[16,6,1] VI.
(1) <160> Τοὺς δὲ κατὰ τὴν Ἀσίαν Ἰουδαίους καὶ ὅσους ἡ πρὸς Κυρήνῃ Λιβύη
κατέσχεν ἐκάκουν αἱ πόλεις, τῶν μὲν πρότερον βασιλέων ἰσονομίαν αὐτοῖς
παρεσχημένων, ἐν δὲ τῷ τότε δι' ἐπηρείας ἐχόντων τῶν Ἑλλήνων αὐτούς, ὡς
καὶ χρημάτων ἱερῶν ἀφαίρεσιν ποιεῖσθαι καὶ καταβλάπτειν ἐν τοῖς ἐπὶ
μέρους. <161> Πάσχοντες δὲ κακῶς καὶ πέρας οὐδὲν εὑρίσκοντες τῆς τῶν
Ἑλλήνων ἀπανθρωπίας ἐπρεσβεύσαντο παρὰ Καίσαρα καὶ περὶ τούτων. Ὁ δ'
αὐτοῖς τὴν αὐτὴν ἰσοτέλειαν ἔδωκεν γράψας τοῖς κατὰ τὰς ἐπαρχίας, ὧν
ὑπετάξαμεν τὰ ἀντίγραφα μαρτύρια τῆς διαθέσεως, ἣν ἔσχον ὑπὲρ ἡμῶν ἄνωθεν
οἱ κρατοῦντες.
(2) <162> « Καῖσαρ Σεβαστὸς ἀρχιερεὺς δημαρχικῆς ἐξουσίας λέγει. Ἐπειδὴ τὸ
ἔθνος τὸ τῶν Ἰουδαίων εὐχάριστον εὑρέθη οὐ μόνον ἐν τῷ ἐνεστῶτι καιρῷ ἀλλὰ
καὶ ἐν τῷ προγεγενημένῳ καὶ μάλιστα ἐπὶ τοῦ ἐμοῦ πατρὸς αὐτοκράτορος
Καίσαρος πρὸς τὸν δῆμον τὸν Ῥωμαίων ὅ τε ἀρχιερεὺς αὐτῶν Ὑρκανός, <163>
ἔδοξέ μοι καὶ τῷ ἐμῷ συμβουλίῳ μετὰ ὁρκωμοσίας γνώμῃ δήμου Ῥωμαίων τοὺς
Ἰουδαίους χρῆσθαι τοῖς ἰδίοις θεσμοῖς κατὰ τὸν πάτριον αὐτῶν νόμον, καθὼς
ἐχρῶντο ἐπὶ Ὑρκανοῦ ἀρχιερέως θεοῦ ὑψίστου, τά τε ἱερὰ Εἶναι ἐν ἀσυλίᾳ καὶ
ἀναπέμπεσθαι εἰς Ἱεροσόλυμα καὶ ἀποδίδοσθαι τοῖς ἀποδοχεῦσιν Ἱεροσολύμων,
ἐγγύας τε μὴ ὁμολογεῖν αὐτοὺς ἐν σάββασιν ἢ τῇ πρὸ αὐτῆς παρασκευῇ ἀπὸ
ὥρας ἐνάτης. <164> Ἐὰν δέ τις φωραθῇ κλέπτων τὰς ἱερὰς βίβλους αὐτῶν ἢ τὰ
ἱερὰ χρήματα ἔκ τε σαββατείου ἔκ τε ἀνδρῶνος, εἶναι αὐτὸν ἱερόσυλον καὶ
τὸν βίον αὐτοῦ ἐνεχθῆναι εἰς τὸ δημόσιον τῶν Ῥωμαίων. <165> Τό τε ψήφισμα
τὸ δοθέν μοι ὑπ' αὐτῶν ὑπὲρ τῆς ἐμῆς εὐσεβείας ἧς ἔχω πρὸς πάντας
ἀνθρώπους καὶ ὑπὲρ Γαίου Μαρκίου Κηνσωρίνου καὶ τοῦτο τὸ διάταγμα κελεύω
ἀνατεθῆναι ἐν ἐπισημοτάτῳ τόπῳ τῷ γενηθέντι μοι ὑπὸ τοῦ κοινοῦ τῆς Ἀσίας
ἐν Ἀγκύρῃ. Ἐὰν δέ τις παραβῇ τι τῶν προειρημένων, δώσει δίκην οὐ μετρίαν.
Ἐστηλογραφήθη ἐν τῷ Καίσαρος ναῷ. »
(3) <166> « Καῖσαρ Νωρβανῷ Φλάκκῳ χαίρειν. Ἰουδαῖοι ὅσοι ποτ' οὖν εἰσίν,
<οἳ> δι' ἀρχαίαν συνήθειαν εἰώθασιν χρήματά τε ἱερὰ φέροντες ἀναπέμπειν
ἀκωλύτως τοῦτο ποιείτωσαν εἰς Ἱεροσόλυμα. » καὶ ταῦτα μὲν Καῖσαρ.
(4) <167> Ἀγρίππας δὲ καὶ αὐτὸς ἔγραψεν ὑπὲρ τῶν Ἰουδαίων τὸν τρόπον
τοῦτον. « Ἀγρίππας Ἐφεσίων ἄρχουσι βουλῇ δήμῳ χαίρειν. Τῶν εἰς τὸ ἱερὸν τὸ
ἐν Ἱεροσολύμοις ἀναφερομένων ἱερῶν χρημάτων τὴν ἐπιμέλειαν καὶ φυλακὴν
βούλομαι τοὺς ἐν Ἀσίᾳ Ἰουδαίους ποιεῖσθαι κατὰ τὰ πάτρια. <168> Τούς τε
κλέπτοντας ἱερὰ γράμματα τῶν Ἰουδαίων καταφεύγοντάς τε εἰς τὰς ἀσυλίας
βούλομαι ἀποσπᾶσθαι καὶ παραδίδοσθαι τοῖς Ἰουδαίοις, ᾧ δικαίῳ ἀποσπῶνται
οἱ ἱερόσυλοι. Ἔγραψα δὲ καὶ Σιλανῷ τῷ στρατηγῷ, ἵνα σάββασιν μηδεὶς
ἀναγκάζῃ Ἰουδαῖον ἐγγύας ὁμολογεῖν. »
| [16,6,1]
<160> 1. Les Juifs d’Asie Mineure et ceux de la Libye voisine de Cyrène
étaient maltraités par les villes. Les rois leur avaient autrefois accordé
l’égalité de droits, mais maintenant, les Grecs les persécutaient avec
injustice, au point de les spolier de leur numéraire sacré et de les léser
en bétail. <161> Souffrant de la sorte et ne voyant pas de limite à
l’inhumanité des Grecs, ils députèrent à ce sujet vers l’empereur.
Celui-ci leur accorda l’égalité de charges et adressa aux provinces des
rescrits dont nous donnons ci-dessous les extraits, comme témoignages des
dispositions que les gouvernants ont eus dès l’origine à notre égard.
<162> « César Auguste, grand pontife, investi de la puissance
tribunitienne, édicte : Attendu que le peuple juif a été reconnu animé de
bons sentiments envers le peuple romain, non seulement au moment actuel,
mais aussi dans le passé, et surtout sous mon père l’empereur César,
et pareillement leur grand-prêtre Hyrcan, — <163> j’ai décidé, avec mon
conseil, après serment et, de l’avis du peuple romain, que les Juifs
pourraient observer leurs propres usages conformément à la loi de leurs
ancêtres ainsi qu’ils le faisaient du temps d’Hyrcan, grand-pontife du
Dieu Très-Haut ; que leurs contributions sacrées seraient inviolables et
envoyées à Jérusalem pour être remises aux receveurs de cette ville,
qu’ils ne seraient pas astreints à donner caution le jour du sabbat ni le
jour précédent à partir de la neuvième heure. <164> Si quelqu’un est pris
en flagrant délit de vol de leurs livres saints ou de leur argent sacré,
soit dans une synagogue soit dans une salle de réunion, qu’il soit
considéré comme un voleur sacrilège et que ses biens soient confisqués au
profit du trésor public des Romains. <165> Quant au décret que les Juifs
ont rendu en mon honneur pour la piété que je témoigne à tous les hommes,
et en l’honneur de C. Marcius Censorinus, j’ordonne qu’il soit affiché
avec le présent édit, dans l’emplacement très insigne qui m’a été consacré
par le Konion de l’Asie à Ancyre. Si quelqu’un transgresse une des
prescriptions ci-dessus, il subira un châtiment sévère ». Gravé sur une
stèle dans le temple de l’empereur.
<166> 3. « César à Norbanus Flaccus, salut. Les Juifs de quelque lieu
que ce soit, qui ont depuis longtemps l’habitude de recueillir des
contributions sacrées pour les envoyer à Jérusalem, doivent pouvoir le
faire sans empêchement ».
Voilà ce qui concerne César (Auguste).
<167> 4. Agrippa, lui aussi, écrivit en faveur des Juifs dans les termes
suivants : « Agrippa aux magistrats, au Conseil et au peuple d’Éphèse,
salut. Je veux que la gestion et la garde des contributions sacrées,
rassemblées pour le temple de Jérusalem soient assurées par les Juifs
d’Asie-Mineure conformément à leurs lois nationales. <168> Je veux que
ceux qui auront volé l’argent sacré des Juifs soient arrachés même des
lieux d’asile où ils se seraient réfugiés et livrés aux Juifs au même
titre que les auteurs de vols sacrilèges. J’ai également écrit au préteur
Silanus que nul ne doit forcer les Juifs à donner caution le jour du sabbat. »
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