[2,15] (200) Γαμεῖν δὲ κελεύει μὴ προικὶ προσέχοντας μηδὲ βιαίοις
ἁρπαγαῖς μηδ' αὖ δόλῳ καὶ ἀπάτῃ πείσαντας, ἀλλὰ μνηστεύειν παρὰ τοῦ δοῦναι
κυρίου καὶ κατὰ συγγένειαν ἐπιτηδείου. (201) Γυνὴ χείρων, φησίν, ἀνδρὸς
εἰς ἅπαντα. Τοιγαροῦν ὑπακουέτω, μὴ πρὸς ὕβριν, ἀλλ' ἵν' ἄρχηται· θεὸς γὰρ
ἀνδρὶ τὸ κράτος ἔδωκεν. Ταύτῃ συνεῖναι δεῖ τὸν γήμαντα μόνῃ, τὸ δὲ τὴν
ἄλλου πειρᾶν ἀνόσιον. Εἰ δέ τις τοῦτο πράξειεν, οὐδεμία θανάτου
παραίτησις, οὔτ' εἰ βιάσαιτο παρθένον ἑτέρῳ προωμολογημένην, οὔτ' εἰ
πείσειεν γεγαμημένην. (202) Τέκνα τρέφειν ἅπαντα προσέταξεν, καὶ γυναιξὶν
ἀπεῖπεν μήτ' ἀμβλοῦν τὸ σπαρὲν μήτε διαφθείρειν ἀλλὰ ἢν φανείη τεκνοκτόνος
ἂν εἴη ψυχὴν ἀφανίζουσα καὶ τὸ γένος ἐλαττοῦσα. Τοιγαροῦν οὐδ' εἴ τις ἐπὶ
λέχους (203) φθορὰν παρέλθοι, καθαρὸς εἶναι τότε προσήκει. Καὶ μετὰ τὴν
νόμιμον συνουσίαν ἀνδρὸς καὶ γυναικὸς ἀπολούσασθαι· ψυχῆς γὰρ ἔχειν τοῦτο
μερισμὸν πρὸς ἄλλην χώραν ὑπέλαβεν· καὶ γὰρ ἐμφυομένη σώμασιν κακοπαθεῖ
καὶ τούτων αὖ θανάτῳ διακριθεῖσα. Διόπερ ἁγνείας ἐπὶ πᾶσι τοῖς τοιούτοις
ἔταξεν.
(204) Οὐ μὴν οὐδ' ἐπὶ ταῖς τῶν παίδων γενέσεσιν ἐπέτρεψεν εὐωχίας
συντελεῖν καὶ προφάσεις ποιεῖσθαι μέθης, ἀλλὰ σώφρονα τὴν ἀρχὴν εὐθὺς τῆς
τροφῆς ἔταξε. Καὶ γράμματα παιδεύειν ἐκέλευσεν τὰ περὶ τοὺς νόμους καὶ τῶν
προγόνων τὰς πράξεις ἐπίστασθαι, τὰς μὲν ἵνα μιμῶνται, τοῖς δ' ἵνα
συντρεφόμενοι μήτε παραβαίνωσι μήτε σκῆψιν ἀγνοίας ἔχωσι.
(205) Τῆς εἰς τοὺς τετελευτηκότας προυνόησεν ὁσίας οὐ πολυτελείαις
ἐνταφίων οὐ κατασκευαῖς μνημείων ἐπιφανῶν, ἀλλὰ τὰ μὲν περὶ τὴν κηδείαν
τοῖς οἰκειοτάτοις ἐπιτελεῖν, πᾶσι δὲ τοῖς παριοῦσι καὶ προσελθεῖν καὶ
συναποδύρασθαι. Καθαίρειν δὲ καὶ τὸν οἶκον καὶ τοὺς ἐνοικοῦντας ἀπὸ
κήδους, ἵνα πλεῖστον ἀπέχῃ τοῦ δοκεῖν καθαρὸς εἶναί τις φόνον ἐργασάμενος.
(206) Γονέων τιμὴν μετὰ τὴν πρὸς θεὸν δευτέραν ἔταξεν καὶ τὸν οὐκ
ἀμειβόμενον τὰς παρ' αὐτῶν χάριτας ἀλλ' εἰς ὁτιοῦν ἐλλείποντα
λευσθησόμενον παραδίδωσι. Καὶ παντὸς τοῦ πρεσβυτέρου τιμὴν ἔχειν τοὺς
νέους φησίν, ἐπεὶ πρεσβύτατον ὁ θεός. (207) Κρύπτειν οὐδὲν ἐᾷ πρὸς φίλους·
οὐ γὰρ εἶναι φιλίαν τὴν μὴ πάντα πιστεύουσαν. Κἂν συμβῇ τις ἔχθρα,
τἀπόρρητα λέγειν κεκώλυκε. Δικάζων εἰ δῶρα τις λάβοι, θάνατος ἡ ζημία.
Περιορῶν ἱκέτην (208) βοηθεῖν ἐνὸν ὑπεύθυνος. Ὃ μὴ κατέθηκέν τις οὐκ
ἀναιρήσεται, τῶν ἀλλοτρίων οὐδενὸς ἅψεται, τόκον οὐ λήψεται. (Ταῦτα καὶ
πολλὰ τούτοις ὅμοια τὴν πρὸς ἀλλήλους ἡμῶν συνέχει κοινωνίαν)
(209) Πῶς δὲ καὶ τῆς πρὸς ἀλλοφύλους ἐπιεικείας ἐφρόντισεν ὁ νομοθέτης,
ἄξιον ἰδεῖν, (φανεῖται γὰρ ἄριστα πάντων προνοησάμενος) ὅπως μήτε τὰ
οἰκεῖα διαφθείρωμεν μήτε φθονήσωμεν τοῖς μετέχειν τῶν ἡμετέρων
προαιρουμένοις.
| [2,15] 200 Elle ordonne de se marier sans se préoccuper de la dot, sans enlever
la femme de force, et, d’autre part, sans la décider par la ruse ou la
tromperie ; il faut demander sa main à celui qui est maître de l’accorder
et qui est qualifié par sa parenté. 201 La femme, dit la loi, est
inférieure à l’homme en toutes choses. Aussi doit-elle obéir non pour
s’humilier, mais pour être dirigée, car c’est à l’homme que Dieu a donné
la puissance. Le mari ne doit s’unir qu’à sa femme ; essayer de corrompre
la femme d’autrui est un péché. Si on le commettait on serait puni de mort
sans excuse, soit qu’on violentât une jeune fille déjà fiancée à un autre,
soit qu’on séduisît une femme mariée. 202 La loi a ordonné de nourrir
tous ses enfants et défendu aux femmes de se faire avorter ou de détruire
par un autre moyen la semence vitale ; car ce serait un infanticide de
supprimer une âme et d’amoindrir la race. C’est pourquoi également,
si l’on ose avoir commerce avec une accouchée, on ne peut être pur.
203 Même après les rapports légitimes du mari et de la femme la loi
ordonne des ablutions. Elle a supposé que l’âme contracte par là une
souillure étant passée en autre endroit ; car l’âme souffre par le fait
d’être logée par la nature dans le corps et aussi quand elle en est
séparée par la mort. Voilà pourquoi la loi a prescrit des
purifications pour tous les cas de ce genre.
204 La loi n’a pas prescrit, à l’occasion de la naissance des enfants,
d’organiser des festins et d’en faire un prétexte à s’enivrer. Mais
elle veut que la sagesse préside à leur éducation dès le début ; elle
ordonne de leur apprendre à lire, elle veut qu’ils vivent dans le commerce
des lois et sachent les actions de leurs aïeux, afin qu’ils imitent
celles-ci et que, nourris dans le culte de celles-là, ils ne les
transgressent pas et n’aient pas point de prétexte à les ignorer.
205 Elle a prévu aussi les devoirs à rendre aux morts, sans le luxe des
enterrements ni les édifices funéraires qui attirent les yeux ; mais
elle commet aux soins des funérailles les parents les plus proches, et
tous ceux qui passent devant un convoi funéraire doivent se joindre à
la famille et pleurer avec elle ; l’on doit purifier la maison et ses
habitants après la cérémonie (afin que l’auteur d’un meurtre soit
très loin de sembler pur.)
206 Le respect des parents vient au second rang, après le respect de
Dieu, dans les prescriptions de la loi ; et si on ne répond pas à
leurs bienfaits, si l’on manque le moins du monde, elle livre le coupable
à la lapidation. Elle veut que tout vieillard soit respecté par des
jeunes gens, car Dieu est la vieillesse suprême. 207 Elle défend
de rien cacher à ses amis, car elle n’admet point d’amitié sans confiance
absolue. Même si l’inimitié survient, il est défendu de dévoiler les
secrets. Si un juge reçoit des présents, il est puni de mort.
L’indifférence envers un suppliant qu’on pourrait secourir engage la
responsabilité. 208 On ne peut se saisir d’un objet qu’on n’a pas mis
en dépôt. On ne s’emparera d’aucun objet appartenant à autrui.
Le prêteur ne prendra pas d’intérêt. Ces prescription et beaucoup
d’autres analogues maintiennent les rapports qui nous unissent.
209 Le souci qu’a eu le législateur de l’équité envers les étrangers
mérite aussi d'être observé : on verra qu'il a pris les mesures Les plus
efficaces pour nous empêcher à la fois de corrompre nos coutumes
nationales et de repousser ceux qui désirent y participer.
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