HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XX

Chapitre 3

  Chapitre 3

[20,3] III. <54> (1) δὲ τῶν Πάρθων βασιλεὺς Ἀρταβάνης αἰσθόμενος τοὺς σατράπας ἐπιβουλὴν ἐπ' αὐτὸν συντεθεικότας, μένειν παρ' αὐτοῖς ἀσφαλὲς οὐχ ὁρῶν ἔγνω πρὸς Ἰζάτην ἀπαίρειν, πόρον παρ' αὐτοῦ βουλόμενος σωτηρίας εὑρέσθαι καὶ κάθοδον εἰς τὴν ἀρχήν, εἰ δυνηθείη. <55> Καὶ δὴ ἀφικνεῖται συγγενῶν τε καὶ οἰκετῶν περὶ χιλίους τὸν ἀριθμὸν ἐπαγόμενος συντυγχάνει τε τῷ Ἰζάτῃ καθ' ὁδόν. <56> Αὐτός τε σαφῶς ἐκεῖνον ἐπιστάμενος, ὑπ' Ἰζάτου δὲ οὐ γινωσκόμενος, πλησίον καταστὰς πρῶτον μὲν κατὰ τὸ πάτριον προσεκύνησεν αὐτόν, εἶταβασιλεῦ, φησίν, μὴ περιίδῃς με τὸν σὸν ἱκέτην μηδ' ὑπερηφανήσῃς δεομένου· ταπεινὸς γὰρ ἐκ μεταβολῆς γενόμενος καὶ ἐκ βασιλέως ἰδιώτης τῆς σῆς ἐπικουρίας χρῄζω. <57> Βλέψον οὖν εἰς τὸ τῆς τύχης ἄστατον καὶ κοινὴν εἶναι νόμισον καὶ ὑπὲρ σαυτοῦ πρόνοιαν· ἐμοῦ γὰρ ἀνεκδικήτου περιοφθέντος ἔσονται θρασύτεροι πολλοὶ καὶ κατὰ τῶν ἄλλων βασιλέων. <58> μὲν ταῦτ' ἔλεγεν δακρύων καὶ τῇ κεφαλῇ κάτω νεύων, δὲ Ἰζάτης ὡς ἤκουσε τοὔνομα καὶ εἶδεν ἱκέτην αὐτῷ παρεστῶτα τὸν Ἀρταβάνην, κατεπήδησεν ἀπὸ τοῦ ἵππου καίθάρσησον, <59> εἶπεν, βασιλεῦ, μηδέ σε συγχείτω τὸ παρὸν ὡς ἀνήκεστον· ταχεῖα γὰρ ἔσται τῆς λύπης μεταβολή. Φίλον δέ με καὶ σύμμαχον εὑρήσεις κρείττω τῆς ἐλπίδος· γὰρ εἰς τὴν Πάρθων σε καταστήσω βασιλείαν πάλιν τῆς ἐμῆς ἐκστήσομαι.” (2)<60> Ταῦτα εἰπὼν ἀνεβίβαζεν τὸν Ἀρταβάνην ἐπὶ τὸν ἵππον, παρείπετο δ' αὐτὸς πεζὸς τιμὴν ἀπονέμων ταυτηνὶ ὡς ἂν μείζονι βασιλεῖ. Θεασάμενος δ' Ἀρταβάνης βαρέως ἤνεγκεν καὶ τὴν ἐφεστῶσαν αὐτῷ τύχην καὶ τιμὴν ἐπωμόσατο καταβήσεσθαι μὴ 'κείνου πάλιν ἀναβάντος καὶ προηγουμένου. <61> δὲ πεισθεὶς ἐπὶ τὸν ἵππον ἥλατο καὶ ἀγαγὼν αὐτὸν εἰς τὴν βασιλείαν πᾶσαν τιμὴν ἀπένειμεν ἔν τε συνεδρίαις καὶ ταῖς περὶ τὰς ἑστιάσεις προκατακλίσεσιν, οὐκ εἰς τὸ παρὸν αὐτοῦ τῆς τύχης ἀποβλέπων, ἀλλ' εἰς τὸ πρότερον ἀξίωμα, καί τι καὶ λογισμῷ διδούς, ὡς κοιναὶ τοῖς ἀνθρώποις αἱ μεταβολαὶ τῆς τύχης. <62> Γράφει τε πρὸς τοὺς Πάρθους πείθων αὐτοὺς τὸν Ἀρταβάνην ὑποδέξασθαι, πίστιν προτείνων τῆς τῶν πεπραγμένων ἀμνηστίας δεξιὰν καὶ ὅρκους καὶ μεσιτείαν τὴν αὐτοῦ. <63> Τῶν δὲ Πάρθων δέξασθαι μὲν αὐτὸν θέλειν οὐκ ἀρνουμένων, μὴ δύνασθαι δὲ λεγόντων διὰ τὸ τὴν ἀρχὴν ἑτέρῳ πεπιστευκέναι, Κίνναμος δ' ἦν ὄνομα τῷ παρειληφότι, καὶ δεδοικέναι, μὴ στάσις αὐτοὺς ἐκ τούτου καταλάβῃ, <64> μαθὼν τὴν προαίρεσιν αὐτῶν Κίνναμος ταύτην αὐτὸς γράφει τῷ Ἀρταβάνῃ, τέθραπτο γὰρ ὑπ' αὐτοῦ καὶ φύσει δ' ἦν καλὸς καὶ ἀγαθός, παρακαλῶν αὐτῷ πιστεύσαντα παραγενέσθαι τὴν ἀρχὴν ἀποληψόμενον τὴν αὐτοῦ. <65> Καὶ Ἀρταβάνης πιστεύσας παρῆν. Ὑπαντᾷ δ' αὐτῷ Κίνναμος καὶ προσκυνήσας βασιλέα τε προσαγορεύσας περιτίθησιν αὐτοῦ τῇ κεφαλῇ τὸ διάδημα ἀφελὼν τῆς ἑαυτοῦ. (3)<66> Καὶ Ἀρταβάνης οὕτω διὰ Ἰζάτου πάλιν εἰς τὴν ἀρχὴν καθίσταται πρότερον αὐτῆς ἐκπεσὼν διὰ τοὺς μεγιστᾶνας. Οὐκ ἐγένετο μὴν ἀμνήμων τῶν εἰς αὐτὸν εὐεργεσιῶν, ἀλλ' ἀντιδωρεῖται τὸν Ἰζάτην ταῖς μεγίσταις τιμαῖς παρ' αὐτοῖς· <67> Τήν τε γὰρ τιάραν ὀρθὴν ἐπέτρεψεν αὐτῷ φορεῖν καὶ ἐπὶ κλίνης χρυσῆς καθεύδειν, ἅπερ μόνων ἐστὶ γέρα καὶ σημεῖα τῶν Πάρθων βασιλέων. <68> Ἔδωκεν δὲ καὶ χώραν πολλὴν αὐτῷ κἀγαθὴν τοῦ τῶν Ἀρμενίων βασιλέως ἀποτεμόμενος, Νίσιβις δέ ἐστιν ὄνομα τῇ γῇ, καὶ ἐν αὐτῇ πρότερον Μακεδόνες ἐκτίσαντο πόλιν Ἀντιόχειαν, ἣν Ἐπιμυγδονίαν προσηγόρευσαν. Ταύταις μὲν δὴ ταῖς τιμαῖς Ἰζάτης ὑπὸ τοῦ τῶν Πάρθων βασιλέως ἐτιμήθη. (4)<69> Μετ' οὐ πολὺν δὲ χρόνον Ἀρταβάνης τελευτᾷ τὴν βασιλείαν τῷ παιδὶ Οὐαρδάνῃ καταλιπών. Οὗτος δὴ πρὸς τὸν Ἰζάτην ἀφικόμενος ἔπειθεν αὐτὸν μέλλων πρὸς Ῥωμαίους πόλεμον ἐκφέρειν συστρατεύεσθαι καὶ συμμαχίαν ἑτοιμάζειν. <70> Οὐ μὴν ἔπειθεν· γὰρ Ἰζάτης τὴν Ῥωμαίων δύναμίν τε καὶ τύχην ἐπιστάμενος ἀδυνάτοις αὐτὸν ἐνόμιζεν ἐπιχειρεῖν. <71> Ἔτι τε πεπομφὼς πέντε μὲν τὸν ἀριθμὸν υἱοὺς τὴν ἡλικίαν νέους γλῶτταν τὴν παρ' ἡμῖν πάτριον καὶ παιδείαν ἀκριβῶς μαθησομένους, τὴν δὲ μητέρα προσκυνήσουσαν τὸ ἱερόν, ὡς προεῖπον, ὀκνηρότερος ἦν καὶ τὸν Οὐαρδάνην ἐκώλυεν συνεχῶς διηγούμενος τὰς Ῥωμαίων δυνάμεις τε καὶ πράξεις, διὰ τούτων οἰόμενος αὐτὸν φοβήσειν καὶ παύσειν ἐπιθυμοῦντα τῆς ἐπ' αὐτοὺς στρατείας. <72> Παροξυνθεὶς δ' ἐπὶ τούτοις Πάρθος πόλεμον εὐθὺς πρὸς Ἰζάτην κατήγγειλεν. Οὐ μὴν ἔλαβεν οὐδὲ τῆς ἐπὶ τούτῳ στρατείας ὄνησιν τοῦ θεοῦ τὰς ἐλπίδας αὐτοῦ πάσας ὑποτεμόντος· <73> μαθόντες γὰρ οἱ Πάρθοι τὴν διάνοιαν τοῦ Οὐαρδάνου καὶ ὡς ἐπὶ Ῥωμαίους στρατεύειν ἔκρινεν, αὐτὸν μὲν ἀναιροῦσιν, τὴν ἀρχὴν δὲ τῷ ἀδελφῷ Κοτάρδῃ παρέδοσαν. <74> Καὶ τοῦτον δὲ μετ' οὐ πολὺν χρόνον ἐξ ἐπιβουλῆς τελευτήσαντα διαδέχεται Οὐολογέσης ἀδελφός, ὃς δὴ καὶ τοῖς ὁμοπατρίοις δυσὶν ἀδελφοῖς δυναστείας ἐπίστευσεν, Πακόρῳ μὲν τῷ καὶ πρεσβυτέρῳ τὴν Μήδων, Τιριδάτῃ δὲ τῷ νεωτέρῳ τὴν Ἀρμενίαν. [20,3] III. <54> 1. Artabane, roi des Parthes, s'aperçut que les satrapes complotaient contre lui et, voyant qu'il n'était pas en sécurité avec eux, décida de s'en aller chez Izatès dans l'intention d'obtenir de lui les moyens d'assurer son salut, et de rentrer si possible dans son royaume. <55> Il arriva donc chez Izatès, entouré d'environ mille parents et serviteurs, et le rencontra en route ; il le connaissait parfaitement sans être connu de lui. <56> S'approchant d'lzatès, il se prosterna d'abord devant lui selon l'habitude de son pays, puis : « O roi, lui dit-il, ne méprise pas ton suppliant et ne dédaigne pas ma prière. Humilié par mon changement de fortune et devenu de roi simple particulier, j'ai besoin de ton secours. Considère donc l'instabilité de la fortune ; <57> pense que le malheur est chose commune à nous deux et sois prévoyant pour toi-même ; car si tu dédaignes de me venger, nombreux seront ceux qui s'enhardiront, contre les autres rois. » <58> Il disait cela en pleurant et en baissant la tête. Izatès, en apprenant son nom et en voyant que celui qui se tenait en suppliant devant lui et se lamentait ainsi était Artabane, sauta rapidement à bas de son cheval. « Prends courage: lui dit-il, ô roi, et que la présente calamité ne te bouleverse pas comme si elle était irréparable : ton chagrin se changera rapidement en joie. Tu trouveras en moi un ami et un allié meilleur que tu ne l'espérais ; en effet, où je te réinstallerai dans le royaume des Parthes, ou je perdrai le mien ». <60> 2. Avant ainsi parlé, il fit monter Artabane à cheval et l'accompagna lui-même à pied pour lui rendre cet hommage comme à un roi plus grand que lui. Mais Artabane, voyant cela, ne put le supporter et jura par la fortune et la gloire qu'il avait à présent, qu'il descendrait de cheval si l'autre n'y montait aussitôt et ne le précédait. Izatès, déférant à son désir, sauta à cheval, et l'ayant amené au palais royal, lui rendit tous les honneurs dans les assemblées <61> et lui attribua la place la plus élevée dans les festins, sans avoir égard à sa fortune présente, mais en raison de sa dignité passée et en considérant que les vicissitudes de la fortune sont communes à tous les hommes. <62> Il écrivit aussi aux Parthes pour leur conseiller de recevoir Artabane, en leur offrant sa foi, ses serments et sa médiation pour les assurer qu'on oublierait leurs actes. Les Parthes ne refusèrent pas de recevoir Artabane, <63> mais dirent qu'il ne leur était guère possible de le faire parce que le pouvoir avait été confié à un autre - celui qui le possédait s'appelait Cinname - et qu'ils craignaient qu'une guerre n'en résultât. <64> Cinname, apprenant leur volonté, écrivit lui-même à Artabane, car il avait été élevé par lui et sa nature était belle et loyale ; il l'invita à se lier à lui et à venir reprendre son royaume. Artabane se fia à lui et revint. <65> Cinname vint à sa rencontre, se prosterna en le saluant du titre de roi et, enlevant, le diadème de sa tête, le mit sur celle d'Artabane. <66> 3. Ainsi, grâce à Izatès, Artabane fut rétabli sur le trône d'où les grands l'avaient naguère précipité. Il ne fut pas ingrat pour les services qu'il avait reçus et il en récompensa Izatès par les plus grands honneurs : <67> il lui permit de porter la tiare droite et de coucher dans un lit d'or, alors que cet honneur et cet insigne sont réservés aux seuls rois des Parthes. <68> Il lui donna aussi un grand pays fertile qu'il détacha des possessions du roi d'Arménie. Ce pays s'appelle Nisibis. Les Macédoniens y fondèrent autrefois la ville d'Antioche qu'ils nommèrent Epimygdonienne. Tels furent les honneurs dont Izatès fut gratifié par le roi des Parthes. <69> 4. Peu après, Artabane mourut en laissant le trône à son fils Vardane. Celui-ci se rendit auprès d'Izatès et essaya de le convaincre, comme il était sur le point de faire la guerre aux Romains, de s'allier avec lui et de lui fournir son appui. <70> Mais il ne le convainquit point, car Izatès connaissait la puissance et la fortune des Romains et croyait l'entreprise impossible. <71> De plus, il avait envoyé cinq de ses fils encore jeunes pour apprendre avec soin notre langue nationale et recevoir notre éducation, et il avait aussi envoyé, comme je l'ai dit auparavant, sa mère se prosterner au Temple ; il était donc assez hésitant et détournait Vardane d'agir, en lui décrivant sans cesse la force et les exploits des Romains, pensant ainsi l'effrayer et le faire renoncer à ses projets d'expédition contre eux. <72> Le Parthe, irrité de cela, déclara immédiatement la guerre à Izatès ; mais il ne retira aucun profit de cette entreprise, car Dieu anéantit toutes ses espérances. <73> En effet, lorsque les Parthes apprirent les projets de Vardane et sa décision de combattre les Romains, ils se débarrassèrent de lui et donnèrent le pouvoir à son frère Cotardès. Celui-ci mourut peu après, victime d'un complot et eut pour héritier son frère Vologèse, qui confia à ses deux frères de père de grands gouvernements : Pacorus, l'aîné, eut la Médie, et Tiridate (14), le cadet, eut l'Arménie.


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Dernière mise à jour : 16/07/2008