HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XVI

Chapitre 5

  par. 4

[16,5,4] (4) <150> Τοῖς μὲν οὖν ἄλλοις ἐπέρχεται θαυμάζειν τὸ διεστὸς τῆς ἐν τῇ φύσει προαιρέσεως.Ὅταν μὲν γὰρ εἰς τὰς φιλοτιμίας καὶ τὰς εὐεργεσίας ἀπίδωμεν, αἷς ἐκέχρητο πρὸς ἅπαντας ἀνθρώπους, οὐκ ἔστιν ὅπως οὐκ ἄν τις αὐτὸν καὶ τῶν ἔλαττον τετιμημένων ἠρνήθη μὴ συνομολογεῖν εὐεργετικωτάτῃ κεχρῆσθαι τῇ φύσει. <151> Ὅταν δὲ εἰς τὰς τιμωρίας καὶ ἀδικίας, ἃς εἰς τοὺς ἀρχομένους καὶ τοὺς οἰκειοτάτους ἐπεδείξατο βλέψῃ καὶ καταμάθῃ τὸ σκληρὸν καὶ τὸ δυσπαράκλητον τοῦ τρόπου, νικηθήσεται θηριώδη δοκεῖν καὶ πάσης μετριότητος ἀλλότριον. <152> Ἔνθεν καὶ διάφορόν τινα καὶ μαχομένην ἐπ' αὐτῷ νομίζουσιν γενέσθαι τὴν προαίρεσιν. Ἐγὼ δ' οὐχ οὕτως ἔχων μίαν αἰτίαν ἀμφοτέρων τούτων ὑπολαμβάνω. <153> Φιλότιμος γὰρ ὢν καὶ τούτου τοῦ πάθους ἡττημένος ἰσχυρῶς, προήγετο μὲν εἰς μεγαλοψυχίαν, εἴ που μνήμης εἰς αὖθις κατὰ τὸ παρὸν εὐφημίας ἐλπὶς ἐμπέσοι. <154> Ταῖς δὲ δαπάναις ὑπὲρ δύναμιν χρώμενος ἠναγκάζετο χαλεπὸς εἶναι τοῖς ὑποτεταγμένοις. Τὰ γὰρ εἰς οὓς ἐδαπάνα πολλὰ γενόμενα κακῶν ποριστὴν ἐξ ὧν ἐλάμβανεν ἐποίει. <155> καὶ συνειδὼς ἐφ' οἷς ἠδίκει τοὺς ὑποτεταγμένους μισούμενον ἑαυτὸν τὸ μὲν ἐπανορθοῦσθαι τὰς ἁμαρτίας οὐ ῥᾴδιον ἐνόμιζεν. Οὐδὲ γὰρ εἰς τὰς προσόδους λυσιτελὲς ἦν. Ἀντεφιλονείκει δὲ τὴν δύσνοιαν αὐτὴν εὐπορίας ἀφορμὴν ποιούμενος. <156> Περί γε μὴν τοὺς οἰκείους, εἴ τις λόγῳ μὴ θεραπεύοι τὸ δοῦλον ἐξομολογούμενος δόξειεν εἰς τὴν ἀρχήν τι παρακινεῖν, οὐχ ἱκανὸς ἑαυτοῦ κρατεῖν ἐγίνετο καὶ διεξῆλθεν ὁμοῦ συγγενεῖς καὶ φίλους ἴσα πολεμίοις τιμωρούμενος ἐκ τοῦ μόνος ἐθέλειν τετιμῆσθαι τὰς τοιαύτας ἁμαρτίας ἀναλαμβάνων. <157> Μαρτύριον δέ μοι τούτου τοῦ πάθους, ὅτι μέγιστον περὶ αὐτὸν ἦν, καὶ τὰ γινόμενα κατὰ τὰς Καίσαρος καὶ Ἀγρίππα καὶ τῶν ἄλλων φίλων τιμάς. Οἷς γὰρ ἐθεράπευεν τοὺς κρείττονας, τούτοις καὶ αὐτὸς ἠξίου θεραπεύεσθαι καὶ τὸ κάλλιστον ὧν ᾤετο παρέχων ἐν τῷ διδόναι τὴν τοῦ τυχεῖν τῶν ὁμοίων ἐπιθυμίαν ἐδήλου. <158> Τό γε μὴν Ἰουδαίων ἔθνος ἠλλοτρίωται νόμῳ πρὸς πάντα τὰ τοιαῦτα καὶ συνείθισται τὸ δίκαιον ἀντὶ τοῦ πρὸς δόξαν ἠγαπηκέναι. Διόπερ οὐκ ἦν αὐτῷ κεχαρισμένον, ὅτι μὴ δυνατὸν εἰκόσιν ναοῖς τοιούτοις ἐπιτηδεύμασιν κολακεύειν τοῦ βασιλέως τὸ φιλότιμον. <159> Αἰτία μὲν αὕτη μοι δοκεῖ τῆς Ἡρώδου περὶ μὲν τοὺς οἰκείους καὶ συμβούλους ἁμαρτίας, περὶ δὲ τοὺς ἔξω καὶ μὴ προσήκοντας εὐεργεσίας. [16,5,4] <150> 4. Il est arrivé aux autres historiens de s’étonner de la diversité des penchants naturels d’Hérode. Lorsque nous considérons ses dons et les bienfaits qu’il a prodigués à tous les hommes, il n’y a pas moyen que même ceux qui l’estiment le moins refusent de lui reconnaître une nature très généreuse ; <151> mais si l’on considère ses rigueurs et ses iniquités à l’égard de ses sujets et de ses proches, si l’on observe combien son caractère a été dur et inexorable, on le juge nécessairement comme un être féroce et étranger à tout sentiment de modération. <152> On en conclut qu’il y avait en lui comme deux volontés différentes et contradictoires. Quant à moi, je suppose que ces traits si divers procèdent à une seule et même cause. <153> En effet, comme il était avide de gloire, et dominé par cette passion, il était incité à la prodigalité dès qu’il concevait l’espoir de laisser un grand souvenir à la postérité ou d’obtenir immédiatement une bonne renommée. <154> Mais parce qu’il dépensait au delà de ses ressources, il était forcé de se montrer dur envers ses sujets. La multiplicité même de ses prodigalités faisait de lui un percepteur cruel ; <155> ayant conscience que ses injustices envers ses sujets provoquaient leur haine, il jugeait difficile de réparer ses fautes — ce qui eût compromis ses revenus — et, bien au contraire, il rendait à ses sujets haine pour haine, tirant même de leur malveillance une nouvelle occasion de remplir ses coffres. <156> En ce qui concerne ses familiers, si l’un d’eux ne le flattait pas en paroles en se reconnaissant son esclave ou paraissait exciter quelque trouble contre son pouvoir, il était incapable de se maîtriser ; il ne cessait de châtier à la fois ses parents et ses « amis » autant que ses ennemis, ne reculant devant aucune rigueur parce qu’il voulait être seul honoré. <157> Ce qui prouve que c’était là sa passion la plus forte, ce sont les hommages qu’il multipliait envers l’empereur, Agrippa et ses autres amis ; car c’était les honneurs accordés par lui à de plus puissants qu’il voulait se voir rendre à lui-même, et en leur donnant, ce qu’il croyait de mieux, il montrait son désir d’être traité de même. <158> Mais le peuple juif, lui, est incliné par sa loi à haïr ces choses et a l’habitude d’aimer la justice plutôt que la gloriole ; aussi n’était-il guère en faveur auprès d’Hérode, dont il ne pouvait flatter l’ambition par des statues, des temples et des dédicaces analogues. <159> Telle me parait la raison des violences d’Hérode à l’égard de ses familiers, et de ses conseillers, aussi bien que de ses bienfaits envers des étrangers et ceux qui ne le touchaient en rien.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 29/11/2007