[2,14] (190) Τίνες οὖν εἰσιν αἱ προρρήσεις καὶ ἀπαγορεύσεις; ἁπλαῖ τε
καὶ γνώριμοι. Πρώτη δ' ἡγεῖται ἡ περὶ θεοῦ λέγουσα, ὁ θεὸς ἔχει τὰ
σύμπαντα παντελὴς καὶ μακάριος, αὐτὸς αὑτῷ καὶ πᾶσιν αὐτάρκης, ἀρχὴ καὶ
μέσα καὶ τέλος οὗτος τῶν πάντων, ἔργοις μὲν καὶ χάρισιν ἐναργὴς καὶ παντὸς
οὗτινος φανερώτερος, μορφὴν δὲ καὶ μέγεθος (191) ἡμῖν ἄφατος· πᾶσα μὲν ὕλη
πρὸς εἰκόνα τὴν τούτου κἂν ᾖ πολυτελὴς ἄτιμος, πᾶσα δὲ τέχνη πρὸς μιμήσεως
ἐπίνοιαν ἄτεχνος. Οὐδὲν ὅμοιον οὔτ' εἴδομεν οὔτ' ἐπινοοῦμεν οὔτ' εἰκάζειν
ἐστὶν ὅσιον. (192) Ἔργα βλέπομεν αὐτοῦ φῶς οὐρανὸν γῆν ἥλιον ὕδατα ζῴων
γενέσεις καρπῶν ἀναδόσεις. Ταῦτα θεὸς ἐποίησεν οὐ χερσὶν οὐ πόνοις οὔ
τινων συνεργασομένων ἐπιδεηθείς, ἀλλ' αὐτοῦ θελήσαντος καλῶς ἦν εὐθὺς
γεγονότα. Τοῦτον θεραπευτέον ἀσκοῦντας ἀρετήν· τρόπος γὰρ θεοῦ θεραπείας
οὗτος ὁσιώτατος.
(193) Εἷς ναὸς ἑνὸς θεοῦ, φίλον γὰρ ἀεὶ παντὶ τὸ ὅμοιον, κοινὸς ἁπάντων
κοινοῦ θεοῦ ἁπάντων. Τοῦτον θεραπεύσουσιν μὲν διὰ παντὸς οἱ ἱερεῖς,
ἡγήσεται δὲ τούτων ὁ πρῶτος ἀεὶ κατὰ γένος. (194) Οὗτος μετὰ τῶν συνιερέων
θύσει τῷ θεῷ, φυλάξει τοὺς νόμους, δικάσει περὶ τῶν ἀμφισβητουμένων,
κολάσει τοὺς ἐλεγχθέντας. Ὁ τούτῳ μὴ πειθόμενος ὑφέξει δίκην ὡς εἰς θεὸν
αὐτὸν ἀσεβῶν. (195) Θύομεν τὰς θυσίας οὐκ εἰς μέθην ἑαυτοῖς, ἀβούλητον γὰρ
θεῷ τόδε, ἀλλ' εἰς σωφροσύνην. (196) Καὶ ἐπὶ ταῖς θυσίαις χρὴ πρῶτον ὑπὲρ
τῆς κοινῆς εὔχεσθαι σωτηρίας, εἶθ' ὑπὲρ ἑαυτῶν· ἐπὶ γὰρ κοινωνίᾳ γεγόναμεν
καὶ ταύτην ὁ προτιμῶν τοῦ καθ' αὑτὸν ἰδίου μάλιστα θεῷ κεχαρισμένος. (197)
Δέησις δ' ἔστω πρὸς τὸν θεόν, οὐχ ὅπως δῷ τἀγαθά, δέδωκεν γὰρ αὐτὸς ἑκὼν
καὶ πᾶσιν εἰς μέσον κατατέθεικεν, ἀλλ' ὅπως δέχεσθαι δυνώμεθα καὶ λαβόντες
φυλάττωμεν. (198) Ἁγνείας ἐπὶ ταῖς θυσίαις διείρηκεν ὁ νόμος ἀπὸ κήδους
ἀπὸ λέχους ἀπὸ κοινωνίας τῆς πρὸς γυναῖκα καὶ πολλῶν ἄλλων. (Ἃ μακρὸν ἂν
εἴη γράφειν. Τοιοῦτος μὲν ὁ περὶ θεοῦ καὶ τῆς ἐκείνου θεραπείας λόγος ἡμῖν
ἐστιν, ὁ δ' αὐτὸς ἅμα καὶ νόμος.)
(199) Τίνες δ' οἱ περὶ γάμων νόμοι; μῖξιν μόνην οἶδεν ὁ νόμος τὴν κατὰ
φύσιν τὴν πρὸς γυναῖκα καὶ ταύτην, εἰ μέλλοι τέκνων ἕνεκα γίνεσθαι. Τὴν δὲ
πρὸς ἄρρενας ἀρρένων ἐστύγηκεν καὶ θάνατος τοὐπιτίμιον, εἴ τις
ἐπιχειρήσειεν.
| [2,14] 190 Quelles sont donc les prescriptions et les défenses de notre loi ? Elles
sont simples et connues. En tête vient ce qui concerne Dieu : Dieu parlait et
bienheureux, gouverne l'univers ; il se suffit à lui-même et suffit à tous
les êtres ; il est le commencement, le milieu et la fin de toutes
choses ; il se manifeste par ses oeuvres et ses bienfaits, et rien
n'est plus apparent ; mais sa forme et sa grandeur sont pour nous
inexprimables. 191 Car toute matière, si précieuse soit-elle, est vile
pour imiter son image, et tout art perd ses moyens s’il cherche à la
rendre ; nous ne voyons, nous n'imaginons aucun être semblable et il est
impie de le représenter. 192 Nous contemplons ses oeuvres, la
lumière, le ciel, la terre, le soleil et la lune, les fleuves et la
mer, les animaux qui s'engendrent, les fruits qui croissent. Ces oeuvres,
Dieu les a créées, non de ses mains, non par des efforts pénibles, et sans
même avoir eu besoin de collaborateurs ; mais il les voulut, et
aussitôt elles furent comme il les avait voulues. C'est lui que tous
doivent suivre et servir en pratiquant la vertu ; car c'est la manière la
plus sainte de servir Dieu.
193 Il n'y a qu'un temple pour le Dieu un - car toujours le semblable aime
le semblable - commun à tous, comme Dieu est commun à tous. Les
prêtres passeront tout leur temps à le servir, et à leur tête sera
toujours le premier par la naissance. 194 Avec ses collègues, il fera des
sacrifices à Dieu, conservera les lois, jugera les contestations, châtiera
les condamnés. Si quelqu'un lui désobéit, il sera puni comme d'une impiété
à l'égard de Dieu même. 195 Nos sacrifices n’ont pas pour but de nous
enivrer – car Dieu déteste ces pratiques – mais de nous rendre sages. 196
Dans les sacrifices, nous devons prier d’abord pour le salut commun,
ensuite pour nous-même. Car nous sommes nés pour la communauté, et celui
qui la préfère à son propre intérêt sera le plus agréable à Dieu. 197 On
doit demander à Dieu non qu’il nous donne les biens – car il nous les a
donnés lui-même spontanément et les a mis à la disposition de tous – mais
que nous puissions les recevoir et les conserver après les avoir
reçus. 198 Des purifications en vue des sacrifices sont ordonnées par
la loi après un enterrement, un accouchement, après les rapports sexuels
et dans bien d’autres cas.
199 Quelles sont maintenant les prescriptions relatives au mariage ? La
loi ne connaît qu’une seule union, l’union naturelle de la femme, et
seulement si elle doit avoir pour but de procréer. Elle a en horreur
l’union entre mâles et punit de mort ceux qui l’entreprennent.
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