[13,16b] <412> καὶ ἐδέοντο μὴ ἄχρι τοῦ παντὸς
ἔμπαλιν τρέψαι σφίσι τὰς ἐλπίδας: ἀποφυγόντας γὰρ τὸν ἐκ πολεμίων κίνδυνον ἐν τῇ
οἰκείᾳ ὑπ' ἐχθρῶν δίκην βοσκημάτων κόπτεσθαι μηδεμιᾶς τιμωρίας οὔσης. <413>
ἔλεγόν τε ὡς, εἰ μὲν ἀρκεσθεῖεν τοῖς ἀνῃρημένοις οἱ ἀντίδικοι, διὰ τὸ πρὸς τοὺς
δεσπότας γνήσιον μετρίως οἴσειν τὰ ξυμβάντα, εἰ δ' αὖ μέλλοιεν ταὐτὰ μετιέναι,
ᾐτοῦντο μάλιστα μὲν δοθῆναι σφίσιν ἀπαλλαγήν: οὐδὲ γὰρ ἂν ὑπομεῖναι χωρὶς αὐτῆς
πορίσασθαι τὸ σωτήριον, ἀλλ' ἀσμενίζειν θνήσκοντες πρὸς τοῖς βασιλείοις, ὡς μὴ
συγγνοῖεν ἀπιστίαν αὐτοῖς. <414> αἶσχός τε εἶναι σφίσι τε καὶ τῇ βασιλευούσῃ, εἰ
πρὸς αὐτῆς ἀμελούμενοι ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν τοῦ ἀνδρὸς ἐκδεχθείησαν: ἀντὶ παντὸς γὰρ
τιμήσεσθαι Ἀρέταν τε τὸν Ἄραβα καὶ τοὺς μονάρχους, εἰ ἀποξενολογήσειεν τοσούσδε
ἄνδρας, οἷς ἦν τάχα που φρικῶδες αὐτῶν καὶ τοὔνομα τὸ πρὶν ἀκουσθῆναι. <415> εἰ
δὲ μή, τό γε δεύτερον, εἰ τοὺς Φαρισαίους αὐτῇ προτιμᾶν ἔγνωσται, κατατάξαι
ἕκαστον αὐτῶν ἐν τοῖς φρουρίοις: εἰ γὰρ ὧδε δαίμων τις ἐπενεμέσησεν τῷ
Ἀλεξάνδρου οἴκῳ, αὐτούς γε μὴν ἂν ἀποδεῖξαι καὶ ἐν ταπεινῷ σχήματι βιοτεύοντας.
(3)<416> Πολλὰ τοιαῦτα λεγόντων καὶ εἰς οἶκτον τῶν τεθνεώτων καὶ τῶν
κινδυνευόντων τοὺς Ἀλεξάνδρου δαίμονας ἐπικαλουμένων, ἅπαντες οἱ περιεστῶτες
ὥρμησαν εἰς δάκρυα, καὶ μάλιστα Ἀριστόβουλος ὅπως ἔχοι γνώμης ἐδήλου πολλὰ τὴν
μητέρα κακίζων. <417> ἀλλὰ γὰρ ἐκεῖνοι μὲν αὐτοὶ σφίσι τῶν συμφορῶν ἐγένοντο
αἴτιοι, κατὰ φιλαρχίαν ἐκλελυσσηκυίᾳ γυναικὶ παρὰ τὸ εἰκὸς βασιλεύειν γενεᾶς ἐν
ἀκμῇ οὔσης ἐπιτρέψαντες: ἡ δὲ οὐκ ἔχουσα ὅ τι πράξειε μετὰ τοῦ εὐπρεποῦς τὴν
φυλακὴν τῶν χωρίων σφίσιν ἐπέτρεψεν, ὅτι μὴ Ὑρκανίας καὶ Ἀλεξανδρείου καὶ
Μαχαιροῦντος, ἔνθα τὰ πλείστου ἄξια ἦν αὐτῇ. <418> καὶ μετ' οὐ πολὺ τὸν υἱὸν
Ἀριστόβουλον μετὰ στρατιᾶς ἐξέπεμψεν ἐπὶ Δαμασκὸν κατὰ Πτολεμαίου τοῦ Μενναίου
λεγομένου, ὃς βαρὺς ἦν τῇ πόλει γείτων. ἀλλ' οἱ μὲν οὐδὲν ἐργασάμενοι σπουδῆς
ἄξιον ὑπέστρεψαν.
| [13,16b] <412> Ils demandaient qu'on ne les frustre pas à tout
jamais de leurs espérances : échappés aux dangers du côté des ennemis
publics, ils étaient maintenant massacrés chez eux par leurs ennemis
privés, comme des bestiaux, sans aucun secours. Ils ajoutaient que si
leurs adversaires se contentaient des meurtres déjà commis, eux-mêmes, par
loyauté à l'égard de leurs maîtres, se résigneraient à ce qui s'était
passé mais que si les mêmes faits devaient se reproduire, ils suppliaient
la reine de leur rendre leur liberté, car ils n'étaient pas hommes à
accepter aucun moyen de salut qui ne leur vint pas d'elle et ils
mourraient volontiers aux portes du palais plutôt que de se charger la
conscience d'une infidélité. Ce serait une honte pour eux-mêmes et pour la
reine si, abandonnés par elle, ils trouvaient l'hospitalité chez les
ennemis de son mari : car l'Arabe Arétas et les autres princes
attacheraient le plus grand prix à prendre à leur service de pareils
hommes, dont autrefois le seul nom prononcé leur donnait aussitôt un
frisson d'effroi. Si la reine refusait, si elle était bien décidée à
favoriser les Pharisiens, ils demandaient comme grâce subsidiaire qu'elle
leur assignât à chacun comme séjour une forteresse : pendant que quelque
mauvais génie s'acharnait ainsi sur la famille d’Alexandre, eux-mêmes,
vivant dans une humble condition (pourraient lui rester fidèles).
3. <416> Ils ajoutèrent bien d'autres choses encore, implorant la pitié des
mânes d'Alexandre sur leurs amis morts, sur eux-mêmes en péril ; tous les
assistants fondirent en larmes, et Aristobule surtout montra clairement sa
pensée par les reproches qu'il fit à sa mère : car, disait-il, ces hommes
étaient bien eux-mêmes cause de leurs propres malheurs, pour avoir, contre
toute raison, confié le pouvoir à une femme dévorée de l'ambition de
régner, alors qu'elle avait des fils adultes. La reine, ne sachant que
faire pour s'en tirer à son honneur, leur confia la garde des places
fortes à l'exception de Hyrcania, Alexandreion et Machairous, où se
trouvaient ses richesses les plus précieuses. Et peu après elle envoya son
fils Aristobule avec une armée à Damas, contre Ptolémée, fils de Mennaios,
qui était un voisin incommode pour la ville. Mais il revint sans avoir
rien fait d'important.
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