνες αὐτοῖς καὶ οἱ ἱεροὶ δὲ θησαυροὶ πάντες,
οὓς ἀνεπίμπλασαν οἱ παρὰ τῆς οἰκουμένης δασμοὶ πεμπόμενοι τῷ θεῷ, τούς τε
ἄνω περιβόλους καὶ τὸ κάτω ἱερὸν ἀμφεδείμαντο. <188> Τούτου τὸ
ταπεινότατον ἀπὸ τριακοσίων ἀνετειχίσαντο πηχῶν, κατὰ δέ τινας τόπους καὶ
πλείονος. Οὐ μέντοι πᾶν τὸ βάθος ἐφαίνετο τῶν θεμελίων· ἐπὶ πολὺ γὰρ
ἔχωσαν τὰς φάραγγας ἀνισοῦν βουλόμενοι τοὺς στενωποὺς τοῦ ἄστεος. <189>
Πέτραι δὲ τεσσαρακονταπήχεις τὸ μέγεθος ἦσαν τοῦ δομήματος· ἥ τε γὰρ
δαψίλεια τῶν χρημάτων καὶ τοῦ λαοῦ φιλοτιμία λόγου μείζονας ἐποιεῖτο τὰς
ἐπιβολάς, καὶ τὸ μηδὲ ἐλπισθὲν ἕξειν πέρας ἐπιμονῇ καὶ χρόνοις ἦν
ἀνύσιμον.
| [5,5,1] V.
1. <184> Le Temple était, comme je l'ai dit, bâti sur une forte éminence,
et c'est à peine si, à l’origine, le plateau qui la terminait suffit à
contenir le sanctuaire et l'autel<23>. Les pentes, tout alentour, étaient
escarpées. Mais quand le roi Salomon, qui d'ailleurs construisit le
Temple, entoura d'un mur le côté oriental de l'édifice, il établit un
portique sur le terrassement : de tous les autres côtés, le Temple restait
sans défense. Dans les âges qui suivirent, comme le peuple ajoutait sans
cesse de nouveaux remblais, la colline ainsi aplanie se trouva plus large.
On abattit ensuite le rempart septentrional, et cela fournit l'espace qui
fut plus tard occupé par toute l'enceinte du Temple. On entoura la
colline, depuis ses fondements, d'un triple rempart circulaire.
L'exécution de ce grand travail dépassa toute prévision : on y employa de
longs siècles et tous les trésors sacrés que fournissaient les tributs
envoyés à Dieu des diverses régions de l'univers. On construisit ainsi les
enceintes supérieures et le temple inférieur. La partie la plus basse de
ce dernier édifice fut, sur des terrassements, relevée de trois cents
coudées, ou plus encore en certains endroits. Cependant la profondeur des
fondations n'apparaissait pas tout entière car les Juifs avaient
fortement comblé les vallons, dans le dessein d'égaliser le sol des rues
de la ville. Des pierres de quarante coudées de longueur servirent à ces
substructions. L'abondance des ressources et la générosité du peuple
imprimaient aux projets une grandeur extraordinaire ; la patience et le
temps aidaient à la réalisation d'une espérance dont on n'osait pas même
concevoir le terme.
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