[45] <228> Ταῦτα γράψας δοὺς τῷ στρατιώτῃ φέρειν συνεξέπεμψα τριάκοντα
τῶν Γαλιλαίων δοκιμωτάτους, ὑποθέμενος αὐτοῖς ἀσπάσασθαι μὲν ἐκείνους,
ἕτερον δὲ μηδὲν λέγειν. Ἔταξα δὲ καθ᾽ ἕκαστον αὐτῶν πιστῶν ὁπλιτῶν ἕνα
παραφυλάξοντα, μή τις τοῖς πεμφθεῖσιν ὑπ᾽ ἐμοῦ πρὸς τοὺς περὶ τὸν Ἰωνάθην
ὁμιλία γένηται. <229> Καὶ οἱ μὲν ἐπορεύθησαν. Οἱ δὲ περὶ τὸν Ἰωνάθην τῆς
πρώτης πείρας ἁμαρτόντες ἑτέραν ἐπιστολήν μοι τοιαύτην ἔπεμψαν· “Ἰωνάθης
καὶ οἱ σὺν αὐτῷ Ἰωσήπῳ χαίρειν. Παραγγέλλομέν σοι χωρὶς ὁπλιτῶν εἰς τρίτην
παραγενέσθαι πρὸς ἡμᾶς εἰς Γαβαρὼθ κώμην, ἵνα διακούσωμεν τῶν πρὸς Ἰωάννην
ἐγκλημάτων σοι γεγονότων.” Ταῦτα γράψαντες καὶ ἀσπασάμενοι τοὺς
Γαλιλαίους, <230> οὓς πεπόμφειν, ἀφίκοντο εἰς Ἰαφὰν κώμην μεγίστην οὖσαν
τῶν ἐν τῇ Γαλιλαίᾳ, τείχεσιν ὀχυρωτάτην καὶ πολλῶν οἰκητόρων μεστήν.
Ὑπηντίαζεν δὲ τὸ πλῆθος αὐτοὺς μετὰ γυναικῶν καὶ τέκνων καὶ κατεβόων
κελεύοντες ἀπιέναι καὶ μὴ φθονεῖν αὐτοῖς ἀγαθοῦ τοῦ στρατηγοῦ. <231>
Παρηρεθίζοντο δὲ ταῖς φωναῖς οἱ περὶ τὸν Ἰωνάθην, καὶ φανεροῦν μὲν τὴν
ὀργὴν οὐκ ἐτόλμων, οὐκ ἀξιώσαντες δ᾽ αὐτοὺς ἀποκρίσεως εἰς τὰς ἄλλας κώμας
ἐπορεύοντο. Ὅμοιαι δ᾽ ὑπήντων αὐτοῖς παρὰ πάντων αἱ καταβοήσεις
μεταπείσειν αὐτοὺς βοώντων οὐδένα περὶ τοῦ μὴ στρατηγὸν ἔχειν Ἰώσηπον.
<232> Ἄπρακτοι δὲ παρὰ τούτων ἀπελθόντες οἱ περὶ τὸν Ἰωνάθην εἰς Σέπφωριν
μεγίστην τῶν ἐν τῇ Γαλιλαίᾳ πόλιν ἀφικνοῦνται. Οἱ δ᾽ ἐντεῦθεν ἄνθρωποι
πρὸς Ῥωμαίους ταῖς γνώμαις ἀποβλέποντες, ἐκείνοις μὲν ὑπήντων, ἐμὲ δὲ οὔτε
ἐπῄνουν οὔτ᾽ ἐβλασφήμουν. <233> Παρὰ δὲ Σεπφωριτῶν εἰς Ἀσωχὶν καταβάντες
οἱ ἐντεῦθεν παραπλησίως τοῖς Ἰαφηνοῖς κατεβόων αὐτῶν. Οἱ δὲ τὴν ὀργὴν
οὐκέτι κατασχόντες κελεύουσιν τοῖς μετ᾽ αὐτῶν ὁπλίταις τύπτειν ξύλοις τοὺς
καταβοῶντας. Κατὰ Γάβαρα δὲ γενομένους ὑπαντιάζει μετὰ τρισχιλίων ὁπλιτῶν
ὁ Ἰωάννης. <234> Ἐγὼ δ᾽ ἐκ τῆς ἐπιστολῆς ἤδη συνεικώς, ὅτι διεγνώκασι πρός
με πολεμεῖν, ἀναστὰς ἀπὸ Χαβώλων μετὰ τρισχιλίων ὁπλιτῶν, καταλιπὼν ἐν τῷ
στρατοπέδῳ τὸν πιστότατον τῶν φίλων εἰς Ἰωτάπατα παρεγενόμην πλησίον αὐτῶν
εἶναι βουλόμενος ὅσον ἀπὸ τεσσαράκοντα σταδίων, καὶ γράφω πρὸς αὐτοὺς
τάδε· <235> “εἰ πάντως με πρὸς ὑμᾶς ἐλθεῖν βούλεσθε, διακόσιαι καὶ
τέσσαρες κατὰ τὴν Γαλιλαίαν εἰσὶν πόλεις καὶ κῶμαι. Τούτων εἰς ἣν θελήσετε
παραγενήσομαι χωρὶς Γαβάρων καὶ Γισχάλων· ἡ μὲν γὰρ πατρίς ἐστιν Ἰωάννου,
ἡ δὲ σύμμαχος αὐτῷ καὶ φίλη.”
| [45] <228> Je mis cette lettre entre les mains de ce cavalier et envoyai
avec lui trente des personnes des plus considérables de Galilée, avec
ordre de saluer seulement ces députés sans leur parler d'affaire
quelconque, et je leur donnai à chacun pour les accompagner un de ceux de
mes soldats sur lequel je comptais le plus, et à qui je commandai
d'observer soigneusement si ces galiléens n'entreraient point en discours
avec Jonathas. <229> Ces députés de Jérusalem se voyant ainsi trompés dans
leur espérance, m'écrivirent une autre lettre dont voici les mots :
« Jonathas et ses collègues, à Joseph salut : Nous vous ordonnons de venir
dans trois jours nous trouver à Gabara sans vous faire accompagner par des
gens de guerre, afin que nous prenions connaissance des crimes dont vous
avez accusé Jean. »
Après avoir reçu ces gentilshommes galiléens <230> et m'avoir écrit cette
lettre, ils vinrent à Japha, qui est le plus grand bourg du pays, le mieux
fermé de murailles, et extrêmement peuplé. Tous les habitants allèrent au
devant d'eux avec leurs femmes et leurs enfants en criant qu'ils
retournassent sans leur envier le bonheur dont ils jouissaient d'avoir un
gouverneur si homme de bien. <231> Jonathas et ses collègues, quoique fort
irrités de ces paroles, n'osèrent le témoigner ni rien leur répondre. Ils
s'en allèrent vers d'autres bourgs où ils furent reçus de la même sorte,
chacun criant qu'ils ne voulaient point d'autre gouverneur que Joseph.
<232> Ainsi n'ayant pu rien faire, ils allèrent à Séphoris. Comme ces
habitants sont affectionnés aux Romains, ils se contentèrent d'aller au
devant d'eux, et ne leur parlèrent de moi en aucune sorte. <233> Ils
passèrent de là à Azochim où ils furent reçus comme à Japha : et alors ne
pouvant plus retenir leur colère, ils commandèrent aux soldats qui les
accompagnaient de faire taire ces gens et de les chasser à coups de bâton.
Ils continuèrent leur chemin vers Gabara, où Jean les vint joindre avec
trois mille hommes de guerre. <234> Comme j'avais appris par leurs lettres
qu'ils étaient résolus à me perdre, je pris trois mille de mes soldats,
laissai le reste dans mon camp sous la conduite d'un de mes amis en qui je
me fiais entièrement, et m'en allai à Jotapata afin d'être près d'eux; car
il n'en est éloigné que de quarante stades. J'écrivis de ce lieu à ces
députés en cette sorte. <235> « Si vous voulez absolument que je vous
aille trouver, il y a dans la Galilée deux cent quatre bourgs ou villages ;
je me rendrai en celui qu'il vous plaira, excepté Gabara et Gischala,
dont l'un est le pays de Jean, et l'autre a une liaison très particulière avec lui. »
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