HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XIII

Chapitre 14a

  Chapitre 14a

[13,14a] CAP. XIV. (1)<377> δὲ μετὰ στρατιᾶς ἐλθὼν καὶ παραλαβὼν τοὺς ἐπικαλεσαμένους περὶ Σίκιμα πόλιν ἐστρατοπέδευσεν. Ἀλέξανδρος δὲ μετὰ μισθοφόρων ἑξακισχιλίων καὶ διακοσίων Ἰουδαίων τε περὶ δισμυρίους οἳ ἐφρόνουν τὰ ἐκείνου παραλαβὼν ἀντεπῄει τῷ Δημητρίῳ: τούτῳ δ' ἦσαν ἱππεῖς μὲν τρισχίλιοι, πεζῶν δὲ τέσσαρες μυριάδες. <378> πολλὰ μὲν οὖν ἑκατέροις ἐπράχθη, τοῦ μὲν ἀποστῆσαι τοὺς μισθοφόρους ὡς ὄντας Ἕλληνας πειρωμένου, τοῦ δὲ τοὺς σὺν Δημητρίῳ Ἰουδαίους. μηδετέρου δὲ πεῖσαι δυνηθέντος, ἀλλ' εἰς μάχην συμβαλόντων, νικᾷ Δημήτριος, καὶ ἀποθνήσκουσι μὲν οἱ Ἀλεξάνδρου μισθοφόροι πάντες πίστεως ἅμα καὶ ἀνδρείας ἐπίδειξιν ποιησάμενοι, πολλοὶ δὲ καὶ τῶν Δημητρίου στρατιωτῶν. (2)<379> Φεύγοντος δ' Ἀλεξάνδρου εἰς τὰ ὄρη κατὰ οἶκτον τῆς μεταβολῆς συλλέγονται παρ' αὐτὸν Ἰουδαίων ἑξακισχίλιοι. καὶ τότε μὲν δείσας ὑποχωρεῖ Δημήτριος. μετὰ ταῦτα δὲ οἱ Ἰουδαῖοι ἐπολέμουν Ἀλεξάνδρῳ καὶ νικώμενοι πολλοὶ ἀπέθνησκον ἐν ταῖς μάχαις. <380> κατακλείσας δὲ τοὺς δυνατωτάτους αὐτᾶν ἐν Βαιθομμει πόλει ἐπολιόρκει, λαβὼν δὲ τὴν πόλιν καὶ γενόμενος ἐγκρατὴς αὐτῶν ἀνήγαγεν εἰς Ἱεροσόλυμα καὶ πάντων ὠμότατον ἔργον ἔδρασεν: ἑστιώμενος γὰρ ἐν ἀπόπτῳ μετὰ τῶν παλλακίδων ἀνασταυρῶσαι προσέταξεν αὐτῶν ὡς ὀκτακοσίους, τοὺς δὲ παῖδας αὐτῶν καὶ τὰς γυναῖκας ἔτι ζώντων παρὰ τὰς ἐκείνων ὄψεις ἀπέσφαττεν, <381> ὑπὲρ μὲν ὧν ἠδίκητο ἀμυνόμενος, ἄλλως δὲ ὑπὲρ ἄνθρωπον ταύτην εἰσπραττόμενος τὴν δίκην, εἰ καὶ τὰ μάλιστα, ὅπερ ἦν εἰκός, ἐταλαιπωρήθη τοῖς πρὸς αὐτοὺς πολέμοις καὶ εἰς τοὔσχατον ἧκε κινδύνου ψυχῆς τε πέρι καὶ βασιλείας, οὐκ ἀρκουμένων ἀγωνίζεσθαι κατὰ σφᾶς αὐτούς, <382> ἀλλὰ καὶ ἀλλοφύλους ἐπαγόντων καὶ τὸ τελευταῖον εἰς τοῦτο ἀνάγκης ἀγαγόντων, ὥστε ἣν κατεστρέψατο γῆν ἐν Γαλααδίτιδι καὶ Μωαβίτιδι καὶ τὰ χωρία τῶν Ἀράβων τῷ βασιλεῖ παραδοῦναι, ὅπως ἂν μὴ ξυνάρηται σφίσι τὸν κατ' αὐτοῦ πόλεμον, ἄλλα τε μυρία ἐς ὕβριν αὐτοῦ καὶ ἐπήρειαν πραξάντων. <383> ἀλλ' <οὖν οὐκ> ἐπιτηδείως δοκεῖ ταῦτα δρᾶσαι, ὥστε διὰ τὴν τῆς ὠμότητος ὑπερβολὴν ἐπικληθῆναι αὐτὸν ὑπὸ τῶν Ἰουδαίων Θρακίδαν. οἱ δ' ἀντιστασιῶται αὐτοῦ τὸ πλῆθος ὄντες περὶ ὀκτακισχιλίους φεύγουσιν νυκτὸς καὶ παρ' ὃν ἔζη χρόνον Ἀλέξανδρος ἦσαν ἐν τῇ φυγῇ. καὶ οὗτος μὲν ἀπηλλαγμένος τῆς ἐκ τούτων ταραχῆς μετὰ πάσης τὸ λοιπὸν ἠρεμίας ἐβασίλευσεν. (3)<384> Δημήτριος δ' ἐκ τῆς Ἰουδαίας ἀπελθὼν εἰς Βέροιαν ἐπολιόρκει τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ Φίλιππον ὄντων αὐτῷ πεζῶν μὲν μυρίων, χιλίων δὲ ἱππέων. Στράτων δ' τῆς Βεροίας τύραννος Φιλίππῳ συμμαχῶν Ἄζιζον τὸν Ἀράβων φύλαρχον ἐπεκαλεῖτο καὶ Μιθριδάτην τὸν Σινάκην τὸν Παρθυαίων ὕπαρχον. <385> ὧν ἀφικομένων μετὰ πολλῆς δυνάμεως καὶ πολιορκούντων Δημήτριον ἐντὸς τοῦ χαρακώματος, εἴσω τοῖς τε τοξεύμασι καὶ τῇ δίψῃ συνέχοντες αὐτὸν ἠνάγκασαν τοὺς σὺν αὐτῷ σφᾶς παραδοῦναι. λαφυραγωγήσαντες δὲ τὰ ἐν τῇ χώρᾳ καὶ τὸν Δημήτριον παραλαβόντες τὸν μὲν τῷ Μιθριδάτῃ τῷ τότε βασιλεύοντι Πάρθων ἔπεμψαν, τῶν δ' αἰχμαλώτων οὓς Ἀντιοχέων εἶναι πολίτας συνέβαινε τούτους προῖκα τοῖς Ἀντιοχεῦσιν ἀπέδωκαν. <386> Μιθριδάτης δ' τῶν Πάρθων βασιλεὺς Δημήτριον εἶχεν ἐν τιμῇ τῇ πάσῃ μέχρι νόσῳ κατέστρεψε Δημήτριος τὸν βίον. Φίλιππος δὲ ἀπὸ τῆς μάχης εὐθὺς εἰς Ἀντιόχειαν ἐλθὼν καὶ κατασχὼν αὐτὴν ἐβασίλευσεν τῆς Συρίας. [13,14a] CAP. XIV. 1. <377> Démétrius avec son armée, grossie de ceux qui l'avaient appelé, vint camper aux environs de la ville de Sichem. Alexandre, à la tête de dix mille deux cents mercenaires et d'environ vingt mille Juifs de son parti, vint à sa rencontre. Démétrius avait trois mille hommes de cavalerie et quarante mille d'infanterie. Les deux adversaires firent chacun des tentatives pour essayer de provoquer la défection, l'un, des mercenaires d'Alexandre en leur qualité de Grecs, l'autre, des Juifs qui s'étaient joints à Démétrius. Ils ne purent réussir ni l'un ni l'autre, et durent engager le combat. Démétrius fut vainqueur ; tous les mercenaires d'Alexandre périrent, donnant un bel exemple de fidélité et de courage ; beaucoup de soldats de Démétrius furent aussi tués. 2. <379> Alexandre s'enfuit dans la montagne, et dix mille Juifs environ se réunirent autour de lui par compassion pour ce changement de fortune. Démétrius alors prit peur et se retira. Les Juifs, après son départ, continuèrent la lutte contre Alexandre, mais furent vaincus et périrent en grand nombre dans les combats. Alexandre enferma les plus puissants d'entre eux dans la ville de Béthomé et l'assiégea. Devenu maître de la ville et de ses ennemis, il les ramena à Jérusalem ou il les traita de la manière la plus cruelle : dans un banquet qu'il donna à la vue de tous, avec ses concubines, il fit mettre en croix environ huit cents d'entre eux, puis, pendant qu'ils vivaient encore, fit égorger sous leurs yeux leurs femmes et leurs enfants. C'était se venger de tout le mal qu'on lui avait fait, mais une vengeance trop inhumaine, même pour un homme qui avait été poussé à bout par les guerres qu'il avait soutenues et qui avait couru les plus grands dangers de perdre la vie et son royaume; car ses ennemis, non contents de le combattre avec leurs propres forces, avaient fait appel à l'étranger et l'avaient finalement réduit à la nécessité d'abandonner au roi des Arabes, pour qu'il ne s'alliât pas à eux dans la guerre dirigée contre lui, ses conquêtes de Galaad et de Moab et les places fortes de cette région ; en outre, ils l'avaient abreuvé d'outrages et de calomnies de toute sorte. Il semble bien cependant qu'il n'agit pas en ceci conformément à ses intérêts, et l'excès de sa cruauté lui valut de la part des Juifs le surnom de Thracidas. La masse des rebelles, au nombre d'environ huit mille, s'enfuirent dans la nuit et restèrent en exil tant que vécut Alexandre. Celui-ci, délivré de tout souci de leur côté, termina son règne en paix. 3. <384> Démétrius, ayant quitté la Judée pour Béroia, y assiégea son frère Philippe, à la tête de dix mille hommes d'infanterie et mille de cavalerie. Straton, tyran de Béroia et allié de Philippe, appela à son aide Azizos, chef d'une tribu arabe, et Mithridate Sinacès, gouverneur parthe. Ils arrivèrent avec des forces considérables et assiégèrent Démétrius dans ses retranchements, où ils le continrent par une pluie de flèches; enfin, par la soif, ils forcèrent son armée à se rendre. Après avoir pillé la région et pris Démétrius, ils envoyèrent leur prisonnier à Mithridate, alors roi des Parthes, et rendirent sans rançon aux habitants d'Antioche tous les captifs qui se trouvaient être leurs concitoyens. Mithridate, roi des Parthes, témoigna à Démétrius les plus grands égards, jusqu’au jour ou celui-ci mourut, emporté par une maladie. Philippe, aussitôt après le combat, marcha sur Antioche, s'en empara, et régna sur la Svrie.


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Dernière mise à jour : 30/01/2009