[5,2,4] (4)<71> Τῶν δ' ἀνὰ τὸ ἄστυ συρρηγνυμένων ἀδιαλείπτως τότε πρῶτον ἀνέπαυσεν
τὴν ἐπ' ἀλλήλοις ἔριν ὁ ἔξωθεν πόλεμος ἐξαίφνης πολὺς ἐπελθών· <72> καὶ
μετ' ἐκπλήξεως οἱ στασιασταὶ τοὺς Ῥωμαίους ἀφορῶντες στρατοπεδευομένους
τριχῆ κακῆς ὁμονοίας κατήρχοντο καὶ λόγον ἀλλήλοις ἐδίδοσαν, <73> τί
μένοιεν ἢ τί παθόντες ἀνέχοιντο τρία ταῖς ἀναπνοαῖς αὐτῶν ἐπιφρασσόμενα
τείχη, καὶ τοῦ πολέμου μετ' ἀδείας ἀντιπολίζοντος ἑαυτόν, οἱ δ' ὥσπερ
θεαταὶ καλῶν καὶ συμφόρων ἔργων καθέζοιντο τειχήρεις τὼ χεῖρε καὶ τὰς
πανοπλίας παρέντες; <74> “Καθ' αὑτῶν ἄρα γενναῖοι μόνον ἡμεῖς, ἐξεβόησαν,
Ῥωμαῖοι δὲ ἐκ τῆς ἡμετέρας στάσεως κερδήσουσιν ἀναιμωτὶ τὴν πόλιν.”
τούτοις ἀθροίζοντες ἀλλήλους παρεκρότουν, <75> καὶ τὰς πανοπλίας
ἁρπάσαντες αἰφνιδίως ἐπεκθέουσι τῷ δεκάτῳ τάγματι καὶ διὰ τῆς φάραγγος
ᾄξαντες μετὰ κραυγῆς ἐξαισίου τειχιζομένοις προσπίπτουσι τοῖς πολεμίοις.
<76> Οἱ δὲ πρὸς τὸ ἔργον διῃρημένοι καὶ διὰ τοῦτο τὰ πολλὰ τεθεικότες τῶν
ὅπλων, οὔτε γὰρ θαρρήσειν τοὺς Ἰουδαίους πρὸς ἐκδρομὴν ὑπελάμβανον καὶ
προθυμουμένων περισπασθήσεσθαι τὰς ὁρμὰς τῇ στάσει, <77> συνεταράχθησαν
ἀδοκήτως, καὶ τῶν ἔργων ἀφέμενοι τινὲς μὲν ἀνεχώρουν εὐθέως, πολλοὶ δ' ἐπὶ
τὰ ὅπλα θέοντες πρὶν ἐπιστραφῆναι πρὸς τοὺς ἐχθροὺς ἐφθάνοντο παιόμενοι.
<78> Προσεγίνοντο δὲ τοῖς Ἰουδαίοις ἀεὶ πλείους ἐπὶ τῷ κρατεῖν τοὺς
πρώτους τεθαρρηκότες, καὶ τῶν ὄντων πολλαπλασίους ἐδόκουν σφίσι τε καὶ
τοῖς πολεμίοις δεξιᾷ χρώμενοι τῇ τύχῃ. <79> Μάλιστα δὲ τοὺς ἐν ἔθει
συντάξεως ὄντας καὶ μετὰ κόσμου καὶ παραγγελμάτων πολεμεῖν εἰδότας ἀταξία
φθάσασα θορυβεῖ. Διὸ καὶ τότε προληφθέντες οἱ Ῥωμαῖοι ταῖς ἐμβολαῖς εἶκον.
<80> Καὶ ὁπότε μὲν ἐπιστραφεῖεν οἱ καταλαμβανόμενοι, τοῦ τε δρόμου τοὺς
Ἰουδαίους ἐπεῖχον καὶ διὰ τὴν ὁρμὴν ἧττον φυλαττομένους ἐτίτρωσκον, ἀεὶ δὲ
πληθυούσης τῆς ἐκδρομῆς μᾶλλον ταραττόμενοι τελευταῖον ἀπὸ τοῦ στρατοπέδου
τρέπονται. <81> Καὶ δοκεῖ τότε ἂν κινδυνεῦσαι τὸ τάγμα πᾶν, εἰ μὴ Τίτος
ἀγγελθὲν αὐτῷ τάχος ἐπεβοήθησε, καὶ πολλὰ ὀνειδίσας εἰς ἀνανδρίαν
ἐπιστρέφει μὲν τοὺς φεύγοντας, <82> αὐτὸς δὲ πλαγίοις τοῖς Ἰουδαίοις
προσπεσὼν μεθ' ὧν ἧκεν ἐπιλέκτων συχνοὺς μὲν ἀναιρεῖ, τιτρώσκει δὲ
πλείους, τρέπεται δὲ πάντας καὶ συνωθεῖ κατὰ τῆς φάραγγος. <83> Οἱ δ' ἐν
τῷ κατάντει πολλὰ κακωθέντες ὡς διεξέπεσον, ἄντικρυς ἐπιστρέφονται καὶ
μέσην ἔχοντες τὴν χαράδραν τοῖς Ῥωμαίοις διεμάχοντο. <84> Μέχρι μὲν δὴ
μέσης ἡμέρας οὕτως ἐπολέμουν, ὀλίγον δ' ἀπὸ μεσημβρίας ἐκκλίνοντος ἤδη,
Τίτος τοὺς μεθ' αὑτοῦ προσβοηθήσαντας καὶ τοὺς ἀπὸ τῶν σπειρῶν τοῖς
ἐκτρέχουσιν ἀντιπαρατάξας τὸ λοιπὸν τάγμα πρὸς τὸν τειχισμὸν ἀνέπεμπεν εἰς
τὴν ἀκρώρειαν.
| [5,2,4] <71> La rivalité mutuelle des factions, déchaînées sans fin dans la
ville, commença dès lors à s'apaiser, devant cette guerre étrangère qui
éclatait avec une soudaine violence. Les factieux voyaient avec effroi les
Romains établir leurs camps sur trois points ; ils commencèrent tristement
à se réconcilier, se demandèrent les uns aux autres ce qu'ils attendaient
et pourquoi ils laissaient trois retranchements peser sur leur poitrine.
Alors que l'invasion se fortifie comme une ville, en toute sécurité, ils
restent inactifs comme s'ils contemplaient des oeuvres belles et utiles,
enfermés dans leurs murailles, oubliant qu'ils ont des bras vigoureux et
des armes. « Nous sommes donc, s'écriaient-ils, courageux seulement contre
nous : les Romains gagneront à nos querelles de prendre la ville sans
effusion de sang ! » Rassemblés en foule, ils s'exhortaient les uns les
autres par ces paroles ; bientôt, ils saisissent leurs armes et font une
sortie soudaine contre la dixième légion. S'élançant à travers le vallon,
ils tombent avec d'immenses clameurs sur les ennemis qui construisaient un
mur. Ceux-ci, occupés au travail, étaient dispersés : ils avaient, la
plupart, pour cette tâche, déposé leurs armes, car ils pensaient que les
Juifs n'auraient pas la hardiesse de faire une sortie, et que, en
eussent-ils l’intention, la discorde briserait bientôt leur élan. Aussi
les Romains, surpris, furent-ils mis en désordre. Quelques-uns,
abandonnant leurs travaux, prirent la fuite ; beaucoup coururent à leurs
armes, mais, avant de pouvoir se retourner contre les ennemis, ils furent
frappés et tués. Les Juifs voyaient leur nombre sans cesse accru par de
nouveaux arrivants qu'encourageait le succès des premiers ; favorisés de
la Fortune, ils semblaient, à leurs propres yeux et à ceux des ennemis,
plus nombreux qu'ils n'étaient réellement. Ceux même qui avaient
l'habitude des combats bien ordonnés et qui savaient faire la guerre avec
méthode, en obéissant aux commandements, furent plus que les autres
troublés par cette irruption soudaine qui les avait surpris. Ainsi, sur
l'heure, les Romains décontenancés cédèrent à l'attaque. Mais à mesure que
se retiraient leurs troupes, elles arrêtaient les Juifs dans leur course
et les blessaient, tandis que ceux-ci, entraînés par leur élan, se
gardaient avec moins de précaution. Pourtant, comme la colonne de charge
grossissait toujours, les Romains, de plus en plus troublés, se trouvèrent
enfin loin du camp. Toute la légion, semble-t-il eût été en péril, si
Titus averti ne lui eût rapidement porté secours. Les reproches qu'il
n'épargne pas à leur lâcheté ramènent les fuyards ; lui-même, tombant de
flanc sur les Juifs avec les soldats d'élite qui l'accompagnaient, tue un
grand nombre d'ennemis, en blesse plus encore, les met tous en fuite et
les repousse dans le vallon. Mais eux, après avoir éprouvé des pertes
considérables sur la pente, gravissent la pente opposée, se retournent,
font face, et combattent les Romains dont le ravin les sépare. Le combat
dura ainsi jusqu'au milieu du jour mais un peu après midi, Titus mît en
ligne, pour briser les attaques, sa troupe de renfort et d'autres soldats
tirés des cohortes ; puis il renvoya le reste de la légion poursuivre le
travail du retranchement sur la hauteur.
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