[13,16c] (4)<419> Κατὰ δὲ τοῦτον τὸν καιρὸν ἀγγέλλεται Τιγράνης στρατοῦ μυριάσι τριάκοντα ἐμβεβληκὼς εἰς τὴν Συρίαν καὶ ἐπὶ τῆς Ἰουδαίας ἀφιξόμενος. τοῦτο ὥσπερ εἰκὸς
ἐφόβησε τὴν βασίλισσαν καὶ τὸ ἔθνος. δῶρα δὴ καὶ πολλὰ καὶ λόγου ἄξια πέμπουσιν
αὐτῷ καὶ πρέσβεις πολιορκοῦντι Πτολεμαίδα. <420> βασίλισσα γὰρ Σελήνη ἡ καὶ
Κλεοπάτρα καλουμένη τῶν ἐν τῇ Συρίᾳ κατέχειν, ἣ καὶ ἐνήγαγεν τοὺς ἐνοικοῦντας
ἀποκλεῖσαι Τιγράνη νῦν ἐτύγχανεν καὶ ἐδέοντο χρηστὰ περὶ τῆς βασιλίσσης καὶ τοῦ
ἔθνους συγγινώσκειν. <421> ὁ δὲ ἀποδεξάμενος αὐτοὺς τῆς ἐκ διαστήματος θεραπείας
ἐλπίδας ὑπέθετο χρηστάς. ἄρτι δὲ τῆς Πτολεμαίδος ἑαλωκυίας ἀγγέλλεται Τιγράνῃ
Λεύκολλον διώκοντα Μιθριδάτην ἐκείνου μὲν διαμαρτεῖν εἰς τοὺς Ἴβηρας
ἀναφυγόντος, τὴν δὲ Ἀρμενίαν πορθήσαντα πολιορκεῖν Τιγράνης δὲ καὶ ταῦτ'
ἐπιγνοὺς ἀνεχώρει τὴν ἐπ' οἴκου.
(5)<422> Μετὰ δὲ τοῦτο τῆς βασιλίσσης εἰς νόσον χαλεπὴν ἐμπεσούσης δόξαν
Ἀριστοβούλῳ τοῖς πράγμασιν ἐπιτίθεσθαι τῆς νυκτὸς ὑπεξελθὼν μεθ' ἑνὸς τῶν
θεραπόντων ᾔει ἐπὶ τὰ φρούρια, ἵνα οἱ πατρῷοι κατετάχθησαν αὐτῷ φίλοι. <423>
πάλαι γὰρ ἀχθόμενος οἷς ἔπραττεν ἡ μήτηρ πολὺ μᾶλλον ἔδεισε, μὴ ἀποθανούσης ἐπὶ
τοῖς Φαρισαίοις τὸ πᾶν γένος αὐτοῖς ὑπάρξειεν: ἑώρα γὰρ τὸ ἀδύνατον τοῦ
μέλλοντος διαδέχεσθαι τὴν ἀρχὴν ἀδελφοῦ. <424> ξυνῄδει δὲ ἡ γυνὴ μόνη τῇ πράξει,
ἣν κατέλιπεν αὐτόθι μετὰ τῆς γενεᾶς. καὶ πρῶτον ἀφικόμενος εἰς Ἄγαβα, ἔνθα
Γαλαίστης ἦν τῶν δυνατῶν, ὑπεδέχθη πρὸς αὐτοῦ. <425> μεθ' ἡμέραν δὲ αἴσθησις
γίνεται τῇ βασιλίσσῃ τῆς Ἀριστοβούλου φυγῆς, καὶ μέχρι τινὸς ᾤετο γεγονέναι τὴν
ἀναχώρησιν οὐκ ἐπὶ νεωτερισμῷ: ὡς μέντοι ἧκον ἀπαγγέλλοντες ἄλλοι ἐπ' ἄλλοις,
ὅτι κατειλήφει τὸ πρῶτον χωρίον καὶ τὸ δεύτερον καὶ ξύμπαντα, εὐθὺς γὰρ ἑνὸς
ἀρξαμένου πάντα ἠπείγετο πρὸς τὸ ἐκείνου βούλημα, τότε δὴ ἐν μεγίσταις ταραχαῖς
ὑπῆρχεν ἥ τε βασίλισσα καὶ τὸ ἔθνος.
| [13,16c] 4. <419> Vers ce même temps on annonça que Tigrane, roi d’Arménie, à la tête d'une armée de trois cent mille hommes avait envahi la Syrie et
allait arriver en Judée. Cette nouvelle, comme de juste, épouvanta la
reine et le peuple. Ils envoyèrent donc de nombreux et riches présents et
des ambassadeurs à Tigrane qui assiégeait alors Ptolémaïs : car la reine
Séléné, appelée aussi Cléopâtre, qui gouvernait alors la Syrie, avait
persuadé les habitants de fermer leurs portes à Tigrane. Les envoyés se
rendirent donc auprès de Tigrane et le prièrent d'accorder sa faveur à la
reine et au peuple. Tigrane les reçut avec bienveillance, flatté d'un
hommage apporté de si loin, et leur donna les meilleures espérances. Mais
à peine s'était-il emparé de Ptolémaïs qu'il apprit que Lucullus, à la
poursuite duquel Mithridate venait d'échapper en se réfugiant chez les
Ibères, avait ravagé l'Arménie et assiégeait (sa capitale). Et
Tigrane, aussitôt cette nouvelle connue, reprit la route de son royaume.
5. <422> Peu après, la reine étant tombée dangereusement malade, Aristobule
trouva le moment opportun pour s'emparer du pouvoir ; il quitta la ville
de nuit avec un de ses serviteurs et se rendit dans les places fortes où
les amis de son père avaient été relégués. Irrité, en effet, depuis
longtemps de tout ce que faisait sa mère, ses craintes s'accrurent encore
à ce moment dans l'appréhension que, la reine morte sous la dépendance des
Pharisiens, toute sa famille ne tombât au pouvoir de ceux-ci ; car il
voyait bien l'impuissance de son frère qui devait recueillir la royauté.
Sa femme seule, qu'il laissa à Jérusalem avec ses enfants, fut mise dans
la confidence de son départ. Il se rendit d'abord à Agaba, où se
trouvait un des grands nommé Galaistès, par qui il fut accueilli. Le
lendemain la reine eut connaissance de la fuite d'Aristobule, et pendant
quelque temps elle ne pensa pas que cette absence eût pour objet une
révolution ; mais quand on vint lui annoncer coup sur coup qu'il s'était
emparé de la première forteresse, puis de la seconde, puis de toutes - car
dès que l'une eut donné l'exemple, toutes se hâtèrent de faire leur
soumission à Aristobule - alors la reine et le peuple furent profondément
troublés.
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